Grand aventurier des réseaux, le joyeux Marc Francelet n’a pas oublié de passer par la case Chirac. Pour un proche de Johnny c’est bien le moins. Mais ce n’est pas via la vieillissante « idole des jeunes » que le « plus jeune journaliste de l’histoire de Paris-Match » a accroché le wagon du Chi. L’approche a été un peu plus laborieuse, et un poil moins « people ».
Gouailleur en diable, Francelet a trouvé des copains de causette dans le premier cercle chiraquien. Entre Yves Bertrand, tout puissant patron des RG de 1992 à 2003 et maître dans l’art de la désinformation, et Alexandre Djouhri, le grand intermédiaire des réseaux Chirac, les conversations ont du être passionnantes. D’autant que les hommes ont des amis communs, dont le journaliste Hervé Gattegno, que Djouhri a présenté, au milieu des années 90 à André Tarallo, l’un des principaux protagonistes de l’affaire Elf. Et un même hobby, la presse. Quitte à organiser en sous-main de petites campagnes pour les copains. Maurice Gourdault Montagne, conseiller diplomatique de Chirac et intime de Djouhri guigne le poste stratégique de directeur général d’EADS ? Qu’à cela ne tienne, une série de papiers de l’Express ont cloué au pilori à la fois Lagardère, qui refuse ce parachutage, et Jean-Paul Gut titulaire du poste. À la volée sont pointés le « désintérêt » d’Arnaud pour son entrerpise, les soupçons de « délits d’initiés » contre Gut et la « bombe à retardement autrement plus grosse qui sommeille dans les soutes d’EADS : les services secrets français, dont la DST, ont informé […]l’Élysée de l’existence au sein de l’entreprise d’un vaste système de rétrocommissions » [1]. Un joli coup qui risque d’être le dernier. Car Francelet, malgré tous ses efforts, n’a pu prendre le train sarkozyste. Et ses déboires judiciaires, tout autant que son hostilité au grand pote de Sarko Arnaud Lagardère, ne risquent pas de le rendre très populaire.
[1] L’Express du 22/3