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CULTURE / CHRONIQUE CINÉMA

"Buried", aller simple pour l’enfer

Claustro / mardi 2 novembre 2010 par Marc Godin
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En Irak, un Américain se retrouve enterré vivant dans un cercueil. C’est parti pour une heure et demie de terreur, orchestrée par un virtuose du flip cinématographique.

Buried est un exercice de style, avec une belle problématique : comment provoquer un sentiment de claustrophobie absolu avec un acteur, un portable et pour décor unique un cercueil de 2 mètres carrés ? C’était impossible, Rodrigo Cortés l’a fait.

Écran noir. Le spectateur est plongé dans les ténèbres. Une respiration. Un souffle. Un homme. Qui gémit et qui hurle. Il fouille dans ses poches, en ressort un Zippo (c’est pratique et sinon il n’y a pas de film). Il comprend, en même temps que le spectateur, qu’il est enfermé dans un cercueil. La sonnerie d’un téléphone portable retentit vers le fond du cercueil. Chauffeur de camion en Irak, Paul Conroy a été kidnappé à la suite de l’assaut de son convoi par des insurgés et enterré vivant en attendant une rançon. Il a une heure et demie pour trouver 5 millions de dollars…

Shoot d’adrénaline

À l’origine de "Buried", un scénario supérieurement tricoté par le novice Chris Sparling, qui exploite toutes les ressources de son matériau : un crayon, un téléphone capricieux, les conversations avec le kidnappeur irakien (mais est-on vraiment en Irak ?)… Quand il arrive au terme d’une idée, Sparling ouvre une nouvelle voie et vous plonge en enfer : Conroy doit se filmer en train de se couper un doigt ; un serpent s’introduit dans le cercueil et remonte sous son pantalon… Le script, très malin, peut également se lire comme une métaphore de l’Amérique enterrée en Irak et ses GI qui reviennent dans des bodybags.

De son côté, le jeune cinéaste espagnol Rodrigo Cortés vous connecte avec les sensations d’un mort en sursis. Un peu comme Tarantino lors de la séquence avec la mariée dans le cercueil de "Kill Bill", mais multipliée par mille. Ici, la caméra reste confinée dans le cercueil pendant une heure et demie, à part à trois occasions où le réalisateur fait le malin en la laissant s’échapper dans un mouvement virtuose absolument inutile. De l’esbroufe dont il aurait dû se passer car Cortés est vraiment plus fort quand il filme l’invisible, les ténèbres. Il ne se passe rien, vous ne pouvez qu’imaginer le pire, et c’est absolument terrifiant, comme dans un chef-d’œuvre de Jacques Tourneur.

Dessin d’Oliv’ - JPG - 22.9 ko
Dessin d’Oliv’

Tourné en dix-sept jours, "Buried" est un shoot d’adrénaline, un manège effrayant, sombre et authentiquement claustro qui vous scie les jambes et vous coupe le souffle. Avec son deuxième long-métrage, Rodrigo Cortés gagne son passeport pour Hollywood. Buried est un sublime exercice de style. C’est sa force. C’est aussi sa limite.

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Clic : également dans les salles

Jackass 3D de Jeff Tremaine

En 2001, un ado américain tente d’imiter Johnny Knoxville, la star de Jackass, en se faisant griller sur un barbecue. Il finit à l’hôpital et MTV décide mettre un terme à l’émission aussi régressive que jouissive. Depuis, Knoxville et sa bande de fous furieux ont explosé le grand écran avec des films zinzins où ils s’aspergent de lacrymo, vomissent, se jettent à poil au milieu de requins et se cognent dans des objets. Quatre ans après Jackass 2, voici Jackass 3D, une nouvelle succession de cascades débiles et flippantes. C’est à mourir de rire et à consommer en relief !

Fair Game de Doug Liman

Ignoré à Cannes, Fair Game est un film étonnant. Doug Liman, cinéaste de la Mémoire dans la peau, raconte l’histoire vraie de Valerie Plame, agent de la CIA qui dirigea une enquête sur la présence d’armes de destruction massive en Irak, avant d’être balancée aux médias par l’administration Bush. Le thriller est efficace et les deux acteurs, Sean Penn et Naomi Watts, éblouissants.

Draquila, l’It alie qui tremble de Sabina Guzzanti

D’après le ministre de la Culture italien, ce film « offense la vérité et le peuple italien dans son entier ». Docu politique épatant, Draquila relate l’instrumentalisation politique du tremblement de terre de l’Aquila. Un pamphlet drôle sur les méthodes mafieuses de Berlusconi mais qui fait véritablement froid dans le dos.

La Princesse de Montpensier de Bertrand Tavernier

Drôle, mais quand même beaucoup moins que Jackass !

"Buried", de Rodrigo Cortés, avec Ryan Reynolds. En salles le 3 novembre.

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1 MESSAGES

Forum

  • "Buried", aller simple pour l’enfer
    le mardi 2 novembre 2010 à 21:57, Un fidèle a dit :
    Hé bien ! Que de critiques positives, cette fois-ci. Vous devez être en forme, Marc, et nous en sommes bien contents. (Ou alors, serait-ce que les vols d’ordinateur au sein des rédactions incitent les journalistes à moins d’intransigeance ?)
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