Micheline Calmy-Rey, la ministre suisse des Affaires étrangères, en perd son latin. La socialiste veut restituer à la République démocratique du Congo (RDC) et à Haïti, des (petites) sommes encore bloquées dans des coffres de banques helvétiques. Il s’agit de 4,8 millions d’euros qui dorment toujours sur un compte appartenant à l’ancien potentat Mobutu Sese Seko. Et de 4,6 millions d’euros détenus par le toujours bien vivant kleptomane Jean-Claude Duvalier. Seulement voilà, ni Kinshasa ni Port-au-Prince ne répondent aux multiples sollicitations de Berne.
La ministre, qui cherche à améliorer l’image de la place financière suisse, a même proposé une assistance technique et juridique aux deux pays. Une rencontre réunissant une soixantaine d’experts venus d’une trentaine de pays, de la Banque mondiale et de l’ONU, a été organisée du 25 au 27 mai dernier à Lausanne, à l’initiative du ministère des Affaires étrangères, pour faciliter la restitution des fonds illicites. En vain.
Pour des ONG actives dans l’ex-Zaïre, la corruption n’a pas cessé à Kinshasa. Elle a pris une telle ampleur que le président Joseph Kabila ne fatigue même plus pour récupérer moins de 5 millions d’euros… Du côté d’Haïti, on constate que Duvalier, viré du pouvoir en 1986, n’a jamais été jugé. N’y-a-t-il pas aujourd’hui prescription ? La Suisse a donc annoncé qu’au 31 décembre 2008, si aucune démarche n’était entreprise, elle serait contrainte de restituer l’argent aux familles Mobutu et Duvalier…