Bonne nouvelle, le gouvernement français a assuré avoir reçu des signes des vie des sept personnes aux mains d’Al-Qaïda au Maghreb islamique. Une attente qui profite pourtant à quelques-uns. Ce kidnapping a en effet ôté une belle épine du pied d’Areva. Le géant nucléaire hexagonal n’a pas encore bouclé son financement (1,2 milliard d’euros) pour le gisement d’Imouraren, dont l’exploitation devait débuter en 2012. Une date qu’Areva souhaitait déjà repousser à 2013 ou 2014, à la grande fureur du gouvernement nigérien. Le rapt – un cas de force majeure – va permettre à la société d’ Atomic Anne Lauvergeon de négocier tranquillement son agenda…
L’enlèvement profite également à l’industrie locale, ravie de ravitailler les bataillons de militaires français débarqués sur place. Du fuel pour les quatre avions (trois Breguet Atlantic et un Falcon) chargés de jouer les grandes oreilles dans le désert. Sans oublier le gîte et le couvert pour les 80 militaires qui, en cette basse saison, sont logés à l’hôtel Gaweye, un luxueux 4 étoiles de Niamey. Une capitale nigérienne bien tranquille. « Personne ne se préoccupe trop des otages, sourit une huile locale, à part l’ambassade de France, Areva et les prestataires qui s’inquiètent pour les contrats. Mais aucune mesure de sécurité n’a été prise dans la capitale. » Des gagnants, des perdants, des profits collatéraux… Les otages deviennent un business comme les autres.