Vincent Delerm chante « Quinze chansons ». Dont la moitié valent la peine d’être écoutées.
Si Vincent Delerm avait chanté la Marseillaise avant le match France-Tunisie du 14 octobre 2008 au stade de France, nul doute que les sifflets auraient été applaudis. A la première écoute de son nouvel album, « Quinze chansons », en effet, la voix de Vincent Delerm rend perplexe. Mais, à moins d’être un aquoiboniste gainsbourien, une fois la molle résistance auditive passée, elle ne laisse pas insensible. Et il y a sur ce disque des chansons intéressantes, six au total (allez, six et demi avec l’interlude « From a room ») : « Tous les acteurs s’appellent Terence », « Et François de Roubaix dans le dos », « Un temps pour tout », « 78 543 habitants » et sa solitude glaçante, « Monterey », « La vie est la même ». Quant au reste de l’album, il reste malheureusement relativement anecdotique, à l’image de « Shea Stadium ».
Dans « Quinze chansons », le musicien entretient ce côté chansonnier rétro assumé qui, s’il faisait son petit effet sur les précédents disques, lasse un peu. Il manque une direction artistique cohérente à ce nouveau recueil « delermien ». Le chanteur serait peut-être bien inspiré pour le prochain, de renouer avec son collaborateur-arrangeur des deux premiers albums, Cyrille Wambergue, qui avait su à l’époque apporter une patine majestueuse aux compositions.
Si l’oeuvre de Delerm marque le pas, le musicien peut se satisfaire de ne plus être considéré comme un « artiste France Inter ». Ce qui tombe plutôt bien, Stéphane Guillon – son ennemi intime – y cartonnant tous les matins. Autre petite révolution pour l’artiste, alors qu’à ses débuts, il refusait de s’exposer dans les talk-show populaires, depuis le précédent album studio, on le voit assurer sa promo chez Ruquier et dans d’autres émissions populaires.
« Quinze chansons » fait partie de ces albums dont la moitié des titres indiffère, mais dont l’autre partie convainc sans peine après quelques écoutes. A l’image de l’abrasif et entêtant « Un temps pour tout » (qui mériterait la « victoire du gimmick de l’année » aux prochaines Victoires de la Musique si cette catégorie existait). Bref, « Quinze chansons » aurait pu être un mini-album presque parfait.
White Trash made in france
Le terme sera la coquetterie des prochains jours dans la presse ignorante ou en déficit d’adulescence.
Le phénomène a été sociologiquement marqueté par un spécimen quelconque dans une maison de disque, major ou indépendante, il n’y a plus de différence. Il n’y en a jamais eu. Puisque le but principal des organes de production culturelle est de fournir une solution adaptée à toutes les niches de population, alors autant tirer avantage de la paupérisation ambiante qui unit les enfants de prolétaires high tech et de la bourgeoisie vintage dans une middle class pseudo universitaire.
White Trash. Là où l’on pourrait trouver l’expression raciste comme bamboula® ou bougnoule, on y trouve une forme méliorative d’acceptation socialo-artistique qui émoustillera les mêmes illuminés qui ont mis au panthéon l’illettrisme d’Abd Al Malik.
la suite ici :
http://souklaye.wordpress.com/2009/02/16/white-trash-made-in-france-ou-l’histoire-d’un-mauvais-remake/