Les créateurs indépendants veulent retrouver la dimension humaine des premiers temps de l’industrie vidéoludique. Sélection de 3 jeux emblématiques.
La scène indépendante du jeu vidéo (Indie Gaming) s’est construite au cours des dernières années sur le même modèle que la scène indépendante musicale ou cinématographique, c’est-à-dire en marge et en réaction par rapport au système économique dominant (relation studio-éditeur) et ses grosses machines formatées.
Soucieux de retrouver la dimension artisanale qui caractérisait les débuts de l’industrie, tous les créateurs indie ont en commun la volonté de défricher de nouveaux territoires ludiques et d’utiliser les systèmes de distribution numérique sur consoles et PC pour distribuer et rentabiliser leurs créations en relation directe avec les joueurs.
Ils ne forment pas une avant-garde élitiste destiné à un public d’initiés mais cherchent avant tout à proposer une autre vision du jeu vidéo : plus poétique, plus ludique, en un mot, plus humaine.
J’ai retenu trois jeux parmi les plus représentatifs de cette tendance. Trois petits chefs-d’œuvre dans leur genre qui ne demandent qu’à être découverts par le joueur curieux.
A mi-chemin entre la réflexion, le puzzle et la stratégie, World of Goo est un jeu totalement jouissif qui repose sur le plaisir enfantin de manipuler la matière, de l’étirer et de l’utiliser pour construire d’improbables et vertigineuses constructions. Dans chaque niveau, le joueur dispose d’un stock de petites boules visqueuses et surexcitées (la Goo) qu’il doit amener à un tuyau à l’autre bout du niveau en utilisant entre autres, leur capacité à se coller entre elles.
Mais attention, la physique a son mot à dire dans l’affaire et il faudra veiller à préserver l’intégrité de la structure pour éviter que celle-ci ne s’écroule tragiquement. Avec son graphisme enfantin et son gameplay brillant dans sa simplicité, "World of Goo" enchantera les enfants et réjouira les adultes par son sous-texte sarcastique sur la société de consommation et l’industrie du jeu vidéo.
World of Goo
Développé par 2D Boy
Prix : 20€ environ
Disponible en téléchargement sur WiiWare (Wii), sur PC via la plate-forme Steam et sur le site du développeur (http://2dboy.com/)
Braid est un jeu de plate-forme et de réflexion qui place le temps au cœur de son gameplay et de son concept. Au premier abord, le jeu semble reproduire tous les codes d’un jeu de plate-forme 2D old school (sauts, plateformes, princesse) mais le joueur constate rapidement qu’il est impossible de mourir car il peut à tout moment rembobiner le temps pour revenir quelques instants avant son décès. D’autre part, le véritable défi du jeu repose sur la réflexion et non sur l’action. En effet, pour retrouver la mystérieuse princesse, le joueur devra récupérer les pièces de puzzle disséminées dans chaque niveau. Ces pièces sont bien souvent hors d’atteinte et le joueur devra manipuler le temps et développer un rapport non-linéaire envers ce dernier pour pouvoir les atteindre.
Mais si "Braid"s’impose comme un chef-d’œuvre, c’est quand il utilise son gameplay pour interroger notre rapport à la temporalité et raconter une histoire à plusieurs niveaux de lecture sur les regrets et la possibilité d’apprendre de ses erreurs pour ne plus les reproduire. Dans ses plus beaux moments, "Braid" parvient alors à remuer le cœur autant que l’esprit.
Braid
Développé par Number None
Prix : 13€ environ
Disponible en téléchargement sur le Xbox Live (Xbox 360) et sur PC via la plate-forme Steam (www.steampowered.com)
"The Path" commence comme un conte bien connu : « apporte le panier à ta grand-mère mais surtout ne t’éloigne pas du chemin… »Sauf qu’obéir à cet ordre signifiera « finir » le jeu en moins de 3 minutes et découvrir qu’on a perdu la partie tandis que notre avatar s’allonge aux côtés de sa grand-mère dans une pose mortuaire. En effet, idée révolutionnaire, le jeu ne commence que par une désobéissance aux règles qu’il a fixées, c’est-à-dire quand le joueur s’écarte du chemin pour s’aventurer dans les bois sombres et inquiétants qui le bordent.
En fonction du personnage qu’il a choisi d’incarner-au nombre de six et représentant chacun un profil psychologique ou un âge de la femme- le joueur découvrira ou non certains objets et effectuera certaines rencontres. Impossible d’en dire plus car "The Path" est une expérience personnelle et utilise judicieusement un ensemble de sons, d’images et de symboles pour faire naître chez le joueur un sentiment de trouble et de malaise qui n’est pas sans rappeler le meilleur du cinéma de David Lynch.
Promenade dans notre psyché, balade au cœur d’un cauchemar personnel ou métaphore de la condition humaine, "The Path" est à la limite du jeu et de l’expérience interactive mais s’impose comme l’une des expériences ludiques les plus troublantes et marquantes de ces dernières années.
The Path
Développé par Tale of Tales
Prix : 8€ environ
Disponible sur PC uniquement via la plate-forme Steam et sur le site du développeur (www. http://tale-of-tales.com/)
A découvrir également : « FATALE : Exploring Salomé », la nouvelle création du studio Tale Of Tales inspirée par le récit biblique et la pièce d’Oscar Wilde.
Un autre jeu vidéo est possible - Dust
Haaa !!! Content de pouvoir enfin lire une critique sur des jeux indie. Bon choix pour le Trio présenter, avec deux "Blockbuster" de l’indie et un Outsider bien barré !!
Seulement, je tiens à relativiser les choses. Comme chacun le sait dans la vie tout n’est pas blanc ou noir, il en va de même pour le Jeux vidéo. Et même si, force est de constater que nombre de jeux indies sont de qualités, il y a aussi de bonnes bouses bien infâmes.
Ce qui différencie fondamentalement un jeu indie d’un jeu type AAA (equivalent du Blockbuster au cinéma), c’est bien évidemment l’ARGENT et tout ce que ca implique. Les grosses productions se doivent de respecter un cahier des charges, souvent castrateur, destiner à rentabiliser au maximum le titre. C’est pourquoi les AAA sont souvent des jeux formater (tant graphiquement , qu’au niveau du gameplay), vendu à grand renfort de marketing ; pour exemple le budget totale Modern Warfare 2 est de 200 millions, dont 1/4 est consacré à la réalisation, ce qui fait donc 150 millions de dollars destinés au marketing ! Choquant !!! A contrario les studio indépendant ne dispose pas de tant de ressources, ils ne peuvent donc se démarquer de la concurrence que par leur inventivité !!! C’est pourquoi tant de jeux Indies sont de qualités.
Cela étant dit certains studio arrive tout de même à concilier Argent et Génie, pour peu qu’il se donne les moyens de faire des Jeux "Différents" et de prendre des risques. Quelques exemples de AAA réussit : Mirror’s Edge (il faut y jouer absolument), Metal Gear Solid, Bioshock, GTA, etc…
Donc OUI "un autre jeu vidéo est possible" mais pour cela il ne suffit pas d’être indie. Il faut avoir la volonté : de proposer des expériences novatrices, de repousser les limites du jeux, de repenser les gameplay.
J’ajouterais enfin que les joueurs étalements sont à mettre sur le bancs des accusés, car au final une écrasante majorité se contante de rejoué au même jeu : Farcry, Call of Duty, Killzone, Medal of Honnor, Unreal Tournement, pour ne citer qu’eux ; sont à quelques choses prêt de parfait clones, alors qu’il est tout à fait possible de traité le FPS avec Brio et inventivité, comme à pu le montré Bioshock ou encore Half-life.
Je me permet d’ajouter à cette liste un autre jeux magnifique :
Machinarium
Beau, poétique, magnifique.
Je pense aussi que ces jeux, qui viennent donc de la scène underground, sont tout simplement réaliser par des fans, mais avant tout des nostalgiques des débuts du jeu vidéo, débuts qui dégageaient une touche de fraîcheur et des poésie.
Les jeux avaient une réelle identité graphique, des styles plus axés dessin et fantaisie, dû au fait de la capacité des consoles trop faible et de l’incapacité a pouvoir reproduire le monde réel, les développeur devaient donc user de leur imagination. Cela a marché car toute une génération, dont je fais parti, fut "bercer" par cette univers. Ce "charme" est pour ma part en parti perdu de nos jours, car la puissance des consoles permet de recréer ce que nous voyons, et les développeurs ne cherchent plus à créer mais simplement à reproduire. Je dirai que le problème est le même dans le cinéma avec la surabondance d’images de synthèse et effets spéciaux en tous genres, mais je dévie du sujet…
Je vous propose d’ailleurs d’aller visiter ce site : http://www.playauditorium.com/ Un véritable chef-d’œuvre, aussi bien musical que graphique.
Bonjour,
Je me permet d’ajouter aussi le site éducatif pour enfant http://www.simply-land.com réalisé par le studio indépendant PINPIN TEAM Ce jeu a gagné le prix de meilleur jeu vidéo jeunesse 2009 au festival du jeu vidéo, C’est drôle, nouveau, créatif, plein de poésie et en plus vachement bien pour que les enfants apprennent plein de choses en s’amusant.
A mettre entre toutes les mains,
GIGI
World of Goo a d’autres avantages : il est sorti sur Wii, Steam mais aussi Linux et Mac. Chez 2Dboy, ils sont aussi très sympa : pour fêter leur anniversaire et la rentabilité ils ont vendu le jeu pour "le prix que vous voulez" pendant quelques temps, et ont publié leurs statistiques.
Sinon, un jeu indé intéressant mais limité a une plateforme : Scribblenauts.
Twitter
Facebook
Imprimer
Commenter
Recommander à un ennemi