TATI, TATA, ou EDVIGE

Sur notre bon et fier continent africain, sœurs et frères, nous avons longtemps été ceux à qui les toubabs, et autres mundélés envoyaient, dans un but caritatif, altruiste et généreux, leurs vieux vêtements, godasses usées et mobylettes bleues pourries… Les secours populaires, communistes, laïques, ou catholiques, animés sûrement par de bons sentiments, bien avant les délocalisations imposées par la mondialisation économique, nous expédiaient les fruits de leurs ramassages, excèdent du trop plein des armoires de tous les petits franchouillards gaspilleurs qui voulaient être dans le vent et à la mode.

Heureusement pour nous, Africains, le véritable Messie de la religion de la sape fut envoyé sur terre par le Seigneur, et plus précisément dans un premier temps à Barbès : TATI. Comme le disait la célèbre chanson, à l’époque de TONTON « A Château Rouge y’a tout ce qu’il faut », TATI offrit pour un franc aux originaires des DOM-TOM, des bourgeoises de Neuilly-Auteuil-Passy et à nous Africains, dans le cadre d’une politique de réajustement structurelle et plus spécialement à Omar Bongo le calebar à bas prix. Qui n’a pas vu par la suite, les sacs TATI, Vuitton du Maghreb et de l’Afrique noire être transbahutés dans tous les historiques avions d’Air-Afrique, afin que soient déversés dans toutes les brousses de notre mère Afrique, chaussettes, chemisettes, et nuisettes, soutiens de toutes les gorges de nos mères, sœurs, tantes et cousines….

Mais enfin, grâce à TATI, en ce temps pour nous pauvres nègres, à l’époque du grand JacquO, enfin des vêtements neufs. Vive TATI et survive le respect de l’élégance du pauvre noir. Riches blancs, curés et dames patronnesses gardaient dans vos vieilles culottes, vos tee-shirts usés et vos jean’s troués. D’ailleurs quand je viens à Marseille ou à Paris, j’observe que vos rejetons guidés par les papes de la mode, adorent être déguisés en clochard, et vos jeunes filles dont la lingerie, genre string tendu dépassant de leur haut de chausse, n’est pas vendu chez TATI. Celles qui aiment d’ailleurs porter leur jean, leur bleu de travail, le plus usé et le plus troué possible. Pauvre de vous ! Les créations de vos kikis de la haute couture chez le Kaïser SarkocO n’est pas d’une mirobolante créativité.

Après les blancs, voilà que ce sont les jaunes, enfin plus exactement les indiens, genre mi-jaune mi-blanc ou bien peut-être mi-jaune mi-noir…Néanmoins ce ne sont pas des œufs pour autant… Les indiens donc, ceux de l’Inde et non ceux de l’Amérique qui furent exterminés par les anglo-saxons vont enfin nous vendre un jour prochain, la nouvelle petite voiture de chez TATA . Alors, ça mon vieux, ça enfin c’est une vraie bonne révolution ! Avec la NANO on va enfin avoir un véhicule qui roule, neuf et à nous ! Peugeot, Toyota, Renault, et les ONG pseudo humanitaires et caritatives nous ont pris depuis trop longtemps pour de pauv’cons, comme dirait Carlito. Nous les Africains, qui revenons de loin, on en veut plus de vos vieilles guimbardes et de vos antiques pétoires que les bateaux hollandais, belges ou français dégueulent dans les ports de Dakar, Cotonou, Douala ou Abidjan. Par avance et pour toujours nos madames et nos deuxièmes bureaux adorent comme nous la NANO se TATA. Seul ce voyou de Sassou quiffe Mercedes et cet escroc de Bongo dans son slip léopard des « Nuits d’Elodie », aime trop la Roll-Royce. Le père Wade, lui, n’est toujours pas descendu de son carrosse qui va bientôt se transformer en citrouille Karim.

Mais que Mémère Ollier-Marie, (spécialiste du parking cœur de ville et des embouteillages luziens), le sache bien pour son fichier EDVIGE : TATI n’est pas TATA ; quant aux orientations sexuelles de Dati, Rama ou Parisot, attention mère Michèle Guette-au-trou, terrain glissant ! Kaïser SarkocO et Bébert Delanoë vont te faire faire rétropédalage !

SAR PRINCE POKOU

PS : Mam s’est fait niquer par les flicards !

PPS : Jacquard, le pote du petit bourgeois, nous écrit qu’il ressemble plus à Clavier que Jacquouille.

PPPS : On dit, paraît-il à Vendôme, que Charon aurait aimé être le géniteur de l’enfant Dati !