Quand un homme de gauche devient ministre de Sarkozy, on parle de « prise » car Sarkozy pêche… en eau trouble et de petits poissons. C’est le cas de Jean-Marie Bockel, leader charismatique d’un courant du PS qui représentait 0,62% des mandats au congrès du Mans. Sa notoriété, Bockel la doit à son blairisme affiché. Preuve d’un certain courage, il est devenu blairiste à une époque où le mot était une insulte. Depuis, Ségolène Royal, entre deux coups de fil à François Bayrou, n’hésite pas à se réclamer du travaillisme anglais. Bockel a fait sa tâche et peut donc s’en aller. De tous les ralliés de gauche au gouvernement actuel, Bockel est certainement celui qui a les états de service socialistes les plus fournis. Il a adhéré en 1972 et depuis il a parcouru tout l’éventail du parti. Il a été chevènementiste, fabiusien, strauss-khanien avant de devenir sarkozyste. Derrière ces évolutions, il demeure deux constantes. Il a toujours été bockeliste, et le PS l’a perdu entre autres pour avoir trop souvent brocardé son assurance solitaire. Il a toujours été moderne. Quand il était chevènementiste, le club de référence auquel il appartenait s’appelait « République moderne ». Quand il était fabiusien, il était un des piliers de « Solidarité moderne ». Et maintenant, il a fondé son club, qui n’est autre que « Gauche moderne ». Vu les propos qu’il tient, certains n’hésitent pas à dire que « Gauche moderne » est une expression politiquement correcte pour dire « droite ancienne ».
Il serait donc tombé là où son penchant l’entraînait. Au passage il est tombé vers l’Afrique. La coopération l’intéresse mais déjà, au Quai d’Orsay, on souligne que ce catholique pratiquant n’a pas le réseau chez les « Frères » que la fonction réclame. D’où une intrusion lourde de Bruno Joubert, le monsieur Afrique de l’Elysée, dans le processus de désignation du directeur de cabinet. Pour l’instant, Joubert a surtout descendu le candidat de Kouchner. Par pur plaisir. Celui d’humilier une fois encore le malheureux Kouchner et de bien faire sentir à Bockel qui est le vrai patron. Bockel ne s’en offusquera pas. Ce genre de détail ne lui gâchera pas le plaisir d’être ministre sur un secteur peu impliqué dans la politique franco-française. Quand l’Elysée lui a proposé à plusieurs reprises de s’occuper des collectivités locales, bien qu’il soit président de l’Association des maires de Grande ville, il a décliné, pour ne pas avoir à affronter les sarcasmes réguliers des élus socialistes très nombreux dans les exécutifs locaux. Déjà les avions qui l’amèneront en Afrique vrombissent. Pour l’instant, il espère trouver sur le terrain les moyens de comprendre la subtile différence entre le développement dont il s’occupe et le co-développement qui dépend d’Hortefeux. Reste que d’autres n’ont pas compris eux pourquoi il est là : ce sont les Alsaciens, ceux de droite qui rêvent de lui reprendre la mairie de Mulhouse, les socialistes du Haut-Rhin qui ne maîtrisent plus la modernité de gauche et pensent Mulhouse perdue.
Bonjour,
Nous le pratiquons le BOCKEL à MULHOUSE depuis…, ce n’est pas tous les jours faciles !
Pour plus d’info : Rendez vous sur mon blog :
http://monmulhouse.canalblog.com/
Merci à vous
Eric bloggeur citoyen résistant Mulhousien
PS : "CASSE TA TV" c’est ta seule chance !