S’il voit des personnages un peu hors normes, l’affable François Pérol, inspecteur des finances, ne peut travailler qu’avec ceux de sa caste.
François Pérol, passé du rang de conseiller du prince à celui de patron du groupe BPCE (Banque Populaire-Caisse d’Epargne) par la grâce de Super Sarko et sans avoir jamais dirigé une entreprise, fût-ce une PME, adore se présenter comme quelqu’un d’ouvert. Il explique qu’il lui arrivait de recevoir Bernard Tapie parce qu’il le “faisait marrer”. Le procès Clearstream a permis aussi de découvrir que lorsqu’il bossait avec Super Sarko à Bercy, il avait reçu un certain Imad Lahoud une quinzaine de fois en 2004 et 2005. Le génie de l’informatique le faisait-il aussi marrer ? On l’ignore pour le moment.
A la tête de BPCE, il doit certes composer avec des barons issus des deux banques mutuelles, mais il a su choisir sa garde rapprochée : le directeur financier, Nicolas Duhamel, est inspecteur des finances tout comme le nouveau patron du pôle international, Bruno Deletré. Sans oublier un certain nombre de conseillers énarques qui ne figurent pas dans l’organigramme. Quant au directeur général de Natixis, Laurent Mignon, un homme qui a une très haute idée de lui-même, il a fait HEC, comme son big boss. Tous ces hommes, brillants sans aucun doute, mais qui n’ont jamais quitté les salons cossus de la haute administration et des grandes entreprises nationales, peuvent-ils diriger un groupe de 120.000 salariés ? C’est le pari de François Pérol.