Enfin une bonne nouvelle ! La gauche, en général, et le parti socialiste, en particulier, sont enfin débarrassés de Fadela Amara, qui, comme tant d’autres affamés, n’a pas pu résister au fumet harponneur de la chorba sarkozyenne. Certains, toujours à gauche, se lamentent, hurlent à la trahison, dénoncent les manoeuvres de l’UMP et ses débauchages indus pour finir par traiter Amara de rénégate. Ils ont tort et leur colère n’en vaut vraiment pas la peine. C’est plutôt « bon débarras » qu’ils devraient chanter sur un air de satisfaction après un second tour pas aussi catastrophique que prévu.
Disons-le franchement, la figure incontournable de l’association « Ni putes ni soumises » (Npns, initiales un peu plus politiquement correctes), n’a pas l’envergure d’un Kouchner ou même d’un Besson. C’est une personnalité dont le discours approximatif et parfois incohérent ne m’a jamais convaincu. Bien au contraire, il y a beaucoup à dire sur la manière dont son organisation a été instrumentalisée au fil des polémiques et débats qu’a connus la France au cours des dernières années.
Mais revenons d’abord sur la réaction de certains socialistes vis-à-vis de cette défection. Le plus intéressant dans l’affaire, c’est que les propos que la presse a rapportés ici et là laissaient paraître une amertume bien particulière. « C’est nous qui l’avons faite, comment peut-elle nous trahir ainsi ? » est l’interrogation qui résume le mieux l’affliction de ces socialistes. Et, effectivement, cette question mérite d’être posée.
Certes, il n’est pas rare de voir en politique une créature échapper à ses géniteurs, mais dans le cas présent cela braque les projecteurs sur l’incapacité du PS à être lucide vis-à-vis de certains beurs et beurettes qui évoluent dans ses structures. Il y a quelques semaines, j’avais consacré une chronique à la rancoeur dont fait l’objet ce parti chez nombre de Français ayant des racines au Maghreb. Et justement, l’un des motifs de cette rancoeur résidait dans le fait que cette formation politique a souvent privilégié l’ascension de béni-oui-oui, venus à la soupe rose parce que c’est tout ce qui s’offrait à eux, jusqu’au jour où une meilleure opportunité s’offre à eux.
Comment peut-on se dire de gauche, affirmer que l’on défend « les quartiers » et rejoindre un gouvernement dont le véritable patron, c’est-à-dire le président en personne, a passé son temps à stigmatiser leurs habitants, évoquant les moutons égorgés dans les baignoires, accolant la question de l’identité française à celle de l’immigration et n’ayant jamais reconnu sa responsabilité, fût-elle indirecte, dans les émeutes de novembre 2005 ?
Eh bien, non, Amara nous explique qu’elle « reste de gauche » et qu’elle gardera « son franc-parler ». On verra bien…
Mais la raison essentielle pour laquelle je me réjouis du passage de la fondatrice de Npns dans l’autre camp, c’est que j’espère que cela va obliger le parti socialiste à réfléchir sur son discours et sur sa tendance à s’aliéner ce qui devrait normalement constituer une partie non négligeable de sa base. On a beaucoup dit au cours de la campagne électorale, reprenant en cela des conclusions qui avaient déjà été faites après la défaite de Jospin en 2002, que le PS ne s’adressait plus aux ouvriers et, de façons plus générales, aux classes populaires.
Si l’on admet une bonne fois pour toutes que les minorités qui habitent dans les banlieues font partie de ces classes populaires - et que parfois même, selon les régions, elles en représentent la partie essentielle -, on se rend compte que, non seulement les socialistes les ont ignorées mais qu’ils ont contribué eux aussi à les stigmatiser en fabriquant « ni putes ni soumises ».
Au départ de la création de cette association, il y avait une bonne idée. Celle de lutter contre le machisme dans les banlieues et d’aider les jeunes filles à pouvoir s’émanciper de leurs milieux familiaux, souvent conservateurs voire rétrogrades. Vaste tâche qui ne concerne pas seulement l’entourage. Par exemple, je fais partie de ceux qui affirment qu’un certain rap français, avec ses vidéoclips outranciers et sa glorification de la culture bling-bling (culture de la frime et du tape-à l’oeil vulgaire où le sexe, les diamants, le champagne et les embrouilles entre gangsters des ghettos tiennent une part essentielle des paroles et des images), est un véritable scandale car il exalte la misogynie et contribue à accroître les violences contre les femmes dans les quartiers.
Seulement voilà, Fadela Amara et son association ont contribué à stigmatiser « tous » les habitants mâles des banlieues.
A l’entendre, tous des brutes, tous des violeurs potentiels, tous des adeptes des tournantes et, plus récemment, tous des islamistes en puissance. D’ailleurs, à chaque fois que je lis où entends les propos de Npns, je repense à un texte de l’écrivain et journaliste (et chanteuse !) Souad Belhaddad qui, dans son livre « Entre deux je », raconte comment elle a eu, très tôt, l’intuition selon laquelle « les grands perdants » seraient les garçons des cités.
Je n’ai jamais entendu les représentants de Npns expliquer que la pratique des tournantes existe aussi dans les quartiers huppés ou que le trafic et la consommation de drogue ne sont pas l’apanage des banlieues. Je ne les ai jamais entendus rappeler que les femmes battues en France le sont partout et dans tous les milieux et qu’il est même possible qu’elles le soient plus dans le seizième arrondissement parisien qu’à Villetaneuse. Bien ou contraire, le discours sans nuance de Npns a toujours renforcé les clichés et les a priori négatifs sur les mâles vivant dans les quartiers populaires. En un mot, Amara a toujours servi le discours qu’on attendait d’elle et ce n’est donc pas une surprise pour moi de retrouver cette chérie des féministes germanopratines dans le Sarkoband.
D’ailleurs, à bien regarder ce gouvernement dit d’ouverture, on se rend compte d’une chose étonnante. Les représentants des minorités visibles sont uniquement des représentantes. On peut penser qu’il s’agit d’une simple coïncidence. Je ne le crois pas, cela relève d’un état d’esprit très présent chez les élites politiques françaises pour lesquelles il y a bien plus à espérer des femmes de banlieues que de leurs voyous de frères, cousins ou pères.
Paru dans le quotidien d’Oran du 22 juin
Ce qui s’est vraiment passé au Comité National NPNS du 23-24 juin 2007 Samedi 23 juin (par Caroline Brancher
http://www.prochoix.org/cgi/blog/index.php/2007/06/26/1667-compte-rendu-du-comite-national-ni-putes-ni-soumises-du-23-juin-2007-a-la-maison-de-la-mixite-paris-par-caroline-brancher
Si Vous n’avez "jamais entendu les représentants de NPNS expliquer que la pratique des tournantes (viols collectifs est le terme approprié) existe aussi dans les quartiers huppés ou que le trafic et la consommation de drogue ne sont pas l’apanage des banlieues." Si vous n’avez jamais "entendus rappeler que les femmes battues le sont partout et dans tous les milieux. Si vous pouvez croire que "le discours de NPNS" est sans nuance et "a toujours renforcé les clichés et les a priori négatifs sur les mâles vivant dans les quartiers populaires." c’est que certainement vous n’êtes jamais venu écouter. Je vous pardonne, car sans doutes, rapportez vous -par ouie dire- ce que disent des détracteurs sans imagination.
Confirmer que la bêtise, le machisme, les discriminations existent partout ne peut constituer ni une excuse, ni une justification aux auteurs de violences. Ce qui me met mal à l’aise, c’est que des individus (intellectuels et jeunes des cités mêlés, dont certains sont aussi des intellectuels), qui se sentent stigmatisés par le discours de NPNS, préfèrent prendre le parti de l’injustice contre celui des victimes. Leur argumentation se réfère à la sacro-sainte croyance en l’irrépressibilité du désir masculin et au masochisme féminin, ou encore, à la prétendue différence hommes-femmes, justifiant, à leurs yeux, leur maintien dans un statut de mineur à vie, leur asservissement à l’autorité masculine, à la tradition, ou au commandement divin, ce qui est la même chose. Privées des mêmes droits et de la même liberté, les victimes ne devraient pas chercher à s’émanciper, ni à amméliorer leur sort. Ainsi ceux qui jouissent de leur domination pourrons continuer à feindre d’ignorer qu’autrui est un égal, bafouer les lois de la République et de l’Humanité.
? je n’ai pas lu dans cet article, que la violence est cautionnée d’où qu’elle vienne. Nous devons pas avoir la même lecture…
Par contre, en lisant le compte rendu de la réunion nationale de cette association, du 24 juin 2007 j’ai constaté l’autoritarisme de l’homme qui remplace Fadela Amara (son proche depuis 20 ans) et l’absence de démocratie, qui régne au sein de NPNS ! Ils ne sont pas capables d’appliquer à soi le minimum des préceptes qu’ils préconisent aux autres, on la boucle.
http://www.prochoix.org/cgi/blog/index.php/2007/06/26/1667-compte-rendu-du-comite-national-ni-putes-ni- soumises-du-23-juin-2007-a-la-maison-de-la-mixite-paris-par-caroline-brancher
Canard enchaîné du mercredi 27 juin 2007
Ni putes ni soumises touche le fond
Fadela Amara n’a effectué qu’une très courte apparition, le 24 juin 2007 au conseil de "Ni putes ni soumises""(NPNS). La nouvelle secrétaire d’Etat chargée de la politique de la ville a laissé le secrétaire général de l’association, Mohamed Abdi, tenter de calmer la fronde violente des comités locaux.
Beaucoup estiment que "Fadela" n’a rien à faire dans un gouvernement dont la politique est responsable de la misère de nos cités.
Nommée ministre, Fadela Amara demeure cependant statutairement, présidente de l’association.
A ce titre, elle doit répondre en effet, début juillet, à une convocation de la Cour des comptes. Laquelle lui demande de justifier de l’état de la trésorerie de NPNS et de l’emploi du financement public.
Comme le ministère de la ville subventionne l’association, le trou éventuel devrait pouvoir être comblé…
SVP Ne mélangez pas les torchons et les serviettes. Les seules compétances de Fadela Amara c’est d’aimer les plateaux Tv !
"…Elle est ensuite élue conseillère municipale du Parti socialiste à Clermont-Ferrand en 2001, mais n’y siègera jamais. En 2002 elle organise des états généraux à la Sorbonne qui ont réuni plus de 250 femmes et elle a rédigé une pétition qui compte près de 20 000 signataires, elle met en place un tour de France de l’association Ni putes ni soumises qui s’achèvera à Paris le 8 mars 2003.
La soeur de Sohane dénonça la récupération de la mort de sa soeur par Fadela Amara.
http://www.dailymotion.com/relevance/search/amara/video/xmi08_immigration-sur-fadela-amara-de-npn