Généreuse, très généreuse région Midi-Pyrénées… Trop, peut-être. Son président, le socialiste Martin Malvy, commence à regretter un chèque de 500 millions d’euros qu’il a signé l’an passé pour RFF.
Objectif de l’opération : retaper son réseau de trains régionaux TER bien mal en point. Mais comme des chercheurs d’or tombés sur un filon extraordinaire, les deux boîtes se sont peut-être un peu trop servies au passage.
Pour en avoir le cœur net, le conseil régional doit mandater un cabinet d’audit chargé de vérifier si les honoraires facturés sont bien justifiées. Seule certitude, ils sont copieux ! « Au total, les rémunérations perçues s’élèvent à plusieurs millions d’euros pour la maîtrise d’ouvrage (RFF) et à plusieurs dizaines de millions d’euros pour la maîtrise d’œuvre (SNCF) », indique un document officiel. Interrogé, un responsable de RFF ouvre son parapluie. « C’est la faute à la SNCF, ils ont des frais de structures invraisemblables », balance-t-il. Pas tout à fait faux. Ainsi, pour ces travaux pourtant assez basiques (changer des traverses, remettre du ballast) qui doivent s’échelonner jusqu’en 2013, la SNCF a fait rappliquer une vingtaine d’ingénieurs d’un peu partout. Mais RFF n’a pas été très pointilleux avec son prestataire.
Quant au patron de la région, emporté pas son amour pour le service public ferroviaire, il a peut-être vu un peu trop grand. « C’est fou, même sur des lignes de campagne très peu fréquentées, la région a dépensé des millions pour refaire des quais de gare tout neufs, accessibles aux handicapés » s’étonne un expert ferroviaire. Il n’est pas le seul. La Cour des comptes aussi, dans un rapport encore confidentiel, trouve le volontarisme ferroviaire de Midi-Pyrénées excessif (elle a levé un emprunt pour les 500 millions ) si l’on se réfère à la part de marché réelle du train dans les déplacements.
Aucune loi de décentralisation n’oblige en effet les régions à financer l’entretien du réseau ferré, (ni à payer une partie des futurs lignes TGV). Mais Midi-Pyrénées a crée un précédent qui fait tiquer les autres régions dirigées par la gauche. Car cette facture s’ajoute à celle, incontournable, que leur transmet la SNCF pour le fonctionnement quotidien des TER. Selon plusieurs estimations, elle est bien plus salée qu’en Allemagne – 18 euros du kilomètre chez nous – où les Länder ont la possibilité de choisir entre plusieurs prestataires. Certains présidents de conseils en conflit avec la SNCF, en rêveraient. Mais chut ! Avant les élections régionales, ça ne se dit pas…
Messieurs les beaux esprits (qui roulaient sans doute en voiture avec chauffeur) n’oubliez pas que la population va vieillir de plus en plus et que les quais avec aménagement pour handicapés lui seront plus utiles que certains ronds-points au coût pharaonique ou l’autoroute de Mazamet.
Sincères salutations
Travapeur
« C’est fou, même sur des lignes de campagne très peu fréquentées, la région a dépensé des millions pour refaire des quais de gare tout neufs, accessibles aux handicapés »
Qu’elle est la signification de cette remarque ? Les aménagements handicapés seraient superflus dans certaines gares ? Drôle conception du service public si c’est le cas.