Un 007 en chapeau noir ? Le quotidien israélien, Yediot Aharonot, révèle cette curieuse information, le 10 juin dernier : le Mossad aura désormais son rabbin.
C’est qu’après le semi-fiasco de Dubaï, les espions fatigués ont bien besoin d’un petit remontant spirituel et d’un gourou en kippa pour les missions à venir (peut-être en haute mer ?). Mais l’affaire n’est pas simple.
Exemple : le 007, Juif pratiquant dans le civil, se rend au restaurant. Il doit y rencontrer sa future proie. Doit-il s’abstenir de manger « casher » pour préserver sa couverture et commander un bon plat de pâtes à la carbonara avec surplus lardons (dans la religion juive, on sépare le lait de la viande) ?
Autre question : le 007 doit cacher à sa femme et à sa famille ses activités secrètes. Problème : selon la loi juive, une épouse trahie peut demander le divorce et même exiger une ruineuse pension. Un Bond fauché n’est pas un bon espion. Alors que faire ?
C’est le rabbin S. qui devra répondre à toutes ces questions. Secret-défense oblige, ni son nom ni sa photo ne seront jamais publiés. On sait juste qu’il aurait d’abord pris peur devant la « proposition indécente » de Meïr Dagan, le patron du Mossad. Pourtant, il en a vu d’autres. La cinquantaine passée, le nouveau rabbin-espion a servi… dans les tanks durant la guerre du Kippour en 1973. La vie d’homme de l’ombre sera davantage une sinécure. - Gabrielle Prudhon