Diffusion jeudi 4, vendredi 5 et lundi 8 décembre sur France Inter à 15h, du procès en réhabilitation de Bernard Kouchner au Théâtre Dejazet. La sentence, rendue par le tribunal des condamnés d’avance, sera dévoilée lundi 8 décembre à 15 h, dans l’émission de Daniel Mermet.
Ecoutez le procès, monté et diffusé dans l’émission de Daniel Mermet « Là-bas si j’y suis », sur France Inter, les 4, 5 et 8 décembre :
Deux audiences n’ont pas suffi. Deux audiences et pas de sentences. Jugé par le tribunal des grands condamnés d’avance, au théâtre Dejazet par les « affreux jojo de Bakchich » et Daniel Mermet, les 25 novembre et 1er décembre, Bernard Kouchner ne connaît pas encore l’issue de son destin judiciaire.
Et pourtant, en deux soirées, les témoins se sont multipliés, devant une assistance comblée. 450 personnes le premier soir, plus de 600 pour la dernière salle comble. Pour un box d’accusé vide. Jamais le sémillant ministre des affaires étrangères (si, si) n’a pu se libérer. Selon les avocats de la défense qui se sont succédé à son chevet, les excuses n’ont guère manqué. « Colique » le 25 novembre a plaidé Me Vergès. Une défense comme une autre pour l’adepte de la plaidoirie de la rupture pré-sarkozienne…
Jacques Vergès (l’avocat de la défense le 25 novembre),
Daniel Mermet (France Inter),
Daniel Schneidermann (Arrêt sur images),
Jean-Baptiste Naudet (Le Nouvel Obs),
Frédéric Pagès (Le Canard Enchaîné)
Christophe Clerc (l’avocat de la défense le 1er décembre),
Philippe Cohen (Vendredi),
Jean Bricmont (enseignant chercheur),
Marc-Antoine Pérouse de Montclos (enseignant chercheur en sciences-politiques),
Lime (écrivain),
François Ruffin (journaliste),
Francis Christophe (journaliste),
Xavier Harel (La Tribune),
Jean-Marc Daniel (économiste),
Sylvie Thienot (Actrice),
Bertrand Rothé (prof et Bakchich),
Anaëlle Verzaux (Bakchich),
ainsi que l’orchestre « Bakchich all stars ».
Face au flot de témoignages, l’avocat de la terreur aura eu à plaider l’incompétence de son client malade. « C’est un raté ! Vous n’allez pas le condamner pour ça ? ». Argument troublant et frappant. Nul témoin, même à charge, n’a pu le contredire en ce point. Pas même Francis Christophe, spécialiste de la Birmanie, dont l’exposé de la fidélité maladive de Kouchner à Total dans son soutien de la junte birmane, ne souffre guère la contestation.
Bernard aussi, par sa seule absence, a semé le trouble et une sorte de sympathie. Son absence de compétence doublée de candeur, appellerait presque à une réhabilitation. Quand il ne rend pas compte que l’aube de son engagement humanitaire, la guerre du Biafra, est une opération montée par les services secrets français, désireux de faire main basse sur le pétrole de cette région sécessionniste du Nigeria en 1968, comme l’évoque un notable et fort savant chercheur de l’IRD appelé à la barre (dont le nom échappe à l’auteur de ces lignes).
Ou plus récemment quand le « French doctor » doit se soumettre à la RGPP, la révision générale de politique publique. Au sortir de sa réunion avec une accorte fonctionnaire, un collaborateur lui demandera comment s’est passée la négociation avec « la RGPP ». Réponse du ministre « mais ce n’était pas une pépée ». Anecdote goulûment narrée par un ancien du cabinet d’Hubert Védrine. Sain est le seigneur quand il offre tant de candeur…
Même le talent d’un Daniel Mermet se trouve défaillir devant un tel monceau d’hébétude. Le président du tribunal laisse pratiquement libre court à ses doutes. La justice est aveugle, pas les hommes qui portent son glaive. « Les Bernard font partie du patrimoine français, comme les droits de l’homme, les parfums, le vin », et l’ivresse. Comment condamner un tel homme ? Avec lequel quelques témoins ont même vécu, quinze ans durant en concubinage. L’aveu vient de Daniel Schneidermann, sur le coup des 22 heures, le 1er décembre. « Quand j’ai commencé ma chronique télé au Monde, j’ai commencé à vivre avec Bernard Kouchner ». Chronique orageuse de vie ordinaire. « Il m’engueulait souvent. Enfin nous engueuler souvent quand il passait au 20 heures pour nous dire « nous ne faisons rien pour la Bosnie, pour la Somalie, pour la Tchétchénie ».
L’inventeur de la méthode PIPO ne saurait être un mauvais bougre. P pour être sur la Photo, I pour incarner une Idée (l’humanitaire), encore un P pour Passer au-dessus de la droite et de la gauche, ou de la gauche à la droite et O pour Ockrent, comme un raccourci (comprendre épouser une journaliste sert toujours). Mise en musique par le professeur Rothé, la méthode est séduisante. Elle a payé avec Kouchner, au suivant !
Subtil soubresaut, les attaques les moins vaines seront peut-être venus de la défense. « Mon prédécesseur au poste (Me Vergès, ndr) a assassiné mon client, il est difficile pour moi de plaider pour un mort », confesse Christophe Clerc. « D’autant que j’en ai peu envie ». « C’est donc ça qu’on appelle la défense ? », le rappelle à l’ordre Mermet, en maître ès suspens.
Le verdict du procès repose en son âme et conscience, qui se délivrera lundi 8 décembre à 15h, à l’occasion de l’une des émissions de France Inter « Là-bas si j’y suis ». Grand voyageur à défaut d’être un baroudeur, Bernard Kouchner, le tiers-mondiste deux tiers mondains, aura droit à son voyage judiciaire.
* Les instigateurs de ce procès sont des récidivistes. Avec les Botuliens,( un groupe d’écrivains, journalistes et avocats), Noël Godin (l’entarteur), quelques dessinateurs du Canard Enchaîné, l’avocat William Bourdon, et d’autres, ils n’ont pas hésité à traîner en Justice des personnalités françaises comme Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, ou encore le prestigieux philosophe Bernard-Henri Lévy. Tous ces procès ont été diffusé dans l’émission Là- bas si j’y suis (France inter) Pour écouter le « Procès en réhabilitation de BHL » voir www.la-bas.org : La première partie, c’est ici ; et la deuxième, c’est là.
A lire ou relire sur Bakchich.info
J’ai trouvé l’intervention du journaliste de Bakchich.info vraiment limite. En gros, Kouchner a reçu officiellement 25 000 euros pour un rapport sur Total, mais le journaliste a insué qu’il avait dû recevoir beaucoup plus de manière cachée (par exemple, un paiement sur un compte dans un paradis fiscal). Rumeur lachée sans le moindre début de preuve.
Avec ces méthodes, ne soyez pas étonnés d’être comparés avec "Je suis partout".
Ce procès était magnifique, on en redemande !!! ON attend le tour des autres bernard, michel (druckmuch et aphati) ou patrick (devedjan, balkany…) Un autre qui mériterait une comparution immédiate est le porte flingue en plastique Frédéric Lefebvre même si il est encore jeune dans le milieu du banditisme médiatique.
Encore bravo et merci pour cette représentation succulente.