Le Suisse Joseph Deiss, ancien ministre des Affaires étrangères, a été élu la semaine dernière président de l’Assemblée générale de l’ONU.
Comment cet ancien professeur d’économie de l’université de Fribourg de 64 ans, aussi peu connu à l’étranger que dans son propre pays, est-il parvenu au poste le plus élevé dans l’administration des Nations Unies ? Car, sans être une fonction décisionnelle, le « perchoir » réclame beaucoup de doigté et de relations.
Terne et discret, le démocrate-chrétien Joseph Deiss ne manque toutefois pas de talent. Malgré l’opposition de l’extrême droite, en 2002, cette souris grise avait réussi à faire entrer la Suisse à l’ONU !
Mais surtout, cet ancien ministre des Affaires étrangères et de l’économie, est un fin connaisseur de l’Iran. Il est, en effet, administrateur de la Fondation pour le dialogue des civilisations. Cette discrète structure, installée à Genève depuis 2007, est présidée par Seyed Mohammad Khatami, l’ancien président iranien. Elle compte également Seyed Mohammad Sadegh Karrazi, ancien ambassadeur de Téhéran aux Nations Unies et à Paris.
On peut imaginer que la nomination d’un proche de l’opposition iranienne à la présidence de l’Assemblée générale de l’ONU n’est pas totalement innocente. Surtout quand on sait que la Suisse représente les intérêts américains à Téhéran.
Discrète et efficace, la Fondation pour le dialogue des civilisations avait organisé une conférence à Genève en avril 2008 sur le thème des religions et de la politique. Une manifestation dont l’un des principaux intervenants était l’ancien Premier ministre français Lionel Jospin.