Simone Ehivet Gbagbo, la première dame de Côte d’Ivoire, a séjourné deux semaines en juillet sur les bords du lac Léman. Les mauvaises langues ivoiriennes ont laissé entendre qu’elle serait venue de faire soigner en Suisse. La « Hillary Clinton des tropiques » souffrirait toujours de troubles neurologiques suite à un grave accident de la circulation survenu en 1996. Apparemment, il n’en est rien.
La dirigeante du Front populaire ivoirien (FPI), qui logeait à Cologny, la commune la plus huppée du canton de Genève, a, certes, rendu visite au siège européen de l’ONU, ainsi qu’à la mission diplomatique de Côte d’Ivoire à Genève, mais le but principal de son séjour était autre.
En effet, c’est dans la Cité de Calvin, numéro deux mondial du négoce, que se vend le cacao, la principale ressource d’Abidjan. Et Laurent Gbagbo, qui a - enfin - accepté de remettre en jeu son titre de président en octobre prochain, a impérativement besoin de subsides pour mener campagne.
Il faut savoir que les 350 maisons de négoce installées entre Genève et Lausanne, plus discrètes encore que les établissements financiers, traitent aussi bien le cacao officieux que le cacao officieux, c’est-à-dire non déclaré. C’est Félix Houphouët-Boigny, le premier président ivoirien, qui a mis sur pied cette comptabilité officieuse. À l’époque où il avait décrété pour son pays un embargo sur le cacao, il vendait en douce, pour son propre compte, 10% de la production ivoirienne…