On savait que Rachida Dati était une croqueuse d’hommes ; on connaissait tout de ses goûts vestimentaires princiers, de son obsession des parures, de ses penchants médiatiques, plus mannequin que ministre, devenue la vitrine de l’industrie du luxe.
Mais ce qu’on ignorait, en revanche, c’est que Mme Dati avait également un goût effréné pour les bagnoles. Le Canard Enchaîné avait révélé, dans son édition du 31 mars, que l’ancienne ministre de la Justice possédait deux voitures de fonction : la première, une Peugeot 607, lui avait été affectée par le ministère de l’Intérieur, alors qu’elle était ministre, avec quatre gardes du corps. La seconde, une Laguna avec chauffeur, lui avait été attribuée par la Ville de Paris comme maire du VIIe arrondissement.
Mais, aujourd’hui, Bakchich peut révéler qu’à l’époque où elle passait pour « la deuxième dame de France », la belle Dati ne possédait pas seulement deux voitures de fonction, mais trois. Et nous allons raconter à nos chers lecteurs l’histoire de cette voiture secrète.
Souvent femme varie, et Dame Dati particulièrement. Ministre, elle avait insisté pour que l’Intérieur ne lui affecte pas deux, mais quatre gardes du corps. Ses fonctions régaliennes de ministre de la Justice valaient au moins cette inutile garde prétorienne.
Dans le même temps, Dame Dati était parfois bien embarrassée par ces gorilles encombrants. Certaines escapades privées s’accommodent mal d’une telle présence. Et Dieu sait si la tumultueuse vie amoureuse de l’ex-ministre supposait une certaine discrétion. Ainsi, pour parer à ces situations délicates, Rachida Dati s’est fait attribuer une troisième voiture de fonction par les services de son ministère. Laquelle avait été prélevée sur le parc de l’administration pénitentiaire. Et, naturellement, un troisième chauffeur était affecté à ces « évasions » spéciales.
Lorsque Rachida Dati quitte la Chancellerie, au printemps dernier, elle tente de conserver ce troisième véhicule. Tout comme elle essaya de garder la 607 du ministère de l’Intérieur. Trois voitures sinon rien. Hélas, première déconvenue de cette collectionneuse de carrosses, le grand vizir de l’Élysée, Claude Guéant, veillait au grain. Un coup de fil au directeur de cabinet de Michèle Alliot-Marie, et la princesse Dati fut dépossédée de son véhicule pénitentiaire.
On connaît la suite. Après les régionales, un Sarkozy ulcéré, informé par de bons amis que Rachida se répandait en horreurs sur la vie de son couple, avait, dans l’instant, privé la petite dame de sa 607 et de ses gardes. C’était au soir du premier tour des régionales. Rachida Dati, après une campagne bien molle, pérorait à la télé.
Pour autant, Rachida n’est pas devenue Cendrillon. La Laguna avec chauffeur de la mairie du VIIe lui permet de ne pas se mêler aux gens ordinaires.
Émue par les révélations de Bakchich à propos des trois voitures de fonction de Rachida Dati, Élisabeth Guigou, garde des Sceaux entre 1997 et 2000, a réagi sur son blog. « Cette dernière essaie de faire passer ses avantages personnels pour un usage. » Avant d’ajouter : « Les anciens ministres de la Justice ne conservent ni voiture de fonction, ni chauffeur, ni officiers de sécurité. Lorsque j’ai quitté le gouvernement Jospin en 2002, je suis partie à pied avec les membres de mon cabinet, et je n’ai bénéficié en aucun cas de tels privilèges. »
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