Yves Leterme ou le chantre de la culture nationale belge.
Il faut rappeler, à la décharge de Mr Leterme, que plus de 30% des Flamands ont voté pour le Vlaams Belang (anciennement Vlaams Blok), un parti ouvertement sécessioniste, en plus des 30% qui ont voté diversement pour des partis nationalistes —NVA, Spirit et Lijst Dedecker. En outre, contrairement à leurs homologues français, les politiciens belges ne se distinguent pas par leur connaissance parfaite de l’hymne national dans les trois langues officielles du royaume (Français, Néerlandais et Allemand)… Plutôt qu’une bourde, c’est sans doute une saute d’humeur —une striep [prononcez : striib], comme on dit à Bruxelles(*)— qui poussa, dans un moment d’exaspération, notre premier ministre présomptif à entonner la Marseillaise.
Après mûre réflexion, j’en suis personnellement arrivé au concept de "Belge(s)" en tant que classe —et non de peuple. En effet, la Belgique, contrairement à la France, l’Allemagne, l’Italie, etc., est constituée de deux peuples —les Flamands et les Francophones, ces derniers se divisant encore en Wallons et Bruxellois— de plus en plus étrangers l’un à l’autre… Par ailleurs, dans une perspective marxiste, ces deux peuples se répartissent encore en plusieurs classes sociales : les prolétaires, les middle-class, la (haute-)bourgeoisie et… les Belges ou Belgicains. Ces derniers se rencontrant exclusivement au sein de la moyenne et haute bourgeoisie francophone et, pour une très faible partie, au sein de la haute (et souvent annoblie) bourgeoisie flamande. C’est cette classe de Belgicains qui se montre la plus hostile aux velléités indépendantistes flamandes car, vous l’aurez compris, c’est elle qui aurait le plus à perdre —en termes de statut (social) et de pouvoir politique— au sein d’une Wallonie réduite à un simple département français… D’ailleurs, sa devise pourrait fort bien s’énoncer comme suit : "Mieux vaut être le premier à Namur que le dernier à Paris !" Explication : Namur, charmante bourgade wallonne, fut choisie comme capitale par la classe politique wallonne. Le siège de l’exécutif wallon est, cela ne s’invente pas, surnommé L’Elysette —est-ce prémonitoire ?
Par delà le côté "blague belge", les Français, à l’instar de leurs "amis belges", feraient donc mieux de se préparer à l’idée d’accueillir, dans un avenir proche, la Wallonie et Bruxelles, dans le giron de la République…. Cela permettrait ensuite aux Flamands de s’atteler, avec leurs cousins hollandais, à la création d’une Grande Néerlande, s’étirant de La Panne (au nord de Dunkerque) jusqu’à Delfzijl. Les Pays-Bas accéderaient ainsi au statut de "pays moyen" au sein de l’Union Européenne, tant sur le plan démographique (22.5 millions d’habitants) que sur le plan économique (PIB). Dans une Europe à 27, size matters, comme on dit en anglais…. Evidemment, la France hériterait aussi de la dot wallonne : une dette de 100 milliards d’euros. La dette publique belge d’environ 250 milliards d’euros sera sans doute partagée suivant une clé démographique : 60%/150 mil. pour les Flamands et 40%/100 mil. pour les Francophones. Cela ferait passer la dette publique française de 2.000 milliards d’euros à 2.100 milliards —5% de plus, pas de quoi fouetter un chat !
Zwartepiet.
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