Bakchich numéro 0 est disponible et téléchargeable, gratuitement en ligne !
Humbles plumitifs, jeunes scribouillards, pisse-copie invétérés, nous n’avons pas vocation à porter le monde sur nos épaules. Encore moins à le changer : trop de boulot. Créer un site Internet satirique, rechercher des informations, dessiner, écrire nous a déjà pris nos jours et nos nuits. Nos articles nous ont valu quelques insultes : nous sommes donc racistes, traîtres à la cause blanche, agents du mossad et anti-sémites. Bref, nous avons déjà les extrémistes de tous bords à nos trousses. Tant mieux ! Sortir un hebdomadaire, riche, informé, intéressant et drôle (si, si) a volé nos dernières heures de sommeil. Alors pour sauver le monde, Bakchich n’a plus le temps, désolé. Demain ou dans une autre vie peut-être. En attendant il faudra s’en accommoder, de ce monde clientéliste. Et en profiter tant qu’à faire, en trouvant nous aussi nos fidèles. Seuls soucis, nos arguments sont bien maigres. Informer avec pertinence (pas facile), faire rire avec des sujets quelque fois sensibles (pas évident), aguicher le chaland…
Face aux spécialistes, nos armes sont légères. Pensez ! Quand nous promettons gags et enquête exclusives, Sarko promet un poste ministériel à son meilleur beur, façon Highlander : « Battez-vous, il ne peut en rester qu’un ». Résultats assurés (p.2). Et le parti royalo-socialiste, lui, chasse sur les terres jadis promises à la droite, en recyclant les vieux réacs marseillais (p.3). Tant que cela rapporte, rien n’importe.
Et cette culture n’est pas franco-française. Il suffit de traverser la Méditerranée pour s’en rendre compte. Le royaume enchanté du Maroc, chaque jour nous livre un nouveau conte. Et hésite. Qui livre le meilleur bifteck, le plus doux grisbi, la plus grosse enveloppe ? Le palais royal ou l’armée (p.4) ? 50 ans que ça dure, et la question n’est pas résolue. Sûrement le résultat d’une concurrence acharnée, observé d’un oeil las par le planton marocain. Tant d’argent qui circule et si peu pour vivre. En Côte d’Ivoire, le traitement des déchets toxiques brasse de l’argent, beaucoup d’argent, des milliards de francs CFA (p.6). Au gouvernement la maille, à la population la pollution et les morts. A croire que le clan Gbagbo compte aussi les morts en CFA…
Au final, ce monde a quelque chose de rassurant. Il fonctionne selon les mêmes règles, inaltérables, celles du bakchich.
Et pour les comprendre, observer leur infimes mutations, Bakchich dans sa version hebdomadaire et internet, guidera ses merveilleux lecteurs.
Téléchargez donc ce N° 0 de Bakchich, et portez la bonne nouvelle autour de vous !
Enfin ! Je vais enfin pouvoir dispenser vos idées alarmantes et vos articles assassins en cette bonne vieille ( ?) Californie du Sud. D’ici quelques semaines, je veux que CNN ou la Fox y consacre un article… surveillez le satellite. haha. Je finis de le télécharger, et je me jette dessus. Sens figuré, Xav, sens figuré… Félicitations pour ce numéro 0 à toute l’équipe.
Christophe G.