Dans les couloirs du congrès de Versailles, lundi après-midi, quelques instants avant le vote sur la réforme des institutions, Jean-Luc Mélenchon (PS) hausse la voix en apercevant son partenaire de travail au Sénat, Jean-Michel Baylet, président du parti radical de gauche.
« Viens, ici ! » lui lance d’une grosse voix, Mélenchon. « Qu’est-ce que tu fais à voter la réforme des institutions ? »
« Je vote en mon âme et conscience ! », rétorque Baylet.
« Tu n’as pas d’âme ! », plaisante le socialiste. Avant d’ajouter : « Mais c’est vrai alors, les radicaux votent le texte ? ».
« Ecoute, » dit Baylet, « nous mettons nos paroles en accord avec nos faits. Nous sommes pour une VIème République et pour un régime présidentiel ». Baylet s’en va.
Mélenchon, lui, fait des gros yeux et confie à Bakchich : « oui, je suis effaré parce que Baylet, je l’aime bien. Il y a encore quelques années, il ne pensait pas la même chose. Alors soit le président Nicolas Sarkozy est très fort pour convaincre les gens. Soit la pente est prise par certains parlementaires qui sont mûrs pour un régime présidentiel. Et le point de vue de Baylet n’est pas anodin. Les radicaux, c’est quand même quelque chose dans l’histoire de France ».
Désolé pour la répétition mais…
Les radicaux, c’est comme les radis, c’est rose à l’extérieur, c’est blanc à l’intérieur et ce n’est jamais bien loin de la motte de beurre Ce qui s’est passé hier nous prouve que c’est vrai, hélas
Un régime présidentiel en France ! C’est grave, parce que les institutions ne sont pas conçues pour ce genre de configuration politique. A la différence des Etats-Unis pas exemple, le président n’a pas à se justifier devant le Parlement, qui ne peut pas le sanctionner sauf pour faute très grave. L’équilibre des pouvoirs n’étant pas respecté, le système est nécessairement bancal et sujet à des dérives.
Voilà où nous en sommes maintenant. L’avenir, dans ces conditions, n’est pas réjouissant politiquement : vu la situation économique, au moins pour ceux qui ne sont pas les bénéficiaires directs de la situation, on ne peut guère pavoiser !
Je ne savais pas que la constitution de la VI ème Rep était déjà écrite et qu’il n’y avait qu’un seul modèle possible !
Faut arrêter de croire que ce qu’on pense est l’unique solution.