Alexandre Hébert n’est plus. Il aura été probablement, l’un des anarcho-syndicalistes, que l’on peut définir d’historique, de ces derniers temps.
Il était surtout un homme libre et un authentique libertaire… Militant au sein du syndicat Force Ouvrière, dès la scission de celui-ci d’avec la CGT, trop inféodée selon lui à l’appareil stalinien. Dans la lignée de Fernand Pelloutier (« inventeur des Bourses du Travail ») il affirmait constamment son refus de toutes les dictatures, "y compris celle du prolétariat », et prônait un syndicalisme libre et indépendant.
Compagnon de Robert Bothereau, et -avec des nuances- d’André Bergeron, tous deux patrons de Force ouvrière , ses relations avec Marc Blondel-l’homme du Havane entre les dents, et patron un temps, lui aussi de FO- s’étaient détériorées. Ce qui n’empêche pas Blondel d’être présent à ses obsèques. « Il est toujours joli, le temps passé, une fois qu’ils ont cassé leur pipe », comme dirait Brassens.
Il avait dénoncé le « bonapartisme » de De Gaulle, la « fausse gauche » de Mitterrand, et les « révérends pères » du journal Le Monde. Sans parler de la « mascarade » de 2002 (les élections présidentielles de 2002 N.D.L.R.) Libertaire quoi !
Ami de Pierre Boussel, dit « Lambert » il sera accusé de « trotskysme », aggravé en plein jour. La formation de Lambert, celle qui a vu débuter Jospin et Cambadélis, avant leur migration vers le P.S., a d’ailleurs dépêché aux obsèques d’Alexandre son envoyé spécial Dan Moutot, de même que la Grande Loge dont il faisait partie…
Pour cet amoureux des « Lumières » et de l’indépendance, sous toutes ses formes, une place l’attend, au paradis des libres penseurs.