Les comptables de l’Élysée, gens obscurs et invisibles, se sont arrachés leurs derniers cheveux après le Conseil des ministres restreint qui s’est tenu, le 20 août, au fort de Brégançon.
Selon les calculettes, la réunion de notre gratin gouvernemental autour de Sarko Ier a coûté entre 4 et 4,5 millions d’euros. Ce super Conseil, qui avait pour but de redonner crédit aux finances de la France, envoyait par son bling-bling un signe bien surprenant vers l’extérieur. Se réunir à grands frais, dans un éden les pieds dans l’eau, pour discuter du sang et des larmes qu’il va falloir verser, le tout pour faire remonter notre cote d’amour sur l’échelle de l’agence de notation Moody’s ou sur celle du FMI de Strauss-Kahn, avait une allure de paradis en forme de paradoxe.
Quadrature de la bronzette, il fallait éteindre l’incendie des rumeurs – sur notre mauvaise santé économique – sans écarter le Président du Cap-Nègre où il dort et dore chez sa femme adorée. La solution : organiser un barnum au fort de Brégançon, tout proche. Les déplacements des forces de sécurité avec véhicules afférents, la mobilisation d’avions et d’hélicoptères spéciaux, le grand ménage à Brégançon avec bonne bouffe, le transfèrement des conseillers et secrétaires des ministres, les déplacements, aussi, de messieurs Guéant, Soubie, Musca, Louvrier, conseillers avec leur petit monde, ont donné à Brégançon un air de débarquement de gens du voyage.
Ah, que ça coûte cher, un coup de rabot dans le Midi !