Depuis la présidence Sarkozy, l’Assemblée nationale croule sous une pléthore de textes, le travail législatif s’organise à la va-vite et les agendas sont surchargés.
En moins de trois jours, la date de l’examen de la loi Loppsi 2 a changé trois fois et a finalement été repoussée à la fin novembre pour cause d’embouteillage.
Et le nouveau règlement n’a rien arrangé. Le temps de parole des groupes parlementaires étant désormais compté, l’Assemblée se retrouve parfois dans des situations ubuesques, comme lors de l’examen de la loi Besson sur l’immigration : l’opposition avait presque totalement épuisé son temps de parole à la moitié de l’examen du texte.
Mais le plus gros clash a eu lieu à la fin du débat sur les retraites lorsque le président de l’Assemblée Bernard Accoyer a refusé les explications de vote individuel de l’opposition. Une disposition pourtant issue du nouveau règlement pour lequel il s’était engagé urbi et orbi. Après avoir réclamé la démission du président de l’Assemblée – une première sous la Ve République –, l’opposition a décidé de ne plus siéger au bureau de l’Assemblée ni à la Conférence des présidents.
Gérard Bapt, député PS de Haute-Garonne, dénonce « un Parlement devenu une chambre à exaucer les oukases du gouvernement ». Après trois ans de présidence, Bernard Accoyer est même perçu au sein de la majorité UMP « comme maladroit et sans autorité ». Heureusement que tous les déçus du futur remaniement – on parle de MAM – pourront prétendre le remplacer au perchoir de l’Assemblée.