0 GENERALITES
La grande majorité des territoires sont avant tout des lieux ou parfois des enjeux d'action internationale et non des acteurs. C'est le cas des espaces faiblement habités: pôles, océans, déserts, montagnes etc...
Il en est pratiquement de même pour des espaces habités faiblement organisés ou dont la capacité d'influence n'atteint pas l'international (petites communes, communautés montagnardes isolées etc...). Là encore ces territoires peuvent être lieu ou objet de conflit s'ils représentent pour autrui un intérêt économique (mines, pétrole) ou stratégique (lieu de passage obligé: ex. les îles du Pacifique pendant la Deuxième Guerre Mondiale...).
Bien entendu ces petites collectivités peuvent s'organiser pour diminuer les impacts fâcheux de la vie internationale ou en exploiter les opportunités.
La protection relative envers l'international consiste à obtenir un statut d'exception auprès d'une grande puissance voisine (Monaco et Andorre, San Marin) ou même par un traité multinational (territoires sous mandats de l'ONU, régimes spéciaux des fleuves et certaines zones maritimes).
Le bénéfice recherché dans l'action internationale consiste à profiter de cette position exceptionnelle : neutralité protégée par autrui, droit de passage, paradis fiscaux, droit d'asile...
Pour gérer ces enjeux, les entités locales ou régionales peuvent s'appuyer sur leurs administrations locales (par ex. en France: la commune, le département, la région) ce qui donne lieu à toute une méthodologie de l'action internationale des collectivités locales (accueil d'investisseurs, tourisme étranger, jumelages intervilles...).
En politique, le village du XIX° siècle, pratiquement voué aux agriculteurs, diffère de la ville qui se livre à l'industrie, au commerce, à l'administration. Le village groupe quelques familles, alors que la ville contient une "population de masse". Politiquement, le village est une communauté "démocratique" gérée par le conseil de commune (et le curé) , les questions s'y traitent au face à face. Ce n'est qu'en prenant de l'importance numérique que le village diversifie ses classes et ses fonctions administratives.
En ville , les classifications se font par catégories, économiques, religieuses, ethniques; les formes politiques ont varié au fil des temps entre monarchie, tyrannie, aristocratie, oligarchie voire ploutocratie. La démocratie directe y a disparu depuis longtemps. L'individu demeure anonyme, sauf s'il paraticipe aux nouvelles formes d'action politique par groupes d'intérêts et medias interposés.
Dans l'état-nation moderne, les comportements de la ville et du village restent distincts. Mais "les nouveaux ruraux" avec leurs modes de vie ouvriers ou employés, ont remplacé depuis trente ans les paysans. La spécialisation des tâches conduit également à l'essor d'une bureaucratie locale.
Les collectivités territoriales peuvent aussi être plus ou moins organisées en gouvernements autonomes. C'est le cas de certains états-cités (Vatican, Monaco, Andorre, Singapour ou autrefois des villes de la Hanse...). C'est le cas aussi de grandes régions infra-nationales (Catalogne, Texas, République tatare...). L'organisation interne des états dépasse alors l'aménagement du territoire ou la politique régionale ( L'AMENAGEMENT DU TERRITOIRE EN FRANCE, EN EUROPE) et prend une dimension internationale examinée au titre de la politique régionale ( Les politiques européennes) ou même du fédéralisme
Lorsqu'elles ne sont pas encore des gouvernements, elles souhaitent parfois le devenir et développer une hostilité fondamentale envers l'unité territoriale de niveau supérieur. Ceci peut induire d'importants problèmes chroniques au sein d'états existants (sécessionnisme, guerre civile) et même impliquer des états étrangers (Bosnie-Herzégovine, Kossovo, Chiapas, pionniers américains à Fort Alamo, intervention de l'Allemagne nazie à Danzig ou dans les Sudètes).
La solidarité entre personnes originaires d'un même territoire s'exerce souvent au sein des minorités vivant à l'étranger (Israélites ou exilés Cubains aux USA, Kurdes en Allemagne...). La question est encore plus compliquée lorsque l'entité régionale ou ethnique concernée s'étend sur plusieurs territoires étatiques (Kurdes, Allemands des Sudètes avant 1939...)
L'intégration régionale entre états-nations préexistants (création des Etats-Unis d'Amérique, de l'Union européenne...) procède d'une logique d'un autre niveau. Mais les présupposés de la solidarité régionale au niveau des continents reposent aussi sur les mêmes fondements (proximité géographique, homogénéité des intérêts, cultures et valeurs)
Les entités locales ou régionales attirent l'attention internationale lorsqu'il s'agit d'une situation stratégique essentielle (minerais, détroits) ou d'un lieu symbolique (Jerusalem, blocus et mur de Berlin).
Mais de plus en plus le facteur "moral" est pris en considération pour agir internationalement (droit d'ingérence, gouvernance, rôle des ONG humanitaires...). Cela prend en compte l'exigence croissante en matière de valeurs idéologiques, et aussi l'activité multiforme des media (CNN, réseaux Internet...)
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