OL Land

Il en aura fallu de la pugnacité à nos amis Mercier et Collomb, pour obtenir le feu vert pour l’OL Land, à Décines. Pourtant, les élus de droite des environs ont lutté fort contre ce projet, qui va coûter très cher aux collectivités (du tiers à la moitié du coût total, selon les estimations). En effet, si la construction du grand stade, et de la « zone commerciale » qui va avec, sera payée par l’OL, reste à construire voies d’accès (du périphérique), parking, aménagements, transports en commun, etc… payés par les collectivités !

C’est tout de même impressionnant de voir des élus qui font leur carrière au niveau local, tout en ayant des visées nationales (récompensées pour Mercier, mais moins pour Collomb), se dépenser à ce point là pour créer des dépenses pour leur collectivité.

Mais il est vrai que l’OL a déjà été tant aidé par Lyon, le Grand Lyon, et le conseil général ! Entre les « prix d’ami » pratiqués par la ville de Lyon pour louer le stade de Gerland à l’OL, et les très nombreux abonnements pris par les collectivités pour être redistribués à leurs amis et affidés, pardon, « à des citoyens méritants », l’OL dispose de revenus fixes qui doivent être bien pratiques au niveau trésorerie. Pouvoir bénéficier de rentrées d’argent sûres, récurrentes, sans contrepartie, c’est quand même le rêve de n’importe quelle entreprise.

Mais c’est une coutume lyonnaise que d’aider ses amis !

Le stade de Gerland

A partir de là, restait à résoudre un problème : le stade de Gerland. Ce stade de Gerland qui était au début du premier mandat de Gérard Collomb loué à des conditions si avantageuses qu’Etienne Tête, cet élu Vert qui gène tant Gérard Collomb qu’il a fini par en faire son dernier adjoint (sic !), l’avait relevé, avec succès, ce qui avait obligé la ville à relever ses tarifs…

Or, justement, le LOU Rugby, fort de son succès, aurait besoin d’un stade plus grand. Historiquement implanté dans le huitième, le LOU (Lyon olympique universitaire) doit pour ce faire migrer dans le septième, où est situé le stade de Gerland. Et a besoin de passer un cran au niveau de son fonctionnement, pour absorber ce changement de dimension.

C’est une des choses qui, a posteriori, explique un peu mieux la migration surprenante de Thierry Braillard, adjoint du cinquième arrondissement au précédent mandat, mais surtout adjoint municipal aux Sports sur les deux mandats, vers le huitième arrondissement : il fallait quelqu’un pour superviser le transfert du LOU.

Olivier Ginon, GL Events, et le LOU

Ce changement de dimension sera forcément générateur de lourds profits (faisons confiance à Aulas). Olivier Ginon avait su se placer en devenant l’un des principaux actionnaires du LOU. Olivier Ginon est cet heureux homme qui bénéficie des intentions de Gérard Collomb, qui a fait d’une petite entreprise qui faisait un peu d’événementiel sur Lyon l’acteur incontournable de tout l’événementiel lyonnais. Cela s’est fait lorsqu’il a pu acheter à prix d’ami le centre de congrès d’Eurexpo, et que les principales salles lyonnaises lui ont été données en gestion, ce qui en a fait un des premiers acteurs mondiaux dans le domaine.

Olivier Ginon est aussi cet homme qui a la reconnaissance du ventre, puisqu’après avoir bénéficié des attentions du Grand Lyon, il a su embaucher l’ancien directeur de cabinet du même Grand Lyon.

Chaises musicales

Mais cette croissance effrénée, faite à grand rythme, n’est pas sans lui causer des soucis de trésorerie. GL Events est devenue fragile… Et Ginon s’est mis à avoir besoin d’aide.

Tout d’abord, la ville lui a laissé diminuer les tarifs de location des grandes salles qu’elle lui a donné en gestion, aux dépends des salles plus petites qui, du coup, ont plus de difficultés, alors même que la raison annoncée de cette délégation de gestion à GL Events était qu’elle saurait, elle, louer ces grandes salles à des tarifs intéressants !

Ensuite, il lui a fallu retrouver des liquidités.

Pas de soucis entre amis : ce cher Aulas s’est aussitôt proposé pour acheter les parts de Ginon dans le LOU et devenir ainsi le principal actionnaire du prochain locataire du stade de Gerland. Et des profits qui s’annoncent.

Il est vrai qu’Aulas a pour avocat d’affaires Richard Brumm, celui qui, pro-UMP, est devenu l’adjoint aux finances de la ville de Lyon… cela ne peut assurément pas nuire. Quelle est la mauvaise langue qui a parlé de mélange sulfureux des genres ?

Gageons que l’événementiel du LOU sera accordé à GL Events… Et pour Aulas, pas de problème : gageons aussi que les abonnements OL offerts par les collectivités, si prisés par certains, seront généreusement complétés par les abonnements LOU…

Et puis, si l’on en croit ses dernières déclarations, cela permettra à Aulas de fournir plus de matchs « dont les résultats arrangent tout le monde », déclaration qui gagnerait à être explicitée !

Si vous avez des renseignements intéressants, comme par exemple sur le nombre d’abonnements que les différentes collectivités achètent à l’OL, mais aussi sur toute autre « lyonnaiserie », n’hésitez pas à contacter Le Canut à canut@bakchich.info.