Pour commencer sur une note positive, il y a un grand élu à Lyon qui applique le non cumul, et dont le travail est reconnu : Pierre-Alain Muet. En effet, il s’occupe pleinement de son mandat de député, et ça se voit (ce n’est pas moi, mais les journaux qui le disent). Présence, propositions de loi, livres, etc., il faut bien lui reconnaître ce travail (cf. lesinfos.com).
De quoi donner à réfléchir, quand on voit le mauvais classement des autres (Touraine, Queyranne, à l’assemblée, et… Collomb au Sénat ).
En parlant de Sénat, d’ailleurs, quelle merveille que d’avoir entendu le concert des lamentations de tous les barons face à la volonté de Martine Aubry d’appliquer ce qui, pourtant, vient juste d’être voté au sein du parti socialiste, c’est-à-dire le non cumul des mandats ! Allez, une « franchise d’un an a été accordée aux barons… qui tiendront sûrement parole, soyons en sûrs !!! Comment ça, Thierry Philip avait promis de ne pas prendre d’autre mandat que la mairie du 3 ? Vous êtes sûr ?
À entendre tous ces malheureux qui se verraient privés de continuer et de cumuler tranquillement des places intéressantes, comme, par exemple, un siège de sénateur avec la mairie de Lyon et la présidence du Grand Lyon (au hasard), les empêcher de se présenter pourrait faire perdre des places de sénateur, et donc la possible présidence du Sénat !!!
Quel humour !
En effet, s’il y a bien une élection qui ne laisse aucune place au hasard, et dont le résultat est quasiment connu d’avance, c’est bien celle des sénatoriales.
Doit-on rappeler quel est le mode d’élection des sénateurs ? Les sénateurs sont élus par de grands électeurs, grands électeurs dont la liste est fournie par les élus de chaque agglomération. Dans ces conditions, il est quand même assez évident que les grands électeurs sont choisis avec attention, pour voter selon ce qu’on leur dira (ou alors, l’élu qui les choisit n’est pas très malin). Donc, dans un parti normalement discipliné, il n’y a guère plus qu’une application mathématique, une simple règle de trois, pour savoir très exactement le nombre de sénateurs que l’on aura à l’issue de l’élection.
Tout au plus reste-t-il à faire quelques négociations avec les alliés communistes et/ou verts pour assurer une optimisation des résultats, mais c’est bien là le maximum.
En conséquence de quoi, la notoriété du candidat n’a vraiment aucune importance (bien entendu, à condition de respecter quand même certaines limites, comme de ne pas présenter n’importe quel idiot ou maladroit qui se serait fait des ennemis, à ce poste).
D’ailleurs, Christiane Demontès l’a fort bien démontré récemment. Il ne lui a fallu lutter que pour se positionner très correctement (en deuxième position à l’époque) sur la liste des candidats aux sénatoriales pour être élue confortablement (j’en ai parlé dans ces colonnes). Alors même qu’à peine un an auparavant, elle n’était guère qu’une conseillère municipale de Saint-Priest, quasi inconnue !
Mais les places de sénateurs sont bonnes, les contrôles de présence faible, et les comptes à rendre quasi inexistant. Ce qui permet à certains élus, comme par exemple, au hasard, Gérard Collomb (qui va jusqu’à s’en vanter), de ne pas trop souvent mettre les pieds dans une assemblée qui pourtant leur assure de très bons revenus.
Et que dire des postures de « réformateurs » de gens qui n’ont même pas la décence de respecter le vote qui vient à peine d’avoir lieu sur le non cumul des mandats ?
Et qui, d’ailleurs, ne respectent même pas (ou les méconnaissent) les mandats des assemblées, puisque les Touraine, Collomb, Philip, et consorts, affirment tranquillement briguer ces mandats pour pouvoir mieux servir les intérêts locaux ! Et voilà comment la politique française devient ce grand n’importe quoi…
Ah, décidément, la politique, cela reste un plaisir de connaisseurs.