Dans cet article de Lyon capitale de juin 2010, qui dévoile ce que ce journal qualifie de vastes systèmes de corruption, on découvre que des flux de déchets seraient artificiellement gonflés pour pouvoir alourdir la note, que des factures auraient été présentées deux années d’affilée (la même facture, exactement, et même tamponné deux fois, une pour chaque année) et réglée, donc, deux fois, et que, en échange, des heures supplémentaires auraient été accordées très facilement, sans réelle raison, si ce n’est que cela pouvait aider à fermer les yeux sur certaines irrégularités.
Décidément, après le Sytral et les marchés publics attribués de manière bizarre, on découvre un autre domaine où le denier public est bien mal géré. Il est sûr que ces manières de faire, si elles sont avérées, sont de nature à créer de fortes amitiés…
Ceux qui n’aiment pas que je critique tout le temps Gérard Collomb vont encore m’accuser d’être orienté, mais ce n’est tout de même pas ma faute si Gérard Collomb est le président du Grand Lyon… Et, en dernier recours, qui donc est responsable de ne pas mettre en place de systèmes de gestion capables d’éviter ce genre de dérive ? N’est-ce pas justement le président Collomb qui se vante de ses qualités de gestionnaire responsable et réaliste ?
De plus, un autre « détail » est diablement intéressant, c’est que le vice-président chargé de la propreté au grand Lyon est… Thierry Philip ! Ce qui amène quelques considérations.
Tout d’abord, que Thierry Philip devrait réfléchir davantage aux limites du cumul des mandats, et aux limites du système qu’il prône pour, justement, justifier le cumul des mandats, à savoir la délégation. Qu’on le veuille ou non, quelqu’un qui n’a qu’un seul mandat à, forcément, beaucoup plus de temps pour vérifier que ceux qui œuvrent sous sa responsabilité ne sont pas en train de se laisser aller à certaines dérives.
En tout état de cause, et sauf à beaucoup me tromper, il me semble quand même que c’est la tâche des élus que de vérifier, justement, que les deniers publics qui leur sont confiés sont utilisés de bonne manière. Hélas, si l’on en croit « Lyon Capitale », ce n’est pas le cas. Nous attendrons donc avec beaucoup d’impatience ce qu’en dira Thierry Philip.
D’autant plus que ledit Thierry Philip ne fait aucun mystère de ses velléités de prendre la succession de Gérard Collomb à la mairie de Lyon (et, probablement, à la présidence du Grand Lyon). Et des rumeurs de plus en plus insistantes le donnent partant pour être candidat aux cantonales sur le troisième arrondissement, en négociant avec Jérôme Maleski, son premier adjoint dans le 3ème arrondissement, que celui-ci lui cède sa place. Pauvre Jérôme Maleski, décidément, il lui est demandé beaucoup d’abnégation.
Ceci étant, il faut comprendre Thierry Philip. En effet, il a eu vraiment beaucoup de mal à se remettre de ne pas avoir été nommé vice préside de région, lui qui était sortant. Et, il faut lui reconnaître, avec un bilan reconnu comme bon, et un investissement sans faille dans la campagne. Mais, il semble qu’il découvre lui aussi les limites du système Lyonnais. Néanmoins, ne pleurons pas trop vite sur son sort, et faisons-lui confiance, Thierry Philip est un homme qui sait se débrouiller.
Pourtant, une question m’est venue à l’esprit, et je ne peux pas m’empêcher d’y penser.
Cette question est : « est-ce un hasard si le problème de corruption qui semble avoir été découvert se situe justement sous la vice-présidence de Thierry Philip ? Et si c’était encore un de ces merveilleux coups de billard à plusieurs bandes si appréciées dans notre bonne ville de Lyon ?
Mais alors, cela viendrait de qui ? De Gérard Collomb qui ne serait pas très content de voir Thierry Philip se positionner ? Mais alors, ne serait-ce pas un peu maladroit, puisque le président du Grand Lyon lui-même risque d’être atteint ?
Ou alors, si c’est un coup de billard à plusieurs bandes, cela pourrait aussi venir des personnes de plus en plus nombreuses qui trouvent que l’appétit d’ogre de Thierry Philip, candidat à peu de choses près à tout ce qui se présente, et un peu exagéré, et devrait être calmé ?
Encore une fois, l’avenir nous dira… En tout état de cause, la politique lyonnaise a toujours cette délicate odeur de magouilles qui fait tout son charme…