Vent de révolte mercredi matin au Sénat. Un groupe de sénateurs qui présentait à la presse ses réflexions sur le fret ferroviaire a carrément regretté d’avoir voté les deux lois Grenelle de l’environnement de Borloo qui inscrivent la construction d’ici 2020 de 2000 kilomètres de lignes TGV supplémentaires. De belles lignes dont le coût varie de « 15 à 25 millions d’euros du kilomètre » a pointé le sénateur alsacien Francis Grignon.
Un de ses collègues, UMP comme lui, a renchéri. « On a prévu énormément de ligne à grande vitesse dans le Grenelle, à la demande de tous certes, mais en même temps, il faut entretenir le réseau ferré actuel qui n’est pas en bon état. Alors je demande, quelle est la priorité ? On ne pourra sans doute pas financer les deux à la fois. »
L’identité de l’auteur de ces déclarations a de quoi faire sourire. Il s’agit du sénateur UMP Louis Nègre, maire de Cagnes-sur-Mer et vassal de Christian Estrosi. Surtout il a été rapporteur au Sénat de la loi Grenelle II ! Nègre n’y est sûrement pas pour rien dans l’inflation de lignes TGV dans la législation verte puisqu’il est également vice-président ou président d’au moins deux lobbies du secteur. Lesquels ont tenu tout leur rôle pendant le vote des lois Grenelle, comme la Fédération des industries ferroviaire et le think tank TDIE financé par la fédération du BTP et qui fait le nègre de Louis lors de la rédaction d’amendements.
Sa prise de distance vis-à-vis de lois proposées par Borloo est donc plus que surprenantes.
Sans doute une déception. Il y a quelques jours encore, Nègre qui rêve d’être ministre des transports se prévalait du soutien de Borloo pour ce poste. Ce qui n’est visiblement plus le cas. Déception qui tu nous tiens.