A l’immigration, Besson les chiffres
dimanche 7 novembre 2010
À l’Immigration, Besson les chiffres ! Même pour Éric Besson, c’est l’heure de la saignée budgétaire. Sa caisse ministérielle de « lutte contre l’immigration irrégulière » ? Douze millions d’euros en moins pour 2011, de 104 à 92. Après la cognée sur les Roms, il va falloir jeter le manche. Par exemple sur les 5 200 interpellations initialement prévues de « trafiquants et facilitateurs » revues à la baisse et abaissées à 5 000. Ou encore pour les personnes mises en cause pour infraction à la législation des étrangers en métropole, dont l’objectif pour les interpellations, en 2011, est passé de 115 000 à 110 000. Pour l’expulseur en chef Besson, les chiffres de reconduites à la frontière ne sont pas glorieux sur les cinq premiers mois de 2010. À peine 11 000, contre environ 30 000 en 2009. Un tiers concernent les renvois de Bulgares et Roumains, pourtant membres de l’Union européenne. Si bien que, aujourd’hui, moins d’une mesure « d’éloignement forcé » sur cinq est mise en oeuvre, selon un rapport du Sénat sur les centres de rétention. Auditionné le 29 octobre à l’Assemblée, Besson annonçait que le coût des expulsions s’élevait à 232 millions d’euros. Ligne qui n’apparaît étrangement pas dans le budget de 2011. Pis, le ministre évalue le coût d’une « reconduite individuelle » à 1 359 euros, alors que les sénateurs le chiffrent à plus de… 20 000 euros ! L’entourloupe ? Besson n’a comptabilisé que le prix du transport et oublié les dépenses d’escortes, de personnel, de justice, des préfectures et du fonctionnement des centres de rétention. Les nouveaux loyers du ministère, eux, ont bien été pris en compte : 40 % d’inflation à la suite du regroupement des services dans le très chic VII e arrondissement de Paris. Quand on aime, on ne compte pas.