Le régime tunisien veille sur les droits de l’homme. « Protégé » depuis septembre dernier, le local de la ligue tunisienne des droits de l’homme fait à présent l’objet de toutes les attentions des flics du Président Ben Ali. Responsables de sections, adhérents, activistes de la société civile et des composantes politiques, plus personne n’a accès à la LTDH. Hormis les membres du comité directeur. Ainsi en a décidé la police tunisienne, dans un louable souci d’alléger le travail de l’ONG.
Rien n’est laissé au hasard. Des flics en civil surveillent les rues environnantes et éconduisent toute personne ayant la mauvaise idée de vouloir déposer une plainte à la LTDH ou simplement de s’enquérir de l’avancement de leur dossier. Quelques cerbères ont même pris faction devant la porte du local. Tout contrevenant essayant de troubler la quiétude de l’organisation gagne un séjour en cabane. Et pour plus de sûreté, tout le courrier de la ligue passe désormais par les mains des autorité…et y restent.
Un peu bougonne, la LTDH s’est plaint le 3 mai dernier, arguant que le pouvoir cherche à paralyser son action et l’accuse de tenir un « véritable » siège. Un procès d’intention ?