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 Les Grandes Étapes de l’histoire de l’inde

Il paraît difficile d’établir une histoire de l’Inde dans la globalité de son ère géographique actuelle.  Aborder l’histoire du monde indien nécessite de sortir des frontières géopolitiques actuelles de l’Inde.

En effet, le cadre chronologique de la civilisation de l’Indus (- 2 500 ) jusqu’à l’Inde actuelle englobe la région du Sindh au Pakistan, l’Afghanistan, une partie du Népal, le Bangladesh et le Belouchistan.

D’autre part, l’histoire de l’Inde illustre également la séparation entre le Nord et le Sud du sous continent indien.

L’histoire du nord de l’Inde, se distingue par son instabilité. C’est un lieu de ruptures, de confrontations mais aussi d’innovations avec les peuples qui envahissent le territoire et dont la majorité emprunte les voies du Nord Ouest.

Le Sud de l’Inde connaît davantage de stabilité, ce qui ne l’abrite pas des invasions. Les monts Vindhya constituent une barrière naturelle en limitant l’accès. La domination du nord de l’Inde restera souvent temporaire voire nominale.

Chronologiquement, cette conférence présente un découpage de période, décliné en fonction de l’histoire régionale du Nord et du Sud de l’Inde :

1 Les origines (-30ème millénaire au -5èmes)

2 la période classique (-5ème au 8ème s pour le Nord et jusqu’au 12ème pour le sud)

3 La confrontation de l’Inde avec l’Islam (8ème s au 18ème s)

4 La rencontre de l’Inde avec l’Europe jusqu’à l’Indépendance (16ème s à 1947)

Afin d’éviter des redondances, nous traiterons l’Inde de l’indépendance à nos jours lors de la conférence consacrée à l’Inde contemporaine.

Enfin, nous aurons l’occasion d’aborder plus en détail certaine périodes ou personnages importants de l’Histoire de l’Inde lors de la visite des monuments.

1 - LES ORIGINES

    1. - Les populations proto-australoïdes (première civilisation)

Vers - 30 000 ans, il existe de petits groupes organisés en tribus ayant une zone de chasse, dépourvus d’agriculture, vivant de la chasse. Il s’agit d’une société matriarcale, pratiquant la polyandrie.

Ce sont des groupes de langue munda. Ces anciennes populations sont repoussées par les Dravidiens et les population du Nord.

Elles se concentrent de nos jours en Assam, en Inde centrale et sur les îles Nicobar. Ces populations non assimilées Munda représentent soixante sept millions d’individus. Ce sont les Adivasi (" les premiers habitants ").

    1. - Les Dravidiens (deuxième civilisation)

Diffusion immense dans l’Inde dès le 4ème millénaire avant Jésus Christ. Semble appartenir à une civilisation appelée indo-méditerranéenne (Ibères, Étrusques, Libyens, etc.). Ils vont s’établir en Inde centrale, sur le bassin de l’Indus et la plaine du Gange.

Semble être à l’origine de la civilisation de Sumer voire de l’Égypte (trace de squelettes aux morphologies similaires lors de la période pré-dynastique). Il existe une parfaite concordance morphologique entre des squelettes retrouvés dans les dolmens espagnols et les Dravidiens. De plus, il existe une similitude concernant des mythes et des racines linguistiques entre les Sumer, la Mésopotamie et les Dravidiens.

Les Dravidiens actuels ne représentent pas le type des anciens dravidiens. Les Brahmanes du Sud y ressemblent compte tenu de leur importation ancienne du Nord et de leur endogamie. Les langues du Sud, le Tamoul, le Telugu, le Kannada et le Malayalam restent des langues dravidiennes.

Les Dravidiens constituent une société de petits états centralisés et commerçants à forte culture (religion, écriture). Ils sont considérés comme les plus vieux marchands du monde, les " Mina ". Cités par Strabon, Pline. Cette réputation est attestée par la présence de sceaux au Bahreïn (-2500), de coton indien en Mésopotamie (-2170) de poutres dans les palais de Mésopotamie.

La connaissance de la civilisation dravidienne repose sur le corpus védique, les anciens textes tamouls (les Sangham, littéralement " le club des poètes "). Elle influence la culture des Arya peu cultivés. Les Purana constituent une traduction en sanskrit de la culture dravidienne de tradition orale.

La civilisation de l’Indus est l’aboutissement de siècles de maturité. Le raffinement de cette civilisation l’atteste.

Civilisation de l’Indus - 2 500 à - 1 750

Avec l’Égypte et Sumer, la civilisation de l’Indus constitue une des premières grandes civilisations.

Elle apparaît vraisemblablement vers 2 500 avant JC pour disparaître autour de 1 750 avant JC. Elle apparaît dans le Nord – Ouest de l’Indus (Sindh – Pakistan) et du Pendjab, sur les rives de l’Indus.

Le résultat des recherches archéologiques font état à ce jour d’environ 280 sites témoignant de cette civilisation. Comparativement à Sumer, cette civilisation dispose d’une ère géographique très étendue.

Une société urbaine

Les deux principaux sites d’Harappa et de Mohenjo-Daro révèlent une structure urbaine particulièrement développée Villes de 35 000 habitants. Ces cités présentent une enceinte élevée, des constructions en briques, des bâtiments de réunion, des greniers collectifs protégés par d’épaisses murailles, de larges artères (jusqu’à 10 m.), des rues alignées, des égouts. L’habitat dispose de salles de bain avec eaux de drainage.

En revanche, et contrairement à l’Égypte, il n’existe pas de traces d’édifices religieux importants. Ceci ne signifie bien sûr pas l’absence de vie religieuse qui peut être observée sur les sceaux de stéatite où apparaissent des scènes de sacrifices animaliers. Le sceaux en stéatite semble représenter Shiva en position de yoga. Les Dravidiens connaissaient un culte préshivaïste, les techniques du yoga. L’hindouisme aurait intégré ce thème et cette divinité.

Enfin, Mircea Eliade émet l’hypothèse d’une vie religieuse ancienne et importante d’après les puits retrouvés lors des fouilles archéologiques. Leur organisation et leur présence systématique dans les différentes couches étudiées ne peuvent provenir que " d’une autorité religieuse ".

Ces marques témoignent d’une vie collective importante et organisée.

Une civilisation pratique

Cette civilisation connaît les principales industries de l’antiquité : tissage, travail des métaux, confection de bijoux, taille de pierres semi-précieuses, poteries.

Elle pratique le commerce avec la Mésopotamie, apparemment attesté par l’existence des sceaux. Ces derniers constituent une partie du patrimoine artistique de cette civilisation. Ils montrent des dizaines de formes humaines et animales légendées de pictogrammes non déchiffrés à ce jour. Ces sceaux estampillaient les cachets d’argiles scellant les marchandises. Ce patrimoine artistique s’enrichit d’une statuaire de grès, de terre cuite et de bronze, dont la fameuse statuette de " la jeune danseuse " de Mohenjo-Daro. Nous aurons l’occasion d’apprécier cette pièce au Musée National de New Delhi.

Le déclin

Cette civilisation disparaît vers le milieu du second millénaire avant notre ère bien qu’elle perdure sur quelques sites dans le Pendjab, l’Uttar Pradesh (-1 700). Son effondrement repose sur 2 hypothèses :

Hypothèse d’ordre écologique 

Suite à un phénomène tectonique, le niveau marin augmente, transformant les eaux de l’Indus en lac et rendant les sites agricoles non viables. Le déplacement des populations devient plus fréquent.

Hypothèse 2 : les Arya

Le déclin de cette civilisation correspond à l’invasion des Arya, validée par le Rigveda et par les fouilles archéologiques du niveau supérieur de Mohenjo-Daro attestant de morts violentes. Les Arya auraient détruit ces cites.

Les Dravidiens resteront en Inde du Sud, protégés par la barrière naturelle.

1.3 - Les Arya (troisième civilisation)

L’avènement des Arya se situent vraisemblablement entre –2500 et – 1200. Ils pénètrent par le Nord Ouest de l’Inde pour s’étendre sur l’ensemble de la plaine indo-gangétique.

Initialement établis entre le Don et la Volga, deux groupes d’Arya se créent au 4ème millénaire. L’un contourne la Mer Caspienne par l’est et s’établit sur les plaine du Gorgan (fin du 4ème millénaire). Le deuxième groupe longe le sud de la Caspienne pour rejoindre la Méditerranée. Vers la fin du 3ème millénaire, la pression mogole pousse les Arya à s’installer au Turkménistan.

Puis de –2000 à –1200, ces tribus agropastorales affluent vers le Nord Ouest de l’Inde, s’installent au Pendjab, puis sut toute la plaine indo-gangétique. Il s’agit d’une pénétration destructrice.

L’Inde centrale et le sud échappent à l’emprise des Arya jusqu’au 1er millénaire avant JC. Ils s’établissent peu à peu et dominent toutes les populations autochtones. Ils imposent leur structure sociale, leur religion et leur culture.

L’apport des Arya

C’est une société très structurée. Aristocratique elle s’oppose au métissage des populations autochtones qu’elle considère inférieures. Elle leur impose organisation des 4 varnas dont l’essence rappelle l’idéologie trifonctionnelle présente dans les civilisations européennes. Réparties en 3 classes blanches :

bullet Brahmanes, classe supérieure en charge des affaires religieuses
bullet Kshatriya, classe noble de guerriers
bullet Vaishya, classe de agriculteur, éleveur, artisan
bullet Shudra, serviteurs 

Enfin, la population locale, réduite progressivement à l’état d’esclave.

Le caractère élitiste se retrouve dans la religion qui exclut les populations de basse caste, les autochtones.

L’ensemble de cette société ( de tradition orale) est réglé par les textes sacrés. Le Veda constitue la référence, l’ensemble des valeurs normatives dans le domaine religieux, (rite, croyance) et social, (organisation idéale de la société et éthique politique). La religion est essentiellement rituelle. La religion védique constitue les bases philosophiques de l’Hindouisme actuel. Le védisme prend fin autour du 5e siècle av. JC et laissant place au brahmanisme, " synthèse hindouiste " d’après Mircea Eliade. Elle intègre toutes les coutumes religieuses locales et assimile la culture dravidienne.

Nous aurons l’occasion de percevoir l’héritage de cette religion lors de la conférence consacrée à l’Hindouisme.

Le corpus de la littérature védique constitue l’héritage des Arya. Parallèlement à son contenu religieux, apparaît une diversité de genres littéraire de la poésie aux récits mythologiques. Ils témoignent de la pratique de la danse, de l’architecture religieuse. Ils constituent une source très riche pour le chercheur de par la richesse de leur contenu.

Nous aurons l’occasion d’aborder ce corpus lors des conférences consacrés à la littérature sanskrite et à l’Hindouisme.

En revanche, l’archéologie védique est inexistante. L’utilisation du bois et le nomadisme n’ont pas permis d’en retrouver les traces. Ce qui explique le trou entre la production protohistorique et l’art des Maurya. De plus, tout comme la civilisation de l’Indus les recherches nécessitant certaine de prospection ne peuvent actuellement s’envisager : en effet certains sites se localisent à la frontière indo-pakistanaise.

Politiquement, il n’existe pas d’empire d’Arya. Cette société s’organise à partir d’une multitude de royaume dirigés par des familles princières locales, jusqu’au 7ème siècle avant JC. Ils sont de tailles et de structures politiques diversifiées. Il existe 16 royaumes importants.

2 - HISTOIRE DE L’INDE ANCIENNE (période classique)

Il s’agit d’une période dont la durée oscille entre le Ve siècle avant J.C. et le VIIIe siècle après pour le Nord de l’Inde et jusqu’au XIIe siècle pour le Sud de l’Inde.

Pour notre découpage chronologique occidental, cela correspond aux périodes de l’Antiquité et d’une partie du Moyen-Age.

Il va se produire un glissement du centre de la culture hindoue vers le sud de l’Inde. Mais également un déplacement des centres de pouvoirs à la fin de l’Empire Gupta (VIIe siècle). Le sud présente alors une plus grande stabilité politique.

2.1 - Les premiers royaumes, les premiers empires

De l’Empire Magadha à la 20ème satrapie de l’Empire perse

Montée en puissance de l’empire du Magadha jusqu’à ce que Bimbisara (-525/-500). Pieux, bouddhiste, il établit une administration solide et a une réputation d’habile politique. La dynastie des Nanda (-425/-325) constituera un empire d’une puissance similaire en Inde du Nord avec laquelle les royaumes indo-grecs ou la puissance des Perses achéménides devront compter.

Parallèlement, Cyrus (-558/-530) puis Darius 1er imposent une domination ferme de l’Empire perse achéménide, sur le Nord et le Nord Ouest de l’Inde.

Une importante population grecque vit en Inde, anciennement.

L’histoire du monde indien pendant cette période antique se caractérise par une alternance entre juxtaposition de puissance régionale et unité politique. Alternance des invasions de différentes populations, notamment par le Nord de l’Inde.

Cette alternance se perçoit également dans les phases d’unités assurées soit par les dynasties " indiennes " en réaction contre l’envahisseur, soit par ces derniers apportant un nouveau souffle à des organisations sclérosées par des rivalités régionales.

Alexandre Le Grand et les royaumes indo-grecs

Il désire établir un empire universel militaire et culturel. Il se fait accompagner par un contingent important de philosophes. Il fonde des villes en Bactriane où déjà de nombreux grecs sont installés.

Pour faciliter sa conquête de l’Inde, il s’unit avec un roi du Gandhara, afin de battre Pôros. Il bat ce dernier lors de la bataille de Jhelum et fait de Pôros son vassal comme Ambhi. Malgré le désir d’Alexandre de poursuivre cette conquête par une progression vers l’est, son armée refuse. Il se résigne et fonde des garnisons, des villes grecques.

A la mort d’Alexandre (-323), un général autochtone de son armée Chandragupta élimine progressivement les royaumes grecs avant de s’attaquer à l’empire Nanda.

Un roi de Syrie, Séleucus, annexe le nord de l’Afghanistan, descend vers le bassin de l’Indus. Chandragupta négocie avec ce roi. Cette négociation va permettre l’accroissement des échanges culturels, commerciaux entre la Syrie, la Perse, la Bactriane, Taxila et l’Inde.

Les royaumes indo-grecs durent 200 ans. Hormis la numismatique et l’influence des théories scientifiques, il n’existe aucun monuments, aucun vestige de cette présence.

Influence grecque sur la culture et influence indienne en Méditerranée

Styles Gréco-bouddhique développé en Afghanistan (Gandhara) et au Panjab. La visite du Musée National de New Delhi nous permettra d’illustrer pleinement cette approche artistique.

Astronomie : Varahamihira fait référence aux auteurs grecs et sanskritise de nombreux mots grecs.

On décèle de forte analogie entre Samkhya et la philosophie pythagoricienne.

Le rapprochement avec le christianisme est à approfondir : l’ascétisme rigoureuse des premières sectes chrétiennes, la vénération des reliques et l’usage du rosaire alimentent ces ressemblances.

2.2 - Les grands empires

La dynastie des Maurya : première unité de l’Inde

Les sources se multiplient. Ce sont des documents originaux importants des Maurya, des vestiges archéologiques, l’épigraphie. On entre dans l’histoire de l’Inde.

Il s’agit de la première tentative d’unification du continent indien. Constituera un modèle d’unité pendant des siècles.

Après avoir battu les royaumes grecs, soumis les l’empire Nanda, Chandragupta (323/-298 ou –291) couvre l’ensemble de l’Inde sauf l’extrême sud de la péninsule. Il instaure un état centralisé fort, avec une administration efficace. Le pouvoir militaire est déguisé en monarchie constitutionnelle. Les régions sont autonomes.

Les villes sont gérées par des maires disposant de police, pompier, (avec un couvre feu la nuit).

Une route de 2 000 kilomètres s’établit entre Pataliputra et Taxila (la future Grand Trunk Road des Anglais). Route entretenue et bornée. Il établit des cadastres, un passeport, un système de surveillance pour les étrangers. Les tribunaux sont théoriquement indépendants. Il y a des avocats, des scribes, un code pénal rigoureux.

L’État assume la subsistance des vieillards, des miséreux, des malades, des orphelins, des veuves et la protection de femmes (viol, rapt).

Ashoka

Vice roi d’Ujjain dès l’adolescence. L’annexion du Kalinga le marque compte tenu des massacres. Selon la légende, c’est l’origine de sa conversion au Bouddhisme. Très religieux.

Il est à l’origine du grand concile bouddhique de Pataliputra (Patna) où l’orthodoxie du " Petit véhicule " aboutit. Il envoie alors des missionnaires dans toute l’Asie, en Méditerranée.

Il créé des centres de discussion religieuse, supprime les cérémonie rituelles sacrificielles, limite la chasse, prône la charité, abolit la torture, améliore le traitement des esclaves, construit des hôpitaux pour les hommes et les animaux, creuse des puits dans les villages (inscrits sur les piliers d’Asoka).

La polémique Daniélou

Considéré comme un modèle de régime de paix, de tolérance, Ashoka va servir de cette morale pour imposer sa loi, sa police.

Certains historiens (Alain Daniélou, particulièrement) voit dans Ashoka l’inventeur de la notion politique du puritanisme. Il perçoit les méthodes de l’Inquisition et le moyen d’obtenir puissance temporelle d’une Église. Il créé en effet la fonction de ministre spécial de la vertu, de la religion avec des fonctionnaires au-dessus de tous.

Derrière une réelle velléité de gouvernement pieux, aux valeurs morales universelles, il appuie son règne sur la police, la délation, le puritanisme, équation parfaite de l’Inquisition.

De plus, malgré ses volontés de paix, il n’a jamais réduit son armée et un des plus grands massacres connu en l’Inde s’effectue sous son règne. En s’attaquant à l’Hindouisme, il est à l’origine du déclin du Bouddhisme.

Artistiquement, le style bouddhique prédomine avec la construction de stupa à Sarnath, Sanci . Cet art se distingue par des bas reliefs didactique consacrés à la vie de Bouddha.

En réaction à la constitution de royaume indo-grecs, un général d’Alexandre, Chandragupta Ier transforme ce grand royaume en un véritable Empire qui connaît son apogée sous Ashoka (IIIe av .JC). Cet Empire va constituer la référence politique pendant de nombreux siècles, mais également symboliser la paix sociale, religieuse qui permet le développement d’une création artistique importante. Cet empire ne perdure pas complètement à la mort d’Ashoka. La notion de continuité de l’État n’existe pas en Inde, peu lors de l’Antiquité. Elle est inventée par les romains.

Après l’assassinat du dernier roi Maurya (-187), l’Inde se caractérise par la juxtaposition de trois royaumes d’importance :

A l’est, les Shunga et les Kanva, à l’ouest, les indo-parthes et indo-bactriens, au Sud l’Empire Satavahana.

L’Empire Shunga (-187/-75) permet le rétablissement d’une culture brahmanique au détriment du bouddhisme, poursuivi également par les Kanva (-77/-30).

S’en suit une période trouble et obscure de l’histoire indienne jusqu’à l’avènement des Scythes. Ces derniers, peuple d’Asie, s’installent dans le Nord ouest de l’Inde. Ils gouvernent l’Inde (Afghanistan, Sindh, Inde centrale) dès –130, soumettant les royaumes indo-grecs. Ils s’indianisent rapidement, adoptant les religions locales. Ils doivent faire face à la poussée des Parthes d’Iran. Ce qui les affaiblit considérablement et facilite l’arrivée des Kushana.

En réaction contre les Shaka, une confédération de tribus républicaines se développe restaurant la prédominance des Brahmanes au cours du IIIe et IVe siècle. Rétablissant le Sanskrit comme langue principale.

Un Empire d’Asie centrale : les Kushana(Ier siècle avt .J.C. / III apr. J.C.)

Le peuple d’Asie des Kushana poursuit la progression de cette dynastie indo-scythe. Mais il s’agit d’un peuple issu d’Asie centrale, dont Kadphisès Ier établit l’Empire (vers 10/30 et 92), jusqu’à Samarkand.

C’est considéré comme une période faste de l’histoire indienne. Prospérité, paix, stabilité politique, respect des cultures. L’origine probable de cette tolérance émane de son aspect multiracial. A cette époque, trois grands empires : Rome, Chine, Kushana. Cet Empire connaît son apogée sous le règne de Kanishka (78/144), bouddhiste, tolérant. Il est à l’origine du quatrième concile bouddhique (à Jalandhara au Cachemire) aboutissant à la doctrine du " Grand véhicule " (le Mahayana, en fait validé lors de ce concile et présenté par Vasumitra).

Il se présente également comme un mécène artistique. C’est un grand bâtisseur et apogée du style gréco-bouddhique (sujet indien, style grec).

Il établit des liens commerciaux avec la Chine, le monde méditerranéen et notamment Rome : développement de la première route transcontinentale de la soie…

Politiquement, il annexe des régions chinoises. Il s’appuie sur une administration forte, en réseau développé. Modèle d’Ashoka pour le découpage des provinces, de la composition et de l’organisation du gouvernement. (capitale : Peshawar).

L’âge d’or des Gupta (300/600)

Entre la fin des Kushana et la période Gupta, l’histoire de l’inde reste obscure. Même si une partie des Purana mérite une attention croissante de la part des historiens. Il faut attendre le IVe siècle après JC pour retrouver une dynastie indienne capable d’unifier une grande partie du Nord et nord Deccan jusqu’au VIe siècle : les Gupta. Elle présente des caractéristiques similaires à l’Empire Maurya : tolérance, paix sociale à l’origine du rayonnement de la civilisation indienne.

L’ère Gupta apparaît comme l’apogée culturelle, religieuse, politique, artistique (production littéraire importante, art symbole de l’assimilation de l’influence iranienne, scythe, grecque et indienne. Les fresques Gupta demeurent les seuls vestiges de la peinture et de l’art Gupta, art lapidaire naissant pour les temples). En revanche, le style Gupta (Ier – IVe siècles) et post-gupta (jusqu’au VIIIe siècle) marquent durablement l’histoire de l’art indien notamment dans sa production de sculpture. L’Indonésie, l’Indochine s’hindouise avec la diffusion des Upanishad. L’influence indienne se perçoit jusqu’au Japon, en Chine.

Chandragupta, puis son fils Samudragupta (350/380) sont des souverains pieux, tolérants, justes, suivant les Lois de Manu et diplomates. Ils établissent une fédération de royaumes indépendants. Système administratif des Maurya, monarchie constitutionnelle. (capitales : Ujjain, Pataliputra).

Sous Chandragupta II (380/415), l’ère Gupta connaît une prospérité sans précédent. A la cours apparaît notamment poète Kalidasa, auteur de Sakuntala.

Au Ve siècle (455), les Huns attaquent le royaume le déstabilisent, tout comme les luttes intestines pour la conquête du pouvoir.

Aux Ve et VIIe siècles des dynasties locales se nomment Gupta par référence. Mais le centre politique du pouvoir s’établit progressivement au Sud. Durant cette période, les dynasties locales coexistent. (17 d’après Daniélou).

Néanmoins, Harsha, de la dynastie des Vardhana réussira à rétablir un Empire proche de celui des Gupta, avec les mêmes vertus (tolérant, généreux, mécène) mais qui ne survivra pas à la mort de l’empereur charismatique (fin du VIIe siècle).

L’art reste marqué par le Bouddhisme, avec la construction de stupa, de portique et l’apparition de l’école de Gandhara et de Mathura pour le Nord de l’Inde, et d’Amaravati pour le Sud.

2.3 - Les empires du Centre et du Sud

Empire Andhra (Ier/IIIe siècle ap. J.C.)

A la fin des Maurya, le Sud de l’Inde devient indépendant. Il va s’unifier sous les Andhra. L’Inde centrale, avec la puissance des Shatavahana connaît une phase de grande stabilité politique à la chute des Maurya et pendant près d’un siècle. Cet Empire lutte contre les Shunga et les Grecs de Taxila.

Sous Gautamiputra, souverain du Nord des monts Vindhya à l’extrême sud (100/120). Hindouiste, tolérant à l’égard des religions. Roi juste. Administration codifiée d’après l’Arthashastra.

Cet Empire marque la renaissance des valeurs de l’Hindouisme, philosophique. Défaite du Bouddhisme. Les Brahmanes reprennent leur position hégémonique.

Le centre culturel de l’Hindouisme se déplace désormais vers le Sud de l’Inde. Le sanskrit prédomine sur les prakrit dans le sud. Artistiquement, l’école Amaravati se développe (avec un style proche des écoles Mathura et Gandhara). Dans le centre se développe les grandes excavations, majoritairement bouddhiques, où sculpture et fresques rivalisent de beauté.

Les royaumes du Dekkan (IIIe/VIIe siècles)

Vakataka, les Ganga et Kadamba se partagent le territoire de l’Empire des Shatavahana entre le IIIe et le Ve siècles. Ensuite, les Chalukya à partir du Ve siècle constituent la puissance régionale hégémonique.

Pulakheshim II bat les Chola, les Chera, le Pandhya, fonde l’Empire du Maharashtra qui domine la région jusqu’au VIIIe siècle.

Régime tolérant, hindouiste. Forte construction de temples. Peinture Chalukya s’oppose au réalisme du style Gupta. Fresque de " La tentation de Bouddha " à Ajanta.

Siècles classiques de la civilisation tamoule(VIIe/XIIe siècles)

Les royaumes du sud de l’Inde se développent et constituent de véritables Empires. Alors que le Nord de l’Inde subit les premiers assauts musulmans, la puissance Tamoule assoit son développement au détriment de toutes les dynasties du Sud sous la dynastie des Chola. On parle alors de civilisation classique tamoule. Elle s’étend du IXe au XIe siècles. Véritable thalassocratie, la civilisation tamoule va conquérir les Maldives, Ceylan et une partie de l’Indonésie. Dotée d’un administration non despotique, reposant sur une armée de fonctionnaires avec un découpage régional laissant une autonomie politique effective. Ce qui constitue les clefs de la réussite tamoule.

Le mécénat des Chola, Pallava, permet le développement de la littérature sanskrite, tamoule et une architecture massive. Les temples du sud se distingue de ceux du Nord par leur taille massive, l’importance de leur superficie de par l’afflux des fidèles.

Pour l’ensemble du sud de la Péninsule, cette large période du VIIe au XIIe constitue le conservatoire de l’orthodoxie hindoue.

Dynastie des Rashtratuka (700/1000) qui domine tous les royaumes du sud et dont la prospérité économique, sociale permet un foisonnement culturel (sanskrit et langue kannada) sans précédent en Inde du sud. Apogée architecturale sous leur règne (temple Kailasa à Ellorâ).

Les Pallava, Parthes d’origine développe un royaume au Ve et VIIe siècles avec des victoires sur les Chola, Chera, Pandhya et Ceylan. Important jusqu’au IXe siècle. Centre culturel important à Kanchi (Kancipuram). Est à l’origine du style dravidien en architecture et des mandapam (enceinte, portail, sanctuaire, salle hypostyle, sikhara et mur scandé par des niches).

Les Chola de Tanjore, connaissent l’indépendance au Xe siècle, puis à partir du XIe siècle entament une conquête aboutissant à un empire thalassocratique, dominant la région jusqu’au XIIe siècle. Soumission de Java, Malaisie, Birmanie, Maldives.

Cet empire se distingue par sa forte administration, son économie organisée (réseau d’irrigation) et son architecture florissante (Tanjore). En revanche, forte intolérance religieuse avec une traque des sivaïtes y compris pour les adeptes du vishnouisme.

Production littéraire tamoule importante, temples, bronze cola.

Les Chalukya Capitale Kalyani, reprennent de l’importance au XIe siècle.

Durant cette période, il existe donc un glissement de pouvoir, de la culture hindoue du Nord et vers le Sud de l’Inde. Les invasions musulmanes vont exacerber cette évolution.

D’autre part, depuis Asoka, le Bouddhisme met en péril le Védisme qui, influencé par le Bouddhisme et le Jaïnisme, connaît une phase de transition, le Brahmanisme " synthèse de l’hindouisme ". Déjà dans cette région, la religion constitue un enjeu majeur de la stabilité politique du souverain.

Avant de souligner les périodes de stabilité sous les dynasties extérieures, il faut préciser que morcellement ne signifie pas forcément chaos. Il existe une affirmation du pouvoir régional de dynasties locales. Ainsi, l’organisation politique, des royaumes indo-grecs cohabite avec des dynasties locales.

L’Histoire du Nord et du Sud de l’Inde se singularise et se présente cependant un fond culturel, religieux commun. La période classique se prolonge dans le Sud de l’Inde, épargné d’une avancée musulmane. Cette partie de l’Inde devient donc le conservatoire de l’orthodoxie hindoue. L’Inde du Nord par sa position géographique se confronter à la civilisation musulmane.

3 - L’INDE MUSULMANE

Deux phases différentes apparaissent dans cette confrontation entre l’Inde et l’Islam. Une première phase d’évangélisation, de prosélytisme religieux. Une deuxième période, unificatrice et administrative avec les Mongols grâce à qui l’Inde écrit une des plus belles pages son histoire.

Lors de cette période de l’histoire de l’Inde, les relations entre les Hindous et les musulmans restent tributaires de la personnalité de ses souverains. Certains s’essayeront à gouverner l’Inde comme une nation. D’autre en privilégiant la communauté musulmane, ne voyant que deux Inde possibles : celles des Infidèles ou celle des Musulmans, de l’orthodoxie.

Enfin, cette confrontation se décline régionalement, localement.

3.1 – De la conquête du Sindh au Sultanat de Delhi (712/1398)

Dès le VIIe siècle, les Arabes réalisent des incursions en Afghanistan, au Béloutchistan et à Bombay. Ils réalisent la conquête du Sindh en 712. Jusqu’au IXe siècle, cette avancée est limitée par les princes hindous et l’affaiblissement des Califes.

La rapidité et la facilité s’expliquent également par un supériorité militaire indéniable des musulmans aguerris par leur précédentes guerres, l’absence d’unité des indiens face à l’ennemi.

Les dynasties Arabes, Turques et Afghanes se succèdent dans cette conquête.

Mahmud de Ghaznî (986-1030) (originaire du Turkestan et d’Afghanistan)Début du Xe siècle, les incursions se multiplient s’accompagnant de saccage des grands centres culturels (Kanauj, la ville aux 10 000 temples) de temples (Mathura). Il envahit l’Inde 17 fois en 30 ans.

Mort en 1030, les successeurs Ghaznavides poursuivent la politique d’incursions destructrices, de pillage sans forcément annexer les territoires conquis. Destruction de Bénarès, pillage du Panjab. Les princes hindous ne vont pas au-delà de leur rivalité de royaume, facilitant la pénétration des Musulmans.

Leur première approche se traduit par des pillages, destructions, des conversions forcées. Même si des savants indiens sont emmenés dans les cours de Bagdad, Damas, et les traductions de leur écrit en persan. Il n’existe pas de volonté politique de gouverner l’Inde, seulement perçue comme une terre de richesse.

A ce moment, les Chandella deviennent les protecteurs de l’orthodoxie hindoue. Ils font construire de nouveaux temples à Khajurâho.

Muhammad de Ghour et le dynastie des esclaves (1150-1206)

Profite de la faiblesse des successeurs de Mahmud de Ghaznî. Ses expéditions commencent en 1173 au Gujerat, à Peshawar, puis au Rajput. Il va jusqu’au Bengale où il participe directement à la disparition du Bouddhisme en Inde en massacrant 2 000 moines. Il détruit l’Université de Nalanda (1194).

Ce dernier royaume constitue la plus forte résistance avec le roi d’Ajmer et Delhi, Prithviraj.

1192 grande offensive. Victoire sur les Rajpoutes. L’Inde du Nord se plie progressivement à l’hégémonie musulmane.

Qutb-ud-Din Aibak, esclave fonde la dynastie éponyme. Ce dernier reste en Inde et poursuit la conquête. Il prend le titre de sultan à la mort de Muhammad. Il meurt en 1210, souverain respecté qui fait tout pour répandre la foi musulmane en Inde. Il fait construire une mosquée à Delhi, à Ajmer. Il s’agit des premières tentatives d’instauration d’un État durable musulman en Inde. Nous visiterons ces premières réalisations lors de la visite du complexe de Qutb Minar à New Delhi.

Les nobles choisissent alors Iltumish (1210-1235), (Turkestan). En 1228 reçoit le titre de grand sultan du calife de Bagdad, nouvelle légitimité pour faire face aux luttes intestines.

Meurt en 1226 après avoir renforcé la domination musulmane sur l’Inde. Ce dernier favorise les arts musulmans et persans. Il fait construire le Qutb Minar (dont le nom est un hommage à un de ses protégés de Bagdad Qutb-ud-Din) et une mosquée. Surnommé sur les inscriptions protecteur des territoires de Dieu ". Il fixe les bases solides du Sultanat de Delhi. Delhi est considérée comme la seconde Bagdad.

Doit faire face à la première vague mongole.

1240/1270 incursions mongoles répétée déstabilisant l’empire musulman affaibli par des rivalités internes. La dynastie des esclaves finit en 1290 avec l’assassinat de Balban qui a restauré le sultanat de Delhi.

La dynastie des Khalji (1290/1320)

Firuz combat les mongols en 1292. Son neveu Ala ud-Din Khalji prend de l’importance. Il part conquérir divers royaumes dont ceux du Dekkan. 1296, autoproclamé Sultan.

Victorieux des mongols en 1304, 1307/1308. Lutte contre les Rajpoutes (bataille de Chitor) puis Chola, Chera, Pandhya. Destruction de temples, de bibliothèques, pillage, exécutions. Ce qui lui permet un enrichissement considérable.

Gouvernement tyrannique, imposition lourde, espionnage, réunion et alcool interdits. Paranoïaque, il fait exécuter 15 000 non musulmans à Delhi en une journée. Réduction du peuple à la faim, misère et ce volontairement. L’Inde s’est considérablement appauvrie.

Il meurt haï en 1316.

Dans un premier temps son fils Qutb ud-Din Mubarak Shah devient roi et annule les ordonnances de son père afin de tempérer les rebellions naissantes. Il s’auto proclame " Commandeurs des croyants, vice-régent de Dieu et Imam Suprême ". C’est un tournant dans l’histoire de l’Inde musulmane :

Usurpe le titre de Calife de Bagdad

Séparation de l’Islam International

Séparation avec Proche Orient

Après une période incertaine et trouble, les nobles portent au pouvoir Ghazi Tughluq, en 1320.

La dynastie Tughluq

Règne austère dans un premier temps. Développement de l’agriculture. Oppression du peuple hindou. Meurt en 1325. Doit faire face à la révolte de Vijayanagar.

Son fils Muhammad bin Tughluq (1325-1351) fin lettré. Un des plus cruel Sultan de l’Inde. Mais il gouverne civilement, c’est-à-dire en incluant des non musulmans dans l’administration. Cherche à gouverner la communauté indienne. Il décide en 1327 de transférer la capitale de Delhi à Daulatabad (600 kilomètres de route construite, avec arbre et maison pour repos. L’objectif : colonisation des zones non musulmanes). Puis retour. La moitié de la ville disparaît lors de cette exode. Son successeur Firuz Shah Tughluq (1351-1388) ne parvient pas à conserver l’unité.

Puis des maladresses conduisent son Empire à péricliter. Meurt en 1388 dans un sultanat en pleine révolte. De nombreux royaumes se sont proclamés indépendants. Y compris des royaumes musulmans. Son successeur Ghiyas ud-Din Tughluq Shah II peine à rétablir l’unité. Il opprime les Hindous, améliore l’agriculture. A sa mort en 1389 une période obscure de rivalité annonce le déclin des ces dynasties et la naissance du royaume de Bahmani et Vijayanagar.

Tamerlan (Timur)

Roi de Samarkand, puis conquête de la Perse, Afghanistan. Débute son invasion en Inde en 1398. La plus féroce. Massacres, pillages, viols à Delhi pendant plusieurs jours. Il récupère les artisans, des esclaves pour faire construire la fameuse mosquée du vendredi à Samarkand. Part de Delhi en laissant une ville quasiment déserte, le nord de l’Inde ne proie à la famine, la misère, l’absence de main d’œuvre.

La fin du Sultanat de Delhi et les réactions hindoues

Le règne des Sayyid et des Lodi accompagne la fin de l’hégémonie du Sultanat de Delhi. Restauration d’un royaume respecté de Delhi puis du sultanat, relativement restreint. Les royaumes musulmans se constituent, indépendants. Persécution de l’élite hindoue. De nombreuses taxes, sur le commerce, les non-musulmans (jizya) et loi coranique dure. Ces richesses s’alimentent par le pillage, l’esclavage appauvrissant à moyen terme le nord de l’Inde. En revanche, les musulmans ont considérablement développé le commerce.

Volonté artistiquement et culturellement d’imposer la culture persane et de rejeter la culture locale. Là aussi, appauvrissement.

En revanche, les échanges philosophiques, religieux entre Hindous et Musulmans ont lieu. Par des traductions en langue persane des textes sacrés, philosophiques, mathématiques, astronomiques Hindous.

La philosophie chiite de l’Iran est imprégnée des Vedanta. Influence musulmane sur la bhakti indienne.

En 1526, la bataille de Panipat, stigmatise la victoire de Babour et installe les Mongols en Inde.

L’empire Vijayanagar (XIVème siècle)

A l’origine, deux frères disciples, Harihara et Bukka Samgama d’un brahmane décident de constituer un empire susceptible de sauvegarder la religion, de la structure sociale et les traditions hindoues. Progressivement étendent leur zone d’influence et rivalisent avec le Sultanat de Delhi dans le dernier tiers du XIVème siècle.

Au début du XVème siècle, la domination s’étend sur toute la péninsule sud. Devaraya II organise puissamment cet empire caractérisé par son foisonnement artistique, culturel, architectural. Les témoignages d’européens à Vijayanagar relatent cette somptuosité. Commerce avec l’Afrique, la Chine, la Perse, la Birmanie, la Malaisie, le Portugal et l’Abyssinie.

Langue : sanskrit, telugu, kannada, tamil. Véritable mission sacrée à l’origine de la création de cet empire.

En 1509, cet empire connaît son plus grand dirigeant. Krishnadevaraya. Renforce l’autorité de sa région et s’attaque au Nord de l’Inde : Orissa et Bijâpur. A sa mort 1530, tout le sud sous son joug. Malheureusement ses successeurs ne pourront maintenir cet empire.

1560, les sultans du Dekkan forment une confédération et attaquent cet Empire. Le sac de Vijayanagar dure des mois. Il ne reste plus rien. La bataille de Talikota met fin à la suprématie de cet Empire (1565).

Cet empire a réellement permis la renaissance de la culture religieuse, scientifique, artistique, philosophique et sociale en Inde. Une grande partie de textes exploités jusqu’à nos jours sont de cette époque.

De plus véritable respect de la vie, de la condition humaine, pas de viol ou de population réduite à l’esclavage.

3.2 - L’Empire mongol

De la conquête au règne d’Akbar

Dans un premier temps l’avénement des Mongols en Inde se caractérise par une période de conquête territoriale et d’assise militaire (1526, la bataille de Panipat contre le dernier des Lodi marque l’avènement des Mongols.

Babur. Son territoire s’étend de l’Oxus au Bengale, de l’Himalaya à Gwalior. Lors de la mort de Babur (1526-1530), l’Empire mongol existe nominalement sur bien des régions. Mais il ne laisse aucune structure politique, administrative ou sociale viable. C’est un Empire de conquête.

Son fils Humayun, poursuit l’œuvre de son père. Mais rapidement destitué, un Afghan le destitue. Sher Khan (1540). Une dynastie afghane règne sur l’Empire Mongol pendant 15 années. Elle instaure une administration cohérente, efficace et lutte contre la corruption.

L’Inde connaît la paix et la prospérité. Ce sultan, juste, religieux, protège son peuple des exactions de son armée qu’il dirige d’une main de fer. Ce gouvernement et la retour bref d’Humayun annonce les années de règne d’Akbar, souverain toujours présent dans l’imaginaire des indiens Hindous ou Musulmans.

Akbar (1554/1605) conserve une place aussi importante qu’Asoka en Inde. C’est un souverain mythique, tolérant et soucieux de gouverner l’Inde comme une nation.

Fin diplomate et politique, Akbar perçoit après une lutte victorieuse contre les Rajpoutes l’intérêt de les associer aux affaires de l’État et de sortir de cette logique d’humiliation des vaincus. Il propose à ces derniers, de nombreuses fonctions à responsabilité au sein de son administration et de son armée. Il se marie lui même avec une princesse rajpoute et ne lui demande pas la conversion.

Autre origine de sa réussite, la tolérance. Il décide d’abolir l’esclavagisme des familles vaincues, la taxe sur les pèlerinages religieux non musulmans, la Jizya qu’il considère discriminatoire pour l’unité de son pays. En fait, il tente d’établir une société indo-musulmane de fait. A partir de cette période, l’interpénétration culturelle entre la société musulmane et hindoue se réalisent. L’architecture en sera la plus belle illustration.

La tolérance religieuse d’Akbar est telle qu’il fait construire un palais de discussion religieuse (" L’Ibadat Khâna "). Il établit un ministère des traductions pour établir l’édition de livres scientifiques et religieux hindous et participent à des fêtes hindous.

En 1581, il créera " la religion de la lumière " et déclare en 1584 la fin de l’Islam comme religion d’État.

C’est un Empire vaste et unifié, à la société multiraciale, ouverte à toutes les religions.

Akbar, comma Ashoka donne une unité politique, administrative, monétaire, législative.

Fin politique, tolérant, mécène (musique, chant, danse), avide de culture (pourtant illettré), le règne d’Akbar offre à sa mort (1605) les bases de " l’âge d’or des Mongols ".

" L’âge d’or des Mongols "

Ses successeurs, jusqu’à l’avènement d’Aurangzeb, (1605/1658) vont gérer cet héritage politique, philosophique et permettre à l’Inde de connaître une période de grande prospérité économique, de stabilité sociale et politique. Ce contexte permet une production culturelle et artistique, style impérial dont le Taj Mahal reste le plus éloquent et connu (début 1631, dure 17 ans).

Durant cette période, Jahangir puis Shah Jahan ne remettent pas en cause l’organisation administrative d’Akbar. Fervents musulmans, ils se gardent néanmoins de remettre en cause l’équilibre religieux par un prosélytisme.

Ils participent à l’unification des peuples, à la paix, au développement des miniatures dont le style s’indianise. 

Shah Jahan verra son règne perturbé par les velléités de son fils Aurangzeb qui prend finalement le pouvoir en 1658.

Sous son règne, Agra est considérée comme la plus belle ville musulmane. Sa cour est la première du monde, du point de vue artistique, culturel du monde. Les témoignages arabes, européens et asiatiques font état du luxe d’Agra. Il réalise des forts, des mosquées, tombes dans les grandes villes. (style : utilisation massive du marbre blanc, incrustation de pierre semi précieuse, arches multicolorisées, piliers élancés incrustés de motifs floraux et végétaux.

De l’Islam rigoriste d’Aurangzeb à la désintégration de l’Empire

Avec Aurangzeb (1658-1707), l’Islam rigoriste revient en Inde. Il rétablit la jiziya, persécute les hindous, établit les conversions forcées. Et doit de ce fait faire face aux révoltes rajpoutes, des Marathes, des Jats et des Portugais (dont le prosélytisme reste également problématique).

En 50 ans de lute, Aurangzeb ruine l’Inde ; les campagnes sont démunies (entre 1700 et 1800, 20 années de famine) et la haine des hindous ne cessent de croître. L’Empire est désagrégé.

L’Empire mongol continue d’exister nominalement. En réalité, les royaumes hindous (Rajpoutes, Marathes), Sikh (Panjab) se révoltent tout comme les royaumes musulmans. Il peine à gouverner Delhi et sa région. Les Européens assoient leur domination. Les indiens musulmans vont progressivement s’allier avec l’Angleterre dans une dernière tentative d’hégémonie. Mais il n’existe désormais que trois puissances en Inde : les Marathes, l’Angleterre et la France. Le dernier des Mongol sera déposé par l’Angleterre à la suite de la révolte des Cipayes.

Une période sombre pour l’histoire culturelle hindoue et indienne commence avec un risque de perte d’identité.

3.3 - La société Indo-musulmane

Dans un premier temps, une phase d’évangélisation, de prosélytisme religieux où les dynasties se servent de l’Islam comme d’un prétexte au pillage, destruction. L’Inde est rarement gouvernée par des souverains soucieux de gérer une unité politique et administrative, de sortir d’un communautarisme exacerbant les tensions.

En fait la relation entre les deux communautés dépend de la personnalité du souverain, de son degré de religiosité. Cette tolérance se perçoit concrètement par les règnes où les Hindous peuvent participer à la gestion de l’Inde auprès des Musulmans, à la tolérance des pratiques religieuses hindoues voire à l’abolition de la jiziya. D’autre part, l’appartenance au courant sunnite ou chiite détermine les rapports entre les deux communautés. Les Hindous assimilent d’avantage les chiites car ils pratiquent la dévotion, intègrent la musique dans leur croyance, vie austère dégagée d’intérêt pour la dimension matérielle.

C’est une période globalement dangereuse pour la culture hindoue. Les persécutions, les destructions de temple, l’interdiction de la construction et les conversions forcées mettent en péril la culture, la religion et les traditions hindoues.

Le sud de l’Inde devient le garant de l’orthodoxie hindoue. Les rapports musulmans entre les Hindous du Sud diffèrent de par leur relation commerciale multi séculaire. En effet, les commerçants arabes s’installent sur les côtes du Sud et se marient avec les femmes hindoues. Ils acceptent d’ailleurs certaines coutumes locales.

Le nord de l’Inde doit la conservation de sa culture aux Brahmanes et à la structure villageoise. En effet, il existe un Brahmane par village assumant les affaires religieuses et d’instruction. D’autre part, l’Hindouisme se conserve mieux dans les villages où la tradition régule la vie religieuses, sociale depuis des siècles. La pauvreté des deux communautés amènent également un compromis de cohabitation.

C’est une période confrontation où dans le meilleur des cas les deux communautés cohabitent avant l’avènement des Mongols. Il existe certes des échanges économiques (développement du commerce par les Arabes), mais cela ne constitue pas pour le nord de l’Inde, ses habitants (Musulman et Hindou) une période faste. Les parenthèses de gestion indienne des quelques souverains restent trop peu nombreuses.

Artistiquement, l’apport musulman est conséquent. Outre les mosquées, l’Art musulman apporte un art funéraire complètement inconnu par la culture hindoue. Mausolée, tombeaux vont accroître le capital culturel de l’Inde, tout comme les miniatures à l’origine d’une des plus belle page de l’histoire de la peinture indienne.

Les Arabes, les Mongols apprécient également les artisans indiens. Lors des premières pénétrations mongoles, ces derniers récupèrent les artisans indiens pour leur capitale Samarkand.

L’interpénétration culturelle apparaît également au sein de la religion avec notamment une tentative de syncrétisme religieux avec le Sikhisme, l’apport de la pratique dévotionnelle (la bhakti) issue du Soufisme, le culte de certains saints et les pèlerinages, deux pratiques rigoureusement interdites par le Coran.

Enfin, elle prend un véritable essor élitiste lorsque les souverains décident la traduction d’ouvrages des deux cultures, en persan et en sanskrit.

 

4 - LA DOMINATION COLONIALE

L’Empire mongol n’existe plus politiquement, ni administrativement. Il reste une entité nominale sans aucune réalité territoriale. Parallèlement à l’émergence d’une multitudes de royaumes indépendants, musulmans, hindous, la présence européenne s’affirme.

4.1 – Des ambitions commerciales à la colonisation

L’établissement des Européens en Inde (XVIème et XVIIème siècles)

Les premiers européens à s’installer en Inde sont les Portugais. Ils arrivent en 1498 (Vasco de Gama) sur le port de Calicut et établissent des entrepôts. Ces établissements, comme ceux des Danois, des Hollandais, reposent uniquement sur des velléités commerciales et religieuses.

Il s’agit d’établir des factories, des établissements commerciaux avec leur marchand protégé par l’autorité indienne.

A l’exception peut-être d’Albuquerque désirant établir un Empire catholique universel. Dès 1515, la prédominance des Portugais s’affirment sur les mers. Leur domination s’accompagne de persécutions religieuses. Albuquerque se distingue par son intolérance. Il lutte contre les musulmans, réalisant de nombreux massacres. Mais l’intolérance des Portugais, son annexion par l’Espagne et la taille de ce pays ne permettent pas de poursuivre cette aventure.

Les Hollandais, puis les Anglais et les Français se substituent aux Portugais. Le XVIe et le XVIIe siècles se caractérisent par une politique commerciale, missionnaire sans réelle intention de politique d’annexion.

Une lutte pour l’hégémonie commerciale : la rivalité franco-britannique (XVIIIème siècle)

Durant le XVIIIe siècle, l’histoire de l’Inde est dominée par la rivalité franco-britannique. Les Anglais, établissent dès 1600, l’East Indian Compagny, monopole du commerce sur la région est de l’Inde (1664 Colbert créé la Compagnie Française des Indes Orientales, suite à la création du premier comptoir français, Surat).

Parallèlement aux luttes militaires sur le territoire, les Anglais et les Français négocient des exemptions fiscales, douanières et recherchent des souverains alliés pour développer leur commerce.

A partir de la deuxième moitié du XVIIIe siècle, Dupleix et Clive, développent une politique d’annexion avec une volonté politique.

En 1763, le Traité de Paris consacre la domination anglaise. La France conserve cinq comptoirs indiens : Mahé, Chandernagor, Pondichéry, Karikal, Yanaon.

4.2 – L’Inde dominée par les Anglais (XIXe siècle)

A partir du traité de Paris (1763), la domination britannique légitimée par le Droit international ne cesse de se développer. D’une prépondérance commerciale, la Grande Bretagne assoit sa puissance politique par des conquêtes qui s’échelonnent sur tout le XIXe siècle. Diplomatie, alliance avec différentes forces régionales, rachats des comptoirs danois et hollandais, conquêtes armées aboutissent à une domination politique totale de l’Inde du Nord au Sud.

Elle fait signer à de nombreux des traités de coopération mutuelle, d’alliance défensive qui sont en fait des traités de vassalisation. Ces États princiers ont une indépendance virtuelle.

L’Angleterre met alors en place une économie coloniale, drainant les richesses de l’Inde vers l’Europe, organisant et structurant cette économie en fonction des besoins anglais et au détriment des artisans, commerçants indiens (monopole du commerce du sel, tabac, tissus) et récupère l’or de l’Inde. Elle établit cependant un réseau ferroviaire et télégraphique importants, réalisent des réformes sociales (lutte contre la sati, abolition de l’esclavage, autorisation du remariage des veuves, lutte intensive contre le brigandage).

A la fin de la première moitié du XIXe siècle, l’Angleterre réalise l’unité indienne.

4.3 - La société indienne : de la résignation à la révolte

La société indienne se caractérise par une séparation entre le colonisateur et les populations autochtones. Les Anglais pensent tous à un retour en Angleterre ce qui ne les pousse pas à s’intégrer.

Ils n’associent pas les Indiens dans l’administration de l’Inde. L’exemple du concours de fonctionnaire pour travailler en Inde est éloquent : avoir suivi un enseignement supérieur d’au moins deux ans en Angleterre avant 21 ans. Concours de matières et de langues anglaises.

Seuls les diplômes anglais sont reconnus en règle générale. Cela bafoue le système culturel, éducatif hindou. Seul la tradition de transmission des Brahmanes permettra la sauvegarde de cette culture hindoue.

Les conditions de vie des Indiens sont misérables (lutte d’hégémonie, pillage, destruction locales et de l’économie locale et les aléas climatiques à l’origine de famine).

Aucune réforme agraire n’est réalisée. L’aristocratie locale soutenue par l’Angleterre qui respecte ses privilèges et en fait un allié objectif.

Les indiens manifestent peu d’estime pour les Européens, des hommes avides de richesse. De plus, les hautes castes présentent une répulsion de par leurs mœurs alimentaires et impurs en général. De plus, l’interdiction de pratiques (sacrifices, sati) inquiètent les milieux traditionnels.

C’est une période de dépression artistique et culturelle. Le sanskrit demeure, la pensée tamoule reste vivace. Le classicisme du XVe s’estompe, dû à une absence de mécénat. De plus, l’Inde accuse un retard scientifique à l’égard des puissances européennes.

La culture européenne ne pénètre pas les masses hindoues. Elle concerne une élite indienne. Celle-ci s’imprègne progressivement des idéaux patriotiques et démocratiques, de la philosophie des Lumières. Cette élite formée en Angleterre forme une partie importante des cadres de l’I.N.C.

Les maladresses d’un pouvoir impérialiste qui se radicalise dans la seconde moitié du XIXe siècle, la naissance d’une bourgeoisie indienne éduquée à l’européenne et de ce fait sensibilisée à certaines revendication des philosophies des Lumières aboutissent à une réaction hindoue. Il faut attendre la première moitié du XIXème siècle pour une première réaction hindoue. Ce sont des mouvements nationalistes et religieux dont l’objectif est d’adapter la culture indienne à la réalité moderne.

C’est une réaction culturelle et plus précisément religieuse avec des personnages tel Ram Roham-Joy, la mission Ramakrisna soucieuses de moderniser l’inde tout en renouant avec sa culture, son patrimoine religieux.

Ram Mohan Roy, avec le mouvement Brahmo Samaj (1828), prône un monothéisme abstrait, opposé aux cultes des images, l’exogamie, le remariage des veuves, la récitation des textes védiques. De nombreux mouvements naîtront de cette initiative (schisme).

Ramakrisna (1836/1861) mystique, saint homme simple, voit dans la diversité des religions une même aspiration vers le divin. Son disciple, Vivekananda fera connaître ce mouvement dans le monde entier, notamment après un passage remarqué au Parlement des religions de Chicago en 1893. Création de la Ramakrisna Mission dont les objectifs reposent sur l’unité des religions, l’œuvre sociale et un védanta occidentalisé.

C’est une réaction politique avec la constitution de l’Indian National Congress dont le mouvement tend à se radicaliser partant de revendications à la participation d’indiens au concours administratifs à des revendications autonomistes à la fin du XIXe siècle.

La révolte des Cipayes (1857) : naissance du nationalisme indien

A partir de 1850, l’impérialisme indien se durcit (économique, annexion / Birmanie, l’Afghanistan, récupération du Panjab). Une nouvelle classe de gouverneurs accentue la domination économique et la séparation des deux sociétés. La doctrine du lapse permet à l’Angleterre de récupérer tous les États princiers sans héritier direct (inquiétude des princes dont les traité signés sont remis en cause), une imposition oppressante.

Le prosélytisme chrétien, les maladresses d’un impérialisme étouffant et le mépris des traditions locales suscitent une révolte. Cette révolte est considérée comme la naissance d’un nationalisme hindou. L’origine : le déchirement avec les dents d’emballage de cartouche du fusil Enfield graissée à la graisse de porc et de bœuf. La réaction est immédiate. Les Hindous se révoltent, tuent une partie des officiers anglais et leur famille, se déplacent sur New Delhi et proclament Bahadur Shah II, Empereur d’Inde. La population indienne suit le mouvement. La répression est terrible. Exagérée. L’Angleterre décide de gérer l’Inde, non plus la compagnie.

Victoria intervient directement dans une charte où elle promet de ne plus intervenir dans les croyances religieuses et les rites, promet l’égalité entre les sujets de la Couronne. Outre le mensonge de cette charte, les conséquences de cette révolte annoncent la séparation grandissante entre les indiens et les anglais, l’hostilité et un contact désormais purement administratif et autoritaire.

4.3 – La fin de l’Empire, l’Indépendance (1947)

En 1885, se réunissent à Calcutta de nombreux Indiens aux fonctions importantes. De là, naît l’Indian National Congress. Les tendances se radicalisent dès le début du siècle (avec la victoire du Japon en 1905, mettant fin au mythe de l’invisibilité de l’Europe).

En 1906, l’I.N.C. adopte la doctrine du Svaraj littéralement " Indépendance ", développement de l’Inde sous la suzeraineté britannique. Les différents courants naissent au sein de l’I.N.C. dont la Ligue Musulmane créée en 1906.

Des mouvements terroristes se développent. Puis, les musulmans alliés des Anglais se détachent de ces derniers suite à leur combat contre la Turquie, dont le Calife est le calife de tous les musulmans sunnites. Gandhi récupère le mécontentement des Musulmans dont la majorité reste hermétique au projet du Mahatma.

L’apport considérable de l’Inde lors des deux guerres mondiales (lors de la deuxième, 180 000 morts) et l’œuvre de Gandhi dont la double idéologie de non violence (ahimsa) et de la Satyagraha (non collaboration avec l’oppresseur, la désobéissance et résistance passive). Les associations hindoues se multiplient permettant à la culture indienne de réapparaître. Ces actions aboutissent à une réaction britannique avec le Government of India Act en 1919 où des Indiens participent aux assemblées régionales. Les velléités britanniques s’accompagnent de répression sanglante dont le massacre d’Amritsar en 1919 (375 morts et 1 200 blessés).

A partir des années 20, l’I.N.C. revendiquent l’indépendance. Nouvelles répressions de l’Angleterre dans les années 40.

La victoire du Labour Party en 1945 précipite les événements. Malgré l’opposition de Gandhi, l’Inde et le Pakistan deviennent indépendants.

Il est important de noter que la négociation de cette indépendance n’a concerné que la Ligue Musulmane et Gandhi, ignorant les principaux partis représentant le peuple Hindou, les princes et les ministres des différents États, les partis politiques dravidiens. Ce fut la dernière erreur colonialiste de pousser ces deux communautés à se séparer. L’Inde perd le berceau de sa civilisation (Sindh) et le Pakistan est privé de ses superstructures économiques, culturelles.

4 – CONCLUSION

Chronologiquement le monde indien du Nord subit l’invasion des Arya (- 2 000), les conquêtes de l’Empire Perse Achéménide sous Darius 1Er (VIe siècle), les expéditions d’Alexandre le Grand (IVe siècle) qui jettent les bases des royaumes indo-grecs, l’Empire des peuples d’Asie centrale (Shaka, puis par les Kushana dont Kanishka - -IIe et + IIIe siècles), la pénétration des Huns Héphtalithes (Ve s) puis les premières incursions musulmanes du VIIIe, celles du Xe au XIIe siècles, dominées par les dynasties belliqueuses, la pénétration mongole aux XIe et XIIe siècles, celle de Gengis Khan, de Tamerlan et par celle des Moghols au XVe.

Ces phases de ruptures sont alternées par des phases de stabilité politique et d’unité du Nord de l’Inde et/ou du Sud. Elles s’effectuent sous l’égide de dynasties indiennes ou issues des invasions.

Si les premières phases des différentes invasions s’accompagnent de destruction, elles furent en Inde du Nord également constitutives d’un élan politique redonnant vitalité à un pouvoir sclérosé par des rivalités régionales.

Séparation Nord Sud trouve son origine dans l’histoire de l’Inde.

Brassage au nord, terre d’expérience d’échanges avec l’extérieur, d’où la richesse de ses monuments, la diversité culturelle. Le Sud offre davantage de stabilité de par sa situation géographique.

La diversité des lieux de pouvoir laissent envisager aisément la richesse de l’Inde avec ses nombreuses villes capitales le temps d’un Empire, ou en le redevenant.

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