Il ne s’agit pas d’un ouvrage savant au sens où il présenterait une théorie économique nouvelle et une nouvelle politique. C’est une aide à la réflexion sur la situation de la France dans le monde.

Car l’économie n’est plus seulement, comme l’entendaient les grecs, l’art d’administrer la vie domestique . Elle concerne aujourd’hui les régions, les nations, et aussi les relations qui les unissent, l’économie mondiale. Les analyses économiques et les politiques proposées sont devenues trop complexes pour être d’une compréhension aisée. D’autant que les économistes n’ont pas échappé à la tentation de s’exprimer dans un langage particulier dont le sens exact demande une formation préalable.

Aussi, les citoyens, curieux de ce qui les entoure et qui doivent par leur bulletin de vote choisir entre des programmes économiques contradictoires, sont-ils souvent embarrassés. Certes, ils ne trouveront pas ici une réponse à des choix politiques. Mais quelques clefs, exprimées avec des mots de tous les jours, leur permettront de mieux réfléchir sur des aspects de la réalité contemporaine.

Ainsi, quelques indicateurs simples, judicieusement choisis, situent la place de la France dans le monde, trop souvent idéalisée, ou réduite à rien alors qu’elle dispose encore d’un potentiel exceptionnel. De même, les progrès de la condition des Français peuvent être mesurés avec une précision suffisante pour éviter un optimisme béat ou un pessimisme sans fondement.

Un autre débat porte sur l’importance que doit avoir l’Etat, sa dépense et la fiscalité. Si chacun ressent douloureusement le poids des impôts, il oublie le plus souvent que la dépense publique, en éducation, en santé et en allocations diverses, lui profite aussi. Plutôt que d’exalter les mérites ou de dénoncer, par principe, la paralysie des interventions de l’Etat, il faut juger, au coup par coup, si l’action de la puissance publique est plus ou moins efficace que celle des particuliers et en tirer les conséquences dans chaque domaine pour réduire ou laisser croître la place de cette puissance publique.

L’ouvrage aborde aussi les conséquences pour notre pays de l’entrée de capitaux étrangers dans les entreprises, entrée qui a une contrepartie, les placements français dans les entreprises étrangères. Puisque ces flux conduisent souvent à la constitution de très grands groupes, il est utile de s’interroger sur les raisons et les risques que présente une telle course au gigantisme dans l’économie mondiale.

D’autres chapitres concernent la place, les chances et les risques que présentent l’Europe et l’Euro pour la marche de notre pays. Ils montrent aussi les bénéfices que nous tirons de nos politiques de coopération avec les pays en développement.

L’ouvrage se termine sur une analyse de la mondialisation qui est moins une conséquence de la libéralisation, d’ailleurs toute relative, de nos économies, que celle du progrès technique, notamment dans les communications.

COMPLEMENTS: Trumbull, Gunnar (Harvard Business School) France's New Economy The Brookings, U.S.-France Analysis, December 2001  http://www.brook.edu/fp/cusf/analysis/newecon.htm