Introduction
Une nouvelle vision de la politique
Dans les démocraties occidentales, la vie politique s'organise généralement autour de deux grands partis ou unions de partis, qui se qualifieront eux-mêmes de conservateurs (ou de droite) et de socialistes (ou de gauche). Les Verts ou écologistes, forces qui montent partout dans le monde, n'acceptent pas toujours de se situer sur l'échiquier politique mais dans l'ensemble ils se situent plutôt à gauche qu'à droite.
En période normale, c'est-à-dire en l'absence de grande crise ou de guerre, la droite et la gauche se succèdent assez régulièrement au pouvoir, une sorte d'usure conduisant la majorité, alors même qu'elle n'aurait pas gravement démérité, à se faire remercier et remplacer par l'opposition minoritaire, qui a pu affûter ses arguments de façon suffisamment convaincante pour que les électeurs l'envoient à son tour s'user, si l'on peut dire, au pouvoir. Ce jeu d'alternance n'est peut-être pas très excitant, mais il présente le grand avantage d'éviter que les hommes en charge du gouvernement ne s'y incrustent sans renouveler leurs analyses et leurs propositions ou, au pire, soient tentés - comme cela s'est beaucoup pratiqué dans l'histoire - de fausser le jeu démocratique pour ne pas céder la place.
La vie politique démocratique, réduite à sa plus simple expression, consiste donc, quand on est dans l'opposition, à tenter de convaincre les électeurs que l'on serait mieux à même que la majorité d'exercer le pouvoir. Au contraire, quand on est au pouvoir, il faut convaincre les électeurs qu'ils auront intérêt à vous maintenir leur confiance lors des prochaines échéances électorales. Bien entendu, comme la vie politique ne se limite pas à la seule préparation des élections, chaque mouvement politique se doit de convaincre les citoyens, en permanence, que les idees et les projets qu'il défend sont les bonnes. Ainsi peut-on transformer un indifférent en sympathisant, puis en électeur voire en militant, ce qui renforce d'autant l'impact social et la diversité culturelle du parti capable de cet exploit.
Il existe par ailleurs aujourd'hui de plus en plus de syndicats, d'organisations non gouvernementales, d'associations, d'initiatives collectives ou individuelles diverses qui se créent et agissent dans le monde, répondant à des motivations qui dans l'ensemble relèvent de la vie politique (et non de la recherche du profit économique, réservée en principe aux entreprises). Les partis ou grands mouvements politiques ont donc intérêt à se rapprocher de ces organisations et constituer avec elles des symbioses, toujours limitées en fait, mais néanmoins fructueuses pour chacun des partenaires.
On n'oubliera pas enfin que les problèmes politiques ne se posent plus, et en tous cas, ne se décident plus à la seule échelle nationale. Les partis qu'ils soient de droite ou de gauche, les organisations travaillant dans leur sillage, doivent donc se rapprocher de leurs homologues, à l'échelon du continent pour ce qui concerne les pays de l'Union européenne, mais aussi à l'échelle du monde. L'internationalisation de l'action politique est en effet un corollaire indispensable de la mondialisation.
Comment un mouvement politique peut-il convaincre les citoyens qu'ils auraient intérêt à voter, voire à militer pour lui ? Nous laissons de côté tous les moyens, malheureusement trop utilisés, consistant à promettre postes et avantages divers. Chacun sait y faire à cet égard et n'a pas besoin de conseils. Mais pour attirer honorablement les votes, deux choses au moins s'imposent. La première consiste à proposer aux citoyens une vision de monde qui soit plus attirante que celle offerte par l'adversaire politique. Cela peut comporter un risque, encourager les surenchères dans la démagogie, choses que font à merveille les agences de communication habituées à vendre des produits en flattant les tendances fussent-elles basses des consommateurs. Dans le bon sens du terme, une vision du monde aura l'avantage d'encourager des analyses en profondeur, à la fois intelligentes et intelligibles. Elle pourra susciter des enthousiasmes. Mais elle devra éviter le simplisme ou le dogmatique.
Les échecs sanglants des Etats ou partis s'appuyant sur des visions du monde messianiques, d'inspiration religieuse ou matérialiste, tel le marxisme, ont provoqué la méfiance des citoyens vis-à-vis des idéologies à prétentions visionnaires. On considère généralement aujourd'hui que toute question un peu philosophique relève de la sphère privée. Cependant, on n'empêchera pas les mouvements voulant réformer ou simplement améliorer le fonctionnement de la société d'inscrire ces réformes dans une projection à moyen ou long terme, soutenue par un minimum de philosophie cohérente. Mais dans l'esprit du temps, plutôt que présenter aux citoyens des diagnostics et des positions toutes faites, on s'efforcera de provoquer des débats et confrontations conduisant les interlocuteurs à confronter les points de vue, rechercher des synthèses, demander eux-mêmes des approfondissements.
Mais quelle vision du monde proposer ? La plupart du temps, les mouvements politiques ne cherchent pas à courir de risques. Spontanément, ils préfèrent évoquer des thèmes traditionnels, voire archaïques, plutôt que tenter de déchiffrer l'incertain ou l'inconnu. De ce fait, ils n'excitent guère les enthousiasmes ni la créativité, ils ne donnent ni à penser ni à rêver, notamment aux jeunes. Ils passent à côté de tout ce qui bouge et ouvre des perspectives, notamment dans le domaine des sciences et techniques, des nouveaux métiers ou emplois pouvant en découler, comme des applications sociales et économiques susceptibles d'en être tirées. On ne doit pas s'étonner en conséquence de voir beaucoup de gens se détourner de la politique, jugée incapable non seulement de répondre à leurs besoins immédiats mais de leur proposer des idéaux run peu mobilisateurs. Les individus les plus créatifs s'adressent à d'autres façons de "changer le monde" et leur propre vie. Ne restent en politique que les esprits les moins imaginatifs ou les moins généreux.
Dans le second tome de cet essai, en application de ce qu'enseignent, pensons-nous, les sciences de la complexité présentées dans le premier tome, nous proposons une vision du monde faisant largement appel à ces sciences, aux technologies et aux emplois qui en dérivent. Des changements prodigieux sont en gestation. Mais seul un petit pourcentage de la population "éduquée" en a conscience. La politique doit se faire un devoir de faire comprendre ces changements à tous, et surtout de montrer les stratégies et applications permettant d'en tirer le meilleur parti, si possible au service de l'humanité tout entière. Qu'est ce qui intéresse les gens, au plan collectif et en dehors de l'amélioration de leur niveau de vie - amélioration qui ne peut être négligée mais qui sera toujours en dessous de ce qu'ils désireront? L'expérience contemporaine montre que deux voies seules sont ouvertes, l'une que l'on qualifiera de rétrograde, consistant à réveiller de vieux réflexes génétiquement programmés poussant aux guerres de religions, à l'exaltation de la race et du territoire, à la haine de l'étranger; l'autre, progressiste, visant à entreprendre la construction d'un monde plus ouvert, plus intelligent et plus fraternel que l'actuel - ce que les adversaires de la mondialisation libérale expriment par la belle devise que nous avions rappelée en introduction du premier Tome: "un autre monde est possible".
Mais pour que cette ambition progressiste ne reste pas un vœu pieux, elle doit s'appuyer sur des politiques, et plus précisément des politiques publiques, mettant en œuvre les moyens des Etats conjointement avec ceux de la sphère privée et des entreprises. Il eserait illusoire d'attendre des seules entreprises capitalistes la prise en charge d'objectifs à long terme. Les Etats, malgré leurs défauts, restent mieux capables de le faire. Non pas que ces objectifs doivent être confiées aux seules administrations, mais parce que les Etats sont seuls habilités à proposer les cadres institutionnels et juridiques garantissant la participation de tous à la définition de l'avenir collectif. Or aujourd'hui, les Etats paraissent n'avoir plus prise sur rien. D'où l'embarras des hommes politiques, dont la seule parole n'est pas suffisante pour changer le monde. Jusqu'à ces derniers temps, ils pouvaient promettre d'enrôler les moyens humains et matériels des Etats au service de leurs programmes, dès qu'ils seraient appelés au pouvoir par les électeurs. Aujourd'hui, plus personne ne prendrait de telles promesses au sérieux. L'opinion s'est habituée à penser que toutes les richesses présentes et à venir viendront de l'activité des entreprises.
Mais est-il exact que les Etats et les services publics n'aient plus de rôle à jouer dans la construction de l'avenir? Nous avons montré dans le premier Tome de cet essai qu'un grand nombre de sciences et de technologies émergentes offrent des perspectives considérables pour le développement des connaissances, des emplois, des investissements et de nouveaux marchés. Mais si on veut que ces perspectives soient mises au service du développement durable et de la lutte contre les inégalités, grande créatrice d'insécurité, il ne suffira pas de faire appel à la bonne volonté et à la clairvoyance des entreprises privées. La recherche de l'intérêt immédiat égoïste sera toujours, et cela s'explique, le principal ressort de celles-ci. Il faudra donc bien envisager une remobilisation des Etats et des collectivités publiques, ainsi bien entendu que des organisations internationales, au profit de politiques publiques d'investissement dans les nouveaux domaines de développement. Souvent, il faudra aussi mettre ou remettre en place des services publics adaptés aux exigences de transparence et d'efficacité de notre temps. L'objectif ne peut être un retour aux vieilles solutions interventionnistes qui ont montré leurs insuffisance, mais l'invention de formes de gestion collective capables de faire face aux grands risques et aussi aux grandes opportunités de ce siècle.
Pourquoi les Etats et pas les entreprises? La mise en oeuvre d'une politique publique, confiée le cas échéant à un service public, consiste à mobiliser des ressources humaines et budgétaires au service d'une action collective. Les principes de base de l'action des Etats dans les démocraties politiques garantissent en ce cas l'égalité entre les citoyens, la neutralité et la laïcité, le contrôle parlementaire puis juridictionnel et bien d'autres principes qui sont indispensables si on veut éviter de livrer la société à la lutte entre intérêts privés très vite tentés par l'illégalité pour faire triompher la loi du plus fort.
Or, aujourd'hui, heureusement, il semble bien que la vague du libéralisme soit passée, face à la réapparition des grands risques collectifs qui imposent une mobilisation ou une remobilisation des forces sociales sous l'égide de l'action publique. Les Etats-Unis eux-mêmes renoncent actuellement aux principes jusqu'à là bien affirmés de non-intervention économique du pouvoir fédéral (principes d'ailleurs depuis toujours battus en brèche par les engagements de l'Etat dans les grands domaines stratégiques civils et de défense). Ils le font principalement dans la perspective de la lutte contre le terrorisme international, mais aussi dans le souci de renforcer ou faire évoluer leur position dominante..
La lutte contre le terrorisme risque de concerner bientôt tous les Etats du monde, au rythme où vont les choses. Mais elle ne devrait pas faire oublier qu'il y a en deux autres qui devraient être prioritaires, celles que nous avons rappelé constamment: la lutte pour le développement durable c'est-à-dire pour la croissance de l'emploi dans la préservation de l'éco-système, et la lutte contre les inégalités dramatiques qui séparent les pays du Nord et ceux du Sud. Le développement durable et la lutte contre les inégalités devront en fait être considérées comme de véritables guerres à engager contre le laissez-faire et la dépolitisation. Ces nouvelles guerres ne pourront être laissées à la responsabilité des entreprises ou des fondations charitables, bien que les unes et les autres devront y participer largement. Elles exigeront des investissements publics, nationaux et internationaux dont le coût ne sera acceptable que parce que les nouvelles sciences et technologies bénéficiant de ces investissements démontreront leur efficacité à changer le monde dans le bon sens.
La politique devra alors définir, en les répartissant dans de grandes catégories générales, un certain nombre de politiques publiques à forte composante technologique et scientifique, dont la pertinence devra être discutée avec les citoyens avant d'être mises en œuvre par des gouvernements et services publics s'inspirant d'elles. A chaque fois, il faudra bien montrer les avantages immédiats pouvant être retirés par chacun, et notamment par les plus pauvres, de l'exécution des programmes ainsi définis. Il ne s'agira pas en effet de viser le long terme exclusivement, en négligeant les intérêts immédiats des gens appelés à soutenir et à financer ces politiques. Par ailleurs, les technologies peuvent conduire à des abus et risques proportionnés à leur puissance grandissante. Aussi bien, ce ne sera pas le gouvernement des scientifiques et des ingénieurs qu'il faudra mettre en place. Ce sera un processus qui amènera l'ensemble des populations à s'impliquer elles-mêmes dans le développement des sciences et des techniques, dans la maîtrise de leurs pratiques et dans la discussion de leurs finalités ultimes. Pour cela les méthodes modernes de la démocratie en réseau et, chaque fois que possible la publication des acquis de connaissance (au lieu de leur enfermement dans des brevets) aideront à éviter que les avancées scientifiques ne deviennent le monopole des gouvernements, des entreprises à forte valeur ajoutée et finalement d'une caste de mutants technologiques se différenciant progressivement du reste de l'humanité.
Est-ce réaliste ? Notre livre en tous cas s'efforcera de discuter l'avenir du monde dans cette perspective ambitieuse. Nous pensons que les programmes politiques ayant les plus grandes chances de réconcilier les citoyens avec la vie publique devraient comporter en les conjuguant et en les actualisant en permanence les trois volets suivants :
- une vision du monde s'appuyant sur les sciences de la complexité (donc elle-même complexe et non simpliste) donnant les outils intellectuels permettant à tous de mieux comprendre les difficultés immédiates, les risques futurs et, en contrepartie, les potentialités possibles. Nous avons essayé d'en proposer un aperçu dans notre premier Tome.
- un développement de la démocratie en réseau et des moyens d'éducation-formation permettant à tous ceux qui le souhaitent de s'impliquer personnellement dans l'œuvre à entreprendre. Il s'agira pas là de tenir des propos de salon sur la nécessité de démocratiser la culture. Il faudra réaliser des investissements intellectuels et technologiques qui devront sans doute représenter au moins la moitié des futures dépenses.
- un certain nombre de grands projets, associant les universités, les services publics, le secteur privé et la société civile, qui feront appel aux sciences et aux techniques émergentes pour créer de nouveaux services, de nouveaux emplois et de nouvelles valeurs ajoutées. Ce seront ces projets qui apporteront aux populations la preuve concrète que quelque chose sera en train de changer dans la société, à travers des réalisations collectives auxquelles chacun sera convié à participer.
Nous faisons dans ce présent deuxième Tome de notre essai, Agir, diverses propositions concernant l'avènement de la démocratie en réseau et la mise en place de projets scientifiques et techniques susceptibles de véritablement changer la société. Ces propositions doivent être considérées comme ce qu'elles sont: des éléments de discussion et non des thèmes susceptibles d'être intégrés tels quels dans des programmes de partis politiques Les thèmes sont trop complexes pour faire l'objet l'idees simples. On ne trouvera ici que de premières pistes de réflexion.
Nous devons aussi préciser d'emblée un point important. Certains lecteurs pourront penser que nous avons dans cet ouvrage accumulé les projets, sur le mode du "il n'y a qu'à", généralement considéré comme irresponsable. Nous n'avons pas en effet posé la question jugée généralement déterminante des moyens à déployer, budgétaires et humains, pour atteindre les objectifs proposés. Qu'on ne s'y trompe pas, il ne s'agit pas de notre part d'un oubli mais d'une démarche volontaire. Aujourd'hui, toutes les suggestions faites en vue de modifier un tant soit peu les processus économiques et sociaux sont généralement décrédibilisées d'emblée au prétexte qu'"il n'y a pas d'argent". Or c'est faux. De l'argent, il y en a, mais il est dépensé ailleurs, au profit de ceux qui ne veulent rien changer à l'ordre du monde.
Or, là ou il y a une volonté, il y a une voie, disait la sagesse chinoise. Ce qu'il faut aujourd'hui en priorité, pour changer ce que l'on n'accepte plus dans l'ordre du monde, c'est se convaincre que des mesures précises pourraient être prises afin de réaliser de tels changements. Une fois cette conviction convenablement répandue et partagée dans la population, on verra comme par miracle les moyens matériels affluer. Nos sociétés ont besoin d'enthousiasme bien plus que d'argent. |
Conclusion
Pour une technologie politique
A la question posée initialement, savoir s'il était possible d'envisager un monde autre que celui de la mondialisation libérale menant l'humanité à des affrontements permanents et l'environnement à sa destruction, nous avons essayé de répondre par l'affirmative. Oui, un autre monde est possible. Oui, les concepts et les méthodes encore en enfance de la science des systèmes complexes et du travail coopératif en réseau pourraient y contribuer. Oui, des formes d'intelligence collective, de conscience collective et finalement une science mise au service de l'humanité tout entière semblent possibles. Mais cela ne veut absolument pas dire que les opportunités heureuses se produiront. L'avenir est plus incertain que jamais. Ce monde possible peut très bien ne pas se réaliser. On peut même craindre qu'il ne se réalise jamais. Rien ne garantit que nos enfants ou petits enfants ne vivront pas l'effondrement de la civilisation globale, ou des régressions abominables, dont la nature humaine a le secret.
Nous avons suggéré quelques mesures susceptibles selon nous d'améliorer l'avenir. Mais la liste est loin d'être exhaustive. De toutes façons, ceci doit être discuté, notamment au sein des réseaux d'échanges numériques, pour créer ou recréer une véritable conscience politique susceptible d'être partagée par la plus grand nombre possible de citoyens du monde. Il faudra attendre que se structure progressivement la pensée mondialiste ou universaliste, en suivant notamment sa progression dans les forums internationaux, sur le web et les différentes manifestations qui marquent sa diffusion.
Comme nous avons mis particulièrement l'accent sur la nécessité de faire appel aux sciences et technologies pour changer le cours du monde, et comme celles-ci sont l'objet de débats ou contestations permanentes, il faut considérer que c'est sur elles en priorité que doit dorénavant porter le débat démocratique. Bruno Latour a insisté, dans ses derniers ouvrages [Latour, op. cit. ] sur le concept d'écologie politique. Dans le domaine de la lutte contre la dégradation de l'éco-système et la protection des richesses naturelles, les opinions et les intérêts s'affrontent comme partout ailleurs. Les partis se voulant écologistes doivent en tenir compte et ne peuvent décider de haut quelles politiques proposer ou appliquer. La démocratie politique, avec ses débats ouverts et ses processus contradictoires, doit s'étendre à l'écologie. Celle-ci, au lieu de rester le champ des affrontements entre experts et intérêts économiques, deviendra ainsi une véritable politique de l'écologie ou écologie politique. Les voies pour atteindre ce but ne sont pas faciles, mais il faut se forcer à les emprunter.
Nous dirons ici la même chose concernant la technologie, ou plus généralement les technosciences. Celles-ci doivent devenir le domaine essentiel du débat démocratique. On pourra alors proposer, selon le mot de Bernard Lang, militant bien connu des logiciels libres, d'élaborer une technologie politique. Le chemin, là encore, ne sera pas simple. Mais il est le seul.
L'autre monde possible, dans ce cas, ne serait pas seulement celui de la fraternité économique et morale qui (en principe) anime les pacifistes et les anti-mondialisateurs, il serait aussi celui d'une toute nouvelle fraternité dans la connaissance scientifique de notre univers. |