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Prison Berk

1er septembre 2009 à 14h53
Catherine Charles, présidente de l’ARPPI (Association pour le respect des proches de personnes incarcérées), inaugure son blog sur Bakchich. Et ne mâche pas ses mots sur Un Prophète, le dernier film d’Audiard.

J’aurai du aller voir Un prophète, le film de Jacques Audiard, vierge de tout extrait, de toute critique, de tout conseil et surtout de toute influence. C’est comme ces blagues que l’on vous annonce drôlissimes avant de vous les raconter et qui, 9 fois sur 10, ratent leur effet.

Pour Un prophète, c’est pareil, je m’attendais à autre chose. Quoi ? Impossible à définir parce que je ne suis pas une spécialiste du cinéma. Le seul signe qui me fait dire que j’étais en deça de mon attente est que je me suis rendue aux toilettes pendant la projection. Devant Tueurs nés, par exemple, la fiction terriblement critique de Tarantino, j’aurai préféré me pisser dessus plutôt que d’en louper une miette.

En même temps, il est très difficile de retranscrire en images l’univers carcéral et son huis clos. Seul celui qui a vécu une très longue peine, dans plusieurs centrales de France ou de Navarre, peut espérer livrer quelques morceaux de son terrible contenu. Aucun intervenant externe, quel qu’il soit, ne peut nous révéler la prison centrale sous son angle le plus pointu. Celui qui fore à chaque minute, à chaque seconde, la vie des hommes et des femmes qui y sont détenus. Exempte de spectaculaire, la prison centrale est toute en violence contenue, immuable et soumission.

Des Malik, il y en a partout

Ce « prophète », qui est loin d’être un messie venant, comme un miracle, ouvrir nos yeux sur la condition infernale de nos prisons, n’est qu’un prétexte pour raconter une histoire mille fois rencontrée. Des Malik, il y en a plein hors des prisons, dans les quartiers, au travail, dans la vie, tout simplement. Ils luttent pour leur survie, usés par leur mise à genoux sociale. Petits esclaves brimés, ils rêvent de détrôner le maître pour goûter au pouvoir. Et, pour y parvenir, ils prennent des chemins de traverse en faisant fi de l’ascenseur social qui ne s’arrête jamais à leur étage de toute façon.

Audiard réussit avec ce film en bande organisée, armée jusqu’aux yeux de talent, à nourrir une fois de plus le fantasme collectif projeté sur la prison. Il nous offre une image déshydratée du monde carcéral, spectaculaire et stéréotypée qui se substitue à la réalité de beaucoup d’hommes prisonniers qui continuent de crever dans les entrailles du monstre sans provoquer le débat.

Pourtant, nombreux sont ceux qui, au sortir de la salle, sont persuadés d’avoir été en taule en les écoutant parler de leur « expérience carcérale » par fiction interposée. J’ai envie de leur dire : « Mais merde ! Ce n’est que du cinéma ! 2H30 en prison vous emporterait dans les abîmes du désespoir aussi vite qu’une vague scélérate le ferait. » Puis, je me tais, parce qu’à plusieurs reprises Audiard m’a aussi embarquée. Pas en prison, non, dans SA prison. Preuve d’un film bien ficelé.

Centralien du crime nageant à « contre Coran »

En effet, si certains scénarii bandent mous, celui d’Audiard bande son. Pas de fioritures musicales inutiles. Dès le générique, il vous embarque dans la sonorité toute particulière de la prison, ses hurlements, ses cris, son désespoir vomi, ses clés ouvrant sur le néant, ses barreaux sondés, ses ahurissants croisements linguistiques, son tas de portes qui claquent sur pas de liberté. Toute la violence de la taule il la contient dans ses dialogues à la sobriété clinique, nerveux comme un attelage fou et qu’il maîtrise de main de maître. Servi par Niels Arestrup, en état de récidive légale, question talent, dans le rôle de ce « parrain » corse, ou plutôt ce « pater » alternatif, nageant à « contre Coran » dans les méandres du bizness.

Et puis aussi Tahar Rahim, l’anti Scarface, pétri d’Huckleberry Finn et de Mesrine qui crève l’écran dans le rôle d’un Malik libéral, passant son master de voyoucratie à la fac de ganstérologie. Une sorte de Centralien du crime, comme on le dirait d’un normalien ou d’un énarque. Doué pour la vie. De son jeu étonnant, il pointe un trait du scénario qui touche à la critique sociale. Du bout des doigts, sans même le faire exprès. Oui, la prison fabrique la récidive, l’ultra violence, la spécialisation du crime et nourrit en son sein tous les fantasmes possibles.

Avec ce film, Tahar Rahim laisse une empreinte nette et précise dans les fichiers des grands du cinéma français. Pour le coup, sans être experte amie-amie avec l’audiovisuel, je trouve qu’avec ce « prophète », au format inhabituel, Audiard nous parle de cinéma à défaut de prison. Ce qui manquait depuis un bout, dans le panorama cinématographique français du genre.

Mais là, où s’arrête la fiction commence la réalité de la taule. Car, si je ne suis pas une experte en cinéma, je suis sur diplômée question prison. Ben oui, plusieurs séjours en taule et deux fils qui y sont, ça pose une spécialisation quand même, non ?

Dialogue avec mon fils Cyril, tout juste sorti de taule

« Sans l’odeur, impossible de parler de la prison », me disait ce matin Cyril au téléphone. Cyril c’est mon fils cadet, libéré de prison depuis 15 jours après huit ans d’emprisonnement, dont cinq passés dans les quartiers d’isolement. Lui qui a fait condamner la France par la Cour européenne des droits de l’homme pour traitements inhumains et dégradants. D’entrée de jeu, je lui pose la question.

- Tu l’as trouvé comment Un prophète ?

- De mauvaise augure pour les gars en taule.

- Comment ça ?

- Ben à part une certaine atmosphère qui flirte avec la réalité, il sert quand même pas mal le discours sécuritaire en Sarkozie, non ?

- Ah bon ? dis- je faussement étonnée.

- Exemple cette scène dans laquelle Malik tue le gars dans sa cellule, elle alimente le discours sur la fermeture des portes de cellule en centrale la journée qui est à l’ordre du jour depuis un bon bout de temps déjà. Pourquoi ne le tue t-il pas dans les douches comme il le fait pour le beau frère de Latif l’égyptien lorsqu’ils décident de lui donner une correction ?

- Oui, mais peut-être est ce pour les besoins de la scènographie, ai-je répondu pas du tout convaincue.

- Si tu veux m’man, mais tu m’as demandé d’aller le voir et je te dis simplement ce que j’en pense.

- Quoi encore ?

- T’as remarqué que les seuls matons qu’il met en cause sont des Corses, comme si ceci expliquait cela au fond.

- Oui, j’ai capté aussi. Mais ce qui m’a le plus énervé c’est le rôle qu’il a accordé aux proches. Pas un mot sur les parloirs qui durent tout le week-end en centrale et qui sont un événement marquant dans le rythme lancinant de celle-ci. Le seul rôle qu’il nous a attribué dans le film est celui de « sac à foutre » comme on le voit dans la séquence où Malik « baise » dans le parloir une jeune femme au regard résigné et largement stéréotypé. J’imagine que beaucoup de proches de personnes détenues vont avoir un pincement au coeur en voyant la séquence. Même si c’est une fiction. Comme moi-même, d’ailleurs, je l’ai eu, en la découvrant à l’écran.

- Dis pas ça m’man, t’as rien à voir avec ça. Mais sinon, tu crois quoi ? Si Claude d’Harcourt le directeur de l’administration pénitentiaire vient de décider que les surveillants pouvaient vous palper, vous peloter en quelque sorte, pourquoi donc Audiard se priverait-il de vous donner cette image de serpillère qu’il vous attribue dans son film ?

- Oui, ok, t’as raison. Mais en ce cas, c’est vraiment réduire les protagonistes à l’état d’animal en les confinant dans une bestialité primaire, ce que le système fait déjà très bien pour justifier la moindre réforme coercitive. Cette séquence n’est pas très intelligente, les proches de taulards vont au cinéma aussi. 500 000 personnes potentielles, ça fait du bruit quand même.

- Oui, je sais, je sais. T’as vu le coup des permissions ? Si ça n’alimente pas le discours sécuritaire c’est que je n’y comprends plus rien. T’imagines aisément ce que ce genre de séquence fictionnelle peut avoir comme impact dans la réalité. D’un côté de la barrière comme de l’autre. C’est à faire s’arracher les cheveux aux juges d’application des peines s’ils voient le film, eux qui déjà donnent avec une très grande parcimonie, permissions de sortie et aménagements de peine.

- Oui, de l’ordre de 4 %. J’y ai pensé direct. Je ne connais pas non plus de centrale en périphérie de Paris, hormis celle de Poissy pour y être allée visiter des amis et qui est plutôt « propre » et exempte d’histoires de mafieux. Toutes les autres sont excentrées, Clairvaux, Saint Maur, Moulins de sinistre mémoire, Lannemezan etc. Il faut souvent en partant de Paris, trois heures ou quatre heures de route minimum pour y accéder. Donc, sur les 12 heures de permission accordées à Malik dans le film, il y en aurait six ou sept, dans la réalité, dévolues au trajet. Il ne lui resterait que peu de temps pour rencontrer ses amis, se faire braquer par des Arabes, sauver la vie d’un corse en le traînant sur ses épaules, aller chercher 25 kg de shit dans les toilettes d’une autoroute et s’en sortir qu’avec une petite demie heure de retard. Il est balèze le gars !

Rire de Cyril

- Et puis t’as vu ? Audiard a privilégié la violence, la virilité et le spectaculaire au détriment de l’amour dans les rapports humains des protagonistes, sauf entre Malik et Ryad.

- Oui, m’man t’as raison, en prison, et sûrement plus qu’ailleurs, il faut une bonne dose d’amour pour tenir debout, parce que sans lui, très vite, de moins que rien on devient rien du tout. C’est le cas de plein de gars qui n’ont personne à l’extérieur et pas d’amis intra muros. - Dis moi, m’man, sincèrement, tu connais un seul exemple de gars qui n’aurait pris « que » 6 ans pour avoir poignardé un flic ? T’as vu les tarots (tarifs) des condamnations pour insultes et rébellion distribuées, comme des graines aux pigeons, dans tous les tribunaux de France ?

- Et tu connais toi des gars qui à 19 piges débarquent en centrale avec une peine de moins de 10 ans à faire, sans préventive avant l’incarcération ?

- Non, j’ n’en connais pas. Et on pourrait aussi s’interroger sur le choix de peine de Malik si ce n’était pas une fiction. Et puis le couplet sur les images d’insalubrité totale qui vont faire hurler à l’insupportable les humanistes de tout poil lorsqu’ils verront le film, lesquels, en toute bonne conscience, vont appeler à la construction de nouvelles prisons sans régler le problème de l’enfermement. Comme les images qui ont été balancées sur Fleury. - Oui et de ce que la prison produit surtout : suicides par centaines, explosion des pathologies mentales et somatiques, fabrication de la récidive, érosion des liens familiaux et pas de réinsertion. Tous les effets secondaires de la prison. De plus, cette insalubrité on la retrouve le plus souvent dans les maisons d’arrêt qui sont de vraies décharges sociales, mais peu ou pas dans les centrales. Pas de cellules aussi sordides que dans le film ou alors de très rares. En établissement pour peine, la plupart des mecs passent beaucoup de temps à décorer leur enfer en achetant rideaux, tapis, dessus de lit par correspondance. Tandis que saturés de cachets, devant la longueur infinie de leur peine, ils dérivent sous le seuil de l’espoir jusqu’aux confins de la folie.

- T’as remarqué aussi qu’il y a avait pas un seul gaulois dans sa centrale ? Pas même un petit nom franchouillard gravé sur les murs des cellules-décor. Tous les graffitis sont à consonance maghrébine.

- Oui, Cyril je l’ai remarqué de suite. Comme si les prisons centrales expurgées de Français n’étaient peuplées que d’étrangers. De toute façon dans le film, la stigmatisation est une constante. Quand je pense que depuis des années d’échanges épistolaires ininterrompus avec mes potes Mounir, Kamel et autres Nordine, je corresponds aussi beaucoup avec des Patrick, des Xavier, des Christophe, des André, des Philippe, des Olivier, des David et des Eric n’en déplaisent à certains. Et en plus dans les deux cas t’as vu les tronches ? Ils ont des bagages intellectuels époustouflants, maîtrises d’histoire de l’art, de philo, d’autres écrivent des thèses sur des sujets variés, tels que la norme et la déviance, par exemple, donnent des cours de droit par correspondance à des notaires à l’extérieur, etc. J’en passe et des meilleures. Nous sommes loin des fauves qu’Un prophète nous vend.

- Bon, le seul truc du film qu’on retrouve dans la réalité, hormis les lieux communs sur la ricoré, les piles dans les chaussettes et les douches, c’est cette lame de rasoir que Malik apprend à garder dans sa bouche. J’ai connu beaucoup d’Algéroises en taule qui parlaient normalement avec une lame coincée sous la langue, ou dans la joue. Pas pour commettre une agression, non, elles s’en servaient principalement contre elles, pour éviter l’expulsion. Elles se tailladaient les bras ou la gorge avant de monter dans l’avion, où le commandant de bord les refusait en général. Ce qui renvoie à la stérilité des mesures bidons prises par Michèle Alliot-Marie type pyjama en papier pour éviter le suicide et toute sa batterie de mesures perlimpinpin inutiles.

- Rire de Cyril

- T’as déjà vu des mafias en prison ?

- Non, des groupes affinitaires c’est tout. Justes des solidarités éparses et quelques fratries nées dans les tranchées du pire, dans les quartiers d’isolement. La plus grande unité se rencontre chez les syndicats pénitentiaires qui appliquent à la lettre les règles de leur suprématie dans l’univers opaque de la prison.

- Et les musulmans pratiquants ?

- Pas besoin de les diaboliser davantage qu’ils ne le sont. En taule, ils ne revendiquent pas puisque c’est Dieu qui en a décidé ainsi.(Mektoub).

- Oui, je le pense aussi. Ils sont instrumentalisés au possible par l’Ap qui s’en sert pour maintenir un peu de paix sociale en détention. Sinon ils servent aussi à masquer la pseudo dissidence « des gauchistes exaltés » que l’on assimile au terrorisme. Le principal crime de ces derniers étant la distance qui les sépare de la norme et seul motif à leur transfèrement. De centrale en centrale, on use leur rébellion dans des turn over sans fin.

- M’man dis-le sur ton blog, lorsqu’il existe du caïdat intra muros qui n’a rien à voir avec un système mafieux, c’est que les syndicats pénitentiaires ferment les yeux pour préserver la paix sociale en détention. - Oui, je vais le dire. Dire que contrairement à ce que veut nous dire Un prophète, il n’y a pas d’el « caïdat » en prison. Pas plus que de mafia corse, russe, roumaine ou africaine gérant de gros bizness entre centrale et liberté et qui n’auraient d’autre but que de servir le capital. Sans financer de plan B en vue d’une évasion. Là, oui, pour le coup, on nage en pleine fiction.

- Je suis allé voir le film avec deux mecs qui connaissent pas la taule et eux aussi ont plongé direct. C’est là toute la force du mec Audiard, faire croire à sa fiction.

- Oui, je sais. Le temps du film, les spectateurs s’émeuvent devant la lutte que Malik mène pour sa survie alors que dans la réalité il les laisse de marbre. Pas de réaction dans la vraie vie. Leur sensibilité audiovisuelle a détrôné l’action. Ils détournent les yeux de la nudité crue et violente que leur renvoie la vie. La fiction leur ayant aspiré toute émotion véritable. En ce sens, le film d’Audiard est très bien fait, il remplit la même fonction qu’un « Prison break », son anti-thèse, en tant que déclencheur d’émotions factices, au détriment de véritables sentiments dans la réalité. Dans cette dernière, pas d’effets spéciaux, pas de scénario travaillé pour enjoliver les personnages sauf quand il s’agit de les diaboliser, pas de bande-son fouillée. Pourtant, des Malik el Djebena il y en a plein partout. Il suffit juste d’ouvrir les yeux et de leur tendre la main… avant la taule.

- Belle journée Cyril !

- Bon courage m’man !

Impro faite par Catherine

Après « Un Prophète », se mobiliser ?
Mots clés : Cinéma France Prison

28 Messages de forum

  • Prison Berk

    1er septembre 2009 16:11
    Bonjour, "Tueurs nés" c’est Oliver Stone, Tarantino a collaboré au scenario…
    • Prison Berk 1er septembre 2009 20:09, par Catherine

      Merci pour le rectificatif à propos de "tueurs nés". J’étais branchée "scénario" en écrivant le texte.

      Catherine

  • Prison Berk

    1er septembre 2009 19:48, par j chris
    brillante analyse quant on connais sont sujet , certaine critiques peuvent se r habiller sur ce coup la , quant a lunivers carceral si il est plus facile d y rentrer par la porte , par procuration sa s avere difficile et si un temoignage a plus de poids qu un film audiard a du en manquer …. de temoignages
  • Prison Berk

    2 septembre 2009 05:25, par gérard macaire
    Je n’y connais rien à l’univers carcéral , et j’apprécie vos commentaires ; j’ai été très déçu voir écœuré par ce film ; Audiard joue sur les instincts les plus bas , mis en avant dans le sordide , le voyeurisme , la violence extrême , et fait de son personnage clé un Héros ; par contre aucune analyse ou questionnement sur le vrai scandale des prisons en France , sur le quotidien réel d’un emprisonné , sur les causes profondes de ces dérives : ce cinéma là alimente le voyeurisme malsain , développe les préjugés donc renforce les clichés et fausse le débat ……… il alimente le sentiment général d’insécurité basé sur la peur……… il ouvre la porte à des incompréhensions entre 2 mondes qui ne se connaissent pas …….. il encourage par le biais de ce héros des comportements de passage à l’acte qui n’apporte rien de positif ……. bref il ne se met pas dans la peau d’un vrai emprisonné : c’est du mauvais cinéma
  • Merci

    2 septembre 2009 09:31, par Marie

    Merci pour cet article, c’est un plaisir de vous lire, j’espère que vous continuerez ce blog longtemps.

    Je suis allée en prison (comme intervenante), et j’y ai rencontré des détenus très malins et pleins d’humour. Comme votre style ! est-ce qu’on peut dire aussi que la détention forge le sens de l’humour ?

    Je n’ai pas vu le film d’Audiard, mais j’ai trouvé cette critique très étayée. L’impact que peut avoir un film sur la "vraie vie", chaque réalisateur y pense, mais cette influence, parfois minime, parfois énorme, est imprévisible…

    Je continuerai de vous lire.

  • Prison Berk

    2 septembre 2009 11:42, par strym
    Mme Charles, vous reduisez la prison à votre experience et celle de vos fils uniquement…
    • Prison Berk 2 septembre 2009 12:59, par Catherine

      Strym,

      pour vous avoir "rencontré" sur d’autres blogs, je sais que vous êtes surveillant. Si vous avez lu mon article de bout en bout, il y est question de cinéma dans sa première partie et de prison dans la seconde et dans celle ci, vous constatez que je parle de la prison en général, des centrales en particulier et non pas de mes fils.

      Cyril vient de faire 8 ans de prison dont cinq à l’isolement pour lesquels l’administration pénitentiaire a été condamnée pour allégations mensongères ayant permis de l’y maintenir arbitrairement, ce qui lui donne le droit de s’exprimer sur le sujet non, ? Ca c’est une réalité.

      La seconde est que Cyril vient de faire condamner la France par la Cedh (Cour Européenne des Droits de l’Homme) pour traitements inhumains et dégradants et je pense qu’il est en mesure de s’exprimer sur la prison et sur ce qu’il y a vécu, même si il ne le fait pas dans cet article. Comme moi, il parle cinéma et sécurité.

      Quand je m’exprime à propos des parloirs, je parle des familles et des proches, pas de mes fils. Lorsque je parle des corses ou des musulmans, je ne parle pas de mes fils non plus.

      Je dis aussi que je corresponds depuis des année avec nombre de personnes détenues que j’ai pu rencontrer au parloir à plusieurs reprises, Là encore, je ne cantonne donc pas mon expérience à mes garçons,

      En outre, ça fait des années que j’anime des émissions radio en direction des prisonniers que je finis par tous considérer comme mes enfants, peut être est ce de cela dont vous voulez parler ?

      Pour finir, il y a peu j’étais intervenante dans un débat au côtés de monsieur Jean Marie Delarue, contrôleur des lieux privatifs de liberté, il ne m’a pas dit, au regard de ce qu’il a constaté en prison et consigné dans son rapport, que je réduisais mon expérience à celle de mes fils.

      Cordialement.

      Catherine

      • Prison Berk 2 septembre 2009 16:09, par strym

        Mme Charles

        je ne suis pas surveillant de prison, puisque on en est aux confidences, j’ai effectué une peine de prison, une bne partie à poissy en centrale…

        qd on est pas d’accord avec vous apparement, on est maton, flic ou poucave…suis aucun des 3 Mme.

        je respecte votre demarche, qui elle, est sincere, mais vous manquez un peu de recul…

        bien à vous

        • Prison Berk 2 septembre 2009 17:54, par Catherine

          Vous avez certainement raison pour le manque de recul, j’ai la tête en plein dedans et ça fait des années que ça dure. Il m’en faudrait surement un peu plus pour mieux prendre mon élan. Mais, deux grammes d’expérience ne valent ils pas mieux que dix tonnes de théorie ?

          Pour la superposition de personnes, vous m’en voyez désolée, sincèrement et, contrairement à ce que vous dites, vous avez tout à fait le droit de n’être pas d’accord avec moi. Au contraire, l’échange, sinon, serait fade et linéaire comme…une perpétuité.

          J’ajoute que je connais malheureusement très bien mon sujet.

          Catherine

          Voir en ligne : prison berk

          • Prison Berk 2 septembre 2009 21:08, par strym

            Mme Charles

            j’ai + confiance en vos 2 grammes d’experience authentique, qu’à 10 tonnes de theories steriles… nous nous sommes croisés ds les annees 80, natif de nanterre (mec de nanterre), franco marocain… oui, nous sommes du mm monde, à qlques details près sociologiquement…

            bien à vous

  • Prison Berk

    2 septembre 2009 11:56, par Marco P.
    Lisez donc les quelques interviews d’Audiard sur le sujet, depuis et avant même la sortie du film, il se défends d’avoir voulu faire une peinture hyperréaliste du milieu carcéral… Regardez les autres films de ce réalisateur et vous comprendrez qu’il s’agit d’un film, pas d’un documentaire, d’une nouvelle déclinaison de ses obsessions. Toutes ses autres œuvres traitent des rapports de force des protagonistes avec leurs pairs/pères, de l’opportunisme du monde, du pouvoir… Touts ses autres films portent la même violence, la même solitude, la même sublimation. "Un prophète" n’est qu’une œuvre cinématographique, ne la prenez pas pour une œuvre prophétique ou un brûlot contre la situation des prisons en France.
  • Prison Berk

    2 septembre 2009 12:28, par Beauquier
    D’accord avec ce commentaire de Catherine Charles… Audiard a fait un bon "film", ça marche pour le public ciblé, plutôt bobo… et ça conforte en effet, un certain nombre de stéréotypes voire une politique sécuritaire aberrante, mais je ne suis pas sûr que ce soit volontaire ! Le modèle du film, à l’américaine, n’inclut pas le réalisme social. C’est un spectacle de "divertissement" au sens quasi pascalien du terme. Et Niels Arestrup mérite un César, si cette récompense représente quelque chose pour lui ; quant au jeune prophète, nul doute qu’il hérite de celui de meilleur espoir masculin, non ? Quant aux prisons françaises… elles sont l’exact reflet de ce qu’on appelle un crime : le criminel c’est celui qui traite l’autre non comme une personne mais comme un objet ; l’univers carcéral aujourd’hui, par l’indifférence de l’opinion et la manipulation intéressée des politiciens (hélas pas seulement de droite !), continue de ne pas traiter les prisonniers pour l’essentiel comme des personnes… et comme ça dure depuis des décennies, la question budgétaire n’est pas l’explication dirimante. JpB
  • Prison Berk

    2 septembre 2009 13:22, par enrick
    salut catherine, je n’ai pas vu le film, je ne vais plus au cinéma, j’avais entendu quelques critiques à la radio et j’avais comme dans l’idée que audiard nous resservait la soupe : glorification du caidat, glamour de la violence crade, de la virilité con, shématisation, ect, apparement je ne me suis pas trop trompé ? j’aime la fiction mais celles sur les prisons sont souvent ’délicates’ à aborder et audiard semble plonger dedans tête et pieds joints. il propage comme beaucoup d’autres une image fausse et désolante… et certains ’esprits faibles’ ou non vont s’y laissent prendre (je parle des ’loulous’ apprentis caids) même si c’est du ’cinéma’ certains images et idées ont leurs ’poids’. j’ai essayé d’aider il n’y a pas longtemps une connaissance sortant de taule, le type était laminé, totalement usé… sans y être allé (en prison), j’en avais des crises d’angoisses… voilà, je te souhaite beaucoup de bohneur avec ton fils, content qu’il soit sorti. je t’embrasse enrick ps : pourquoi l’echo des cabines ? en toute amitié, c’est moins fort que ’des cabanes’.
  • Prison Berk

    2 septembre 2009 14:49, par nardo
    encouragé par les éloges, je comptais bien aller voir "un prophète." maintenant je sais plus… vous avez une chouette plume, Mme Charles
  • Prison Berk

    2 septembre 2009 16:47
    Catherine, je n’ai pas encore vu le film, je n’ai vu que des extraits, ta critique est bien faite, je vais aller voir le film, et je reviendrai sur le blog. A bientôt.
  • Prison Berk

    2 septembre 2009 18:13, par Guy Georges
    Vous m’excusz ceci est un film un film en plus et rien d’autre. Je ne suis pas contre ce film absolument pas. Je me pose la question ai ce la réalité je crois que non. Mais ceci est un autre débat. Mais qui voudrait de ce débat ?
  • Prison Berk

    2 septembre 2009 23:23

    Courage Catherine,

    les familles de prisonniers doivent constituer des avocats en leur nom, appuyées par des associations pour contraindre l’Etat de mettre les prisons aux normes. Si les prisons étaient plus humaines les longues peines pourraient supporter les longues incarcération

  • Prison Berk

    3 septembre 2009 21:23, par eliane

    c’est un bonheur de te lire Catherine .. .je n’ai pas vu le film mais une fois de plus… loin de s’en inspirer, la fiction déguise la vérité… la déforme, et fini par la transformer

    Attention ! Ne nous laissons pas greffer trop d’idées reçues…

    bonjour à cyril eliane

  • Prison Berk

    4 septembre 2009 00:39, par Gaëlle

    Merci pour ce commentaire qui a du vous prendre du temps. Je n’irai cependant pas en le flattant. Je vous trouve très terre à terre dans votre manière d’appréhender le cinéma. Et cette oeuvre en particulier. Si vous ne voyez dans ce film que le moyen de mettre à la lumière la vie des prisonniers français, vous passez, à mon avis, tout à fait à côté. Bien loin de cet aspect, Jacques Audiard tend à poser les questions existentielles comme le courage, la volonté, la foi, la solitude, la relation à autrui… L’univers confiné des prisons est en effet un moyen, selon moi pas si mauvais, qui facilite le questionnement et donne à ce film dans une dimension humaine incontestable.

    Les 2h35 que dure le film ont du vous paraître longue… Quel dommage. (Je ne vois pas, ce que vient faire ici la comparaison à Tueurs nés dans les premières lignes de votre texte si ce n’est, peut-être, pour vous dédouaner de cette analyse un peu prisonnière (beurk) du carcan de vos connaissance en matière de prison. C’est regrettable)

    • Prison Berk 5 septembre 2009 10:16, par Catherine

      Bonjour Gaëlle,

      ce que vous qualifiez de "commentaire" n’en est pas un, contrairement aux trois lignes que vous avez posées sur ce blog. C’est une analyse toute personnelle de ma vision de l’impact que le cinéma peut avoir sur la réalité de la prison, laquelle n’engage que moi. Mon analyse n’est ni anonyme, ni faite pour attirer les compliments, même si, au fond, ces derniers sont extrêment flatteurs et rassurants pour celle ou celui qui écrit. Elle n’est faite que pour amener un bout de débat ou quelques réactions sur le sujet. En ce sens, avec vous, cela a fonctionné. Dans mon texte, je tente d’expliquer que je ne ne connais pas grand chose en cinéma, sauf, en tant que spectatrice, (n’est-ce pas le spectateur qui fait le cinéma ?), je ne parle donc pas de clair obscur, de travelling ou de plans séquences ce n’est pas le sujet, les médias le font très bien. Je parle juste impact et prison. Quoique vous en disiez, "un prophète" est loin d’être un messie qui nous ouvrirait les yeux sur la réalité de nos prisons. Ce n’est pas son but, ce que je précise dans mes lignes. Toutes deux, n’y voyons pas la même chose, ce qui, au delà de nos divergences cinématographiques, nous rassemble sur ce blog. C’est un premier pas. Là, où vous voyez du courage, je vois de l’instinct de survie, là, où vous voyez de la foi je vois de la manipulation et là où vous voyez une grande humanité, je vois un beau trait de caractère propre à tous "Malik el Djebena"qui nous entourent et dont nous ne savons rien, aveugles que nous sommes. C’est tout. Mais peut être êtes vous une "spécialiste" du cinéma ? Moi, pas. Je ne suis, malheureusement, qu’une "spécialiste" de la prison non-enfermée dans le carcan des connaissances sur le sujet parce que j’y mets de l’horizon et de l’écho…des cabanes.

      Mais vous, que faites vous pour la marche du monde ?

      Pour les 2h30 du film qui ont dû "me paraître longues" pour reprendre vos propos, j’explique que j’ai du aller aux toilettes ce que je n’aurai pas fait devant "tueurs nés", d’Oliver Stone, à propos duquel vous n’avez pas compris le parallèle. Dans ce film, si vous l’avez vu, Stone fait une critique féroce du monde des médias, donc de l’audiovisuel, et à fortiori de son impact sur les gens.

      Comprenez vous maintenant ?

      Bien sur que je suis terre à terre lorsque tous les jours je vois "crever" des Malik, Jérémy, Eric, Malika ou Sylvie el Djebana dans nos geôles républicaines au milieu d’une indifférence quasi générale tandis que des films se nourissent sur le dos de la bête sans provoquer le débat. J’utilise les armes que je possède. Quant à "Dédouaner, regrettable" tous ces mots judéo chrétiens qui vous appartiennent, ils sont de la même essence que remords, rédemption, tout ce cohorte de "maux" qui valident les actes de déshumanisation en prison.

      Sortez de votre carcan oculaire et subjectif, Gaëlle, ne lisez pas en diagonale en ne gardant que ce qui peut servir vos quelques mots, lisez en vous imprégnant des phrases, en essayant de les intégrer pour en comprendre le sens et la quintessence de leur projet. Ensuite, si vous n’êtes pas d’accord avec ce qu’elles vous évoquent, critiquez en le contenu sur des points précis avec une argumentation solide ou de coeur. Ou bien encore, écrivez nous un texte intelligent, vous appartenant en propre, que je me ferai un plaisir de mettre sur ce blog.

      Cordialement.

      Catherine

      Voir en ligne : prison berk

  • Prison Berk

    5 septembre 2009 19:21, par Jt

    Toujours un plaisir de lire et d’entendre sur Radio Libertaire Mme Catherine Charles

    Belle analyse lucide et critique d’un film phénomène qui amène faussement un débat sur les conditions de détention en truquant, à mon sens, la réalité pénitentiaire. Après le biopic bidon sur Mesrine, vla qu’ils nous ressortent dans le même registre une fiction sur les prisons. Sans fond ni contestation. Pourquoi bourrer de cliché une réalité ignorée. La force de la fiction n’est-elle pas aussi de pouvoir prendre le relais du documentaire lorsque celui ci est infaisable ? Pas possible de faire un documentaire digne de ce nom dans les prisons françaises sinon par les détenus eux-mêmes. Ce qui a été fait avec courage et brio par des détenus de Fleury il y a quelques mois si ma mémoire est bonne. une expérience très intéressante pour alerter les consciences dehors sur les tragédies de dedans. Au fond, toutes les réformes annoncées et en cours par la garde des Sceaux MAM sont confortées par un tel film qui stigmatise les prisons et diabolise ceux qui y sont détenus. Pourtant, il faudrait un travail de fond, dans la concertation pour tenter de faire avancer le débat mais surtout pour transformer ce débat, qui dure depuis des décennies, en actions concrètes et positives. Pour que "la honte de la République" cesse et que les prisons puissent être un lieu viable pour purger sa peine dans des conditions dignes, humaines. Pour que ce débat se tienne véritablement une bonne fois pour toute, il ne faut pas réunir autour de la table que des technocrates et hauts fonctionnaires ignorants. Mais des détenus, des proches de détenus, des psychiatres, des associations, des aumoniers (souvent très critiques sur les conditions de détention), des journalistes… Pour ma part, j’attends beaucoup du groupe de réflexion du Docteur Louis Albrand. Peut-être que je me trompe, que j’ai tort, et que je serais déçu. Mais sa démarche m’a plu. En plus, il va être rejoint par des Nobel. Alors c’est vrai, je ne connaîs pas beaucoup de Nobel ayant un passé pénitentiaire. Mais pourquoi pas dans l’avenir. Ne serait-ce pas une réussite que les prisons accouchent de Nobel ? Affaire à suivre de près. Les esprits du groupe du Dr Albrand pourrait bien changer la donne ou se masturber intellectuellement sur le sort des prisonniers de France et de Navarre. Mais au moins eux ne font pas payer 8 euros pour voir des clichés adaptés au cinéma. Jt

    • Merci pour… 6 septembre 2009 11:46
      votre emission, L’echo des cabines, qui fait entendre la voix des familles de prisonniers. Pour ceux qui connaissent pas, un vendredi sur deux, sur Radio Libertaire, 89.4, de 11h à 13h. Bonne continuation !
  • Prison Berk

    8 septembre 2009 20:51, par strym

    le grand banditisme, n’a rien à voir avec la delinquance qui emane de la toxicomanie,avec tt ce qui en decoule…prostitution, vol à la tire, à l’etalage, escroquerie en cheque, faux talbins etc etc…on sait comment ca se termine au mieux,subutex et autres cachetons tri therapique…faut assumer

    qt au film le prophete, il est une bne fiction, le meilleur film francais sr les voyoux depuis "j’irai au paradis, car l’enfer est ici" de Xavier Durringer 1997…

  • Prison Berk

    10 septembre 2009 12:37, par Alexandre
    Pardonnez-moi, j’ai une question qui n’est pas en lien avec le film d’Audiard, mais vous pouvez peut-être me renseigner. Que se passe-t-il lorsqu’on est condamné à une peine plus légère que la période de prison préventive effectuée avant le procès ? Exemple : une personne est condamné à six mois de prison après avoir accompli neuf mois de prison préventive. Comment la justice procède-t-elle ? Merci d’avance de votre réponse. Bien cordialement. Alexandre PS - Je trouve votre combat très courageux, et malheureusement pas assez pris au sérieux par nos représentants.
    • Prison Berk 15 septembre 2009 22:51
      ça arrive rarement car comme l’état est tenu d’indemniser la personne… les juges préferent condamner à une période qui couvre la détention déjà effectuée ;-) Donc y a possibilité d’indemnisation, qui varie selon la durée et les pertes (morales et financieres) de la personne (bien sur, si t’es un chef d’entreprise, tu touches plus pour une journée passée en prison qu’un sdf…).
      • Prison Berk 17 septembre 2009 16:29
        Merci pour la réponse. Amitiés. Alexandre
  • Prison Berk

    29 janvier 2010 09:21, par Stéphane.
    Merci pour cette analyse, elle fait plaisir à lire
  • Question sur "Un prophète"

    23 août 2010 13:12, par La Fleuj
    Après avoir vu et apprécié le film "Un prophète", j’ai poussé ma réflexion sur le fond et les répercussions d’un tel sujet. J’essaye d’avoir une analyse profonde sur ce que dit, raconte, le fond d’une œuvre (musique, film…) car étant dans le domaine artistique (maquilleur effets spéciaux et plasticien), je suis sensible au répercussions d’une oeuvre et de ce qu’elle dégage idéologiquement. J’essaye de savoir, de comprendre ce que le film d’Audiard a pu susciter comme réflexion chez des gens qui auraient a priori la même vision analytique et de constat du climat social que moi et de me confronter a leur critique négative qui n’emmènerait à revoir ma vision sur ce film. Il serait néanmoins intéressant bien sur d’écouter Audiard et de savoir ce qu’il a voulu faire mais encore une fois, un auteur doit il se justifier, doit il expliquer, apporter une explication public sur ce qu’il a voulu dire ? je ne sais pas. je doute légèrement sur cette question. Je cherche donc à trouver des arguments s’opposant avec ce que "dit" Un Prophète et je prend en compte vos mots, vous qui connaissez le sujet précisément. C’est un sujet délicat, c’est pourquoi je cherche des éléments de réponses pouvant venir de personnes comme vous, ainsi que d’autres personnes qui mène un véritable combat sur le terrain contre les conditions des détenus dans le milieu carcéral français. J’aimerais pouvoir alors comparer plusieurs points de vue, et pour cela j’aimerais connaitre l’avis de personnes, d’associations, de détenus sur ce qu’ils ont pensé du film, et si, pour eux, Un prophète peut être "dangereux" dans ce qu’il montre. Comment doit on parler du milieu carcéral, comment ne pas tomber dans les clichés et les stigmatisations ? ne pas prendre parti pour tel ou tel camp ? Audiard justement, ne voulant pas tomber dans le piège, tombe t’il quand même dedans selon vous ? J’ai trouvé intéressant cette discussion avec votre fils au téléphone, car vous êtes les mieux placés pour parler d’un sujet comme celui ci. J’aurais aimé développer en profondeur sur le sujet, sur le film, et approfondir sur l’idée de processus de création, sur l’apport d’un message ou non dans une œuvre mais je ne pense pas que l’endroit y ait vraiment approprié, en tout cas, avec mon respect pour votre démarche, je continue ma réflexion sur le sujet et n’hésitez pas à m’éclairer si le temps vous le permet. Cordialement. La Fleuj

    Voir en ligne : Un Prophète