mardi 1er avril 2008 par Hélène Constanty
S’il ne lui reste qu’un îlot de pouvoir, c’est celui-là. Au pôle universitaire Leonard de Vinci (PULV), dans le quartier d’affaires de La Défense, le chef, c’est toujours Charles Pasqua. L’ancien parrain du 92 n’a d’ordre à recevoir de personne, et surtout pas de Patrick Devedjian, l’actuel président du Conseil général !
Pasqua vient en effet de virer, sans état d’âme, deux directeurs de la fac : Guillaume Bigot, directeur de l’école de management et Frédéric Teulon, directeur du département économie, comme l’a révélé l’agence de presse spécialisée AEF. Leur crime ? Avoir dénoncé à Patrick Devedjian la mauvaise gestion du pôle par les fidèles de Charlie.
La lettre signée des deux hommes, dans laquelle ils pointent du doigt l’ambiance délétère qui règne au PULV, « la gouvernance baroque » de la maison, son « délitement généralisé » et un recrutement « par copinage », a malheureusement été détournée entre La Défense et Nanterre… pour atterrir sur le bureau de Pasqua !
Or, c’est toujours son fondateur qui fait la pluie et le beau temps dans cette fac de luxe qu’il a créée dans les années 1990… Et qui a coûté, depuis l’origine, 500 millions d’euros au département. L’établissement est piloté par une très opaque Association Léonard de Vinci, présidée par Pasqua, dans laquelle il a casé ses amis, loin de tout contrôle. Un seul exemple ? L’actuel secrétaire général, Max de Grandi, qui occupe ce poste depuis le début, a connu Pasqua dans une vie antérieure à la politique, chez Ricard, à Marseille, dans les années 1960. Avant d’être nommé par Pasqua à Léonard de Vinci, il était PDG de Saint-Raphaël, une filiale de Bacardi-Martini.
Devedjian peut légitimement s’interroger sur les dépenses engagées par le département : en 2007, les 1 800 étudiants du pôle ont reçu 17,5 millions d’euros de subvention. En comparaison, les collèges et leurs 72 000 élèves ont perçu 15,6 millions d’euros. Soit 9 722 euros par an et par étudiant du pôle, contre… 216 euros par collégien !
Cela fait des années que l’opposition de gauche au Conseil général s’époumonne à dénoncer le scandale. Hier encore, Pascal Buchet, le chef des socialistes du 92, a demandé à Devedjian la communication du rapport écrit par les deux profs. « Je vais voir », lui a prudemment répondu le président.
Lorsque Sarkozy avait pris la tête du département, en 2004, il avait promis de faire le ménage à la fac Pasqua. Rien n’a bougé. Devedjian a repris le combat, clamant depuis son arrivée sa volonté de liquider l’héritage. Mais Pasqua est coriace. Vous voulez la guerre ? Vous l’aurez !
Bonjour,
J’ai une question : Quel est le lien de parenté entre l’ex femme de Nicolas SARKOZY et Charles PASQUA ?
merci
C’est simple : aucun.
Marie-Dominique Culioli, la mère des deux fils de Nicolas Sarkozy, une ex-hôtesse de l’air, est originaire du village de Vico, sur la côte occidentale de la Corse, où ses parents tenaient une pharmacie. Elle a rencontré Nicolas dans les cercles militants du RPR de Neuilly, dans les années 1970. La ville était alors dirigée par un corse, Achille Peretti. Et le RPR du 9-2 par un autre corse, Charles Pasqua…..
Charles Pasqua a été témoin du mariage de Nicolas et Marie-Dominique, à Neuilly, en 1982.
Pour en savoir plus, rendez-vous au chapitre 4 de mon livre 92 le clan du président, consacré aux "parrains corses de Nicolas".
Je pensais le recevoir aujourd’hui j’ai hâte de peaufiner ma culture sur cette équipe…
Comment a évolué le système Pasqua, qui dirige aujourd’hui le kartel du neuf douze, et qui a repris les réseaux (Afrique, jeux, armes, grand banditisme etc) ?
Où placez-vous Sarkozy dans ce nouvel organigramme, on ne peut pas être entouré de ce genre "d’amis", sans être complices.
L’affaire du Cercle de jeux Concorde démontre que Sarkozy fait parti de ce kartel.