Ces propos de Gérard Collomb , rapportés par le monde, lors du vernissage d’inauguration de la biennale d’art contemporain de Lyon, sont très jolis. Le seul problème, c’est que, remis dans le contexte, ils sont complètement décalés avec la réalité…
En effet, ce vernissage était clairement une soirée mondaine, tout sauf populaire, le genre même de la soirée où il faut se montrer, avec le parking ultra plein de gens ayant reçu une invitation. En effet, à l’approche d’une élection, il est toujours de bon ton d’arroser large.
De plus, pour ceux qui commencent à bien connaitre Lyon, et pour ceux qui le vivent au quotidien, cette phrase devient même carrément ubuesque.
En effet, la multiplication des terrasses de café, de bars, de restaurants, sur l’espace public, à Lyon, devient quelque chose de très impressionnant. Et beaucoup de ces espaces publics, qui jusqu’à présent, étaient justement à disposition de « ces habitants qui n’ont rien », sont maintenant devenus des espaces marchands, où il faut payer pour s’asseoir, puisqu’il faut consommer. Là où avant, on pouvait s’assoir sur un banc, ou un bord de trottoir le long d’une place, il faut à présent s’assoir à un terrasse… et payer !
Beaucoup de petites places ont ainsi disparues au profit de terrasses, au moins partiellement. C’est notamment le cas vers les Brotteaux, et à présent à Saint Jean !
Hé oui, Collomb défend le « social réalisme », et se vente d’être l’ami des entreprises. Cela a une réalité.
Et que dire de Thierry Philip qui proposait de chasser « ces habitants qui n’ont rien et qui voulaient la beauté de l’espace public pour eux » à coups de jets d’eau, des quais du Rhône, quand l’heure était trop tardive ?