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En effet, alors qu’au dernier Congrès les équilibres changeaient, certains quadras (Cambadélis, Bartolone, et Hamon) connaissaient leur heure de gloire, particulièrement Hamon dont la place de porte-parole faisait bien des envieux. Sa tête est déjà sur le billot (ainsi d’ailleurs que celles de Cambadélis et de Bartolone). La première étape a été de le faire mettre en troisième place sur la liste Île-de-France, au profit d’Harlem Désir (courant Delanoë). Et, puisque les résultats semblent le mettre en position de ne pas être élu, Hollande, Delanoë, et Peillon, sont déjà en train de préparer, si le score est moins des 22% qu’Hollande avait « réussi » aux dernières européennes, des enterrements de première classe pour ces trois là… Affaiblir l’autre camp et surtout ceux qui émergent, c’est laisser la possibilité aux autres d’émerger, ou de revenir !
En effet, au Parti socialiste, la plus grande crainte de tous ceux qui ont des espoirs de se voir un jour à des places importantes, c’est de voir émerger quelqu’un qui prenne suffisamment d’importance pour risquer de leur faire de l’ombre et qui prenne durablement une place enviée. Pour l’heure il s’agit de Benoît Hamon, mais Ségolène Royal et tant d’autres - tant d’autres ! - ont déjà subi les conséquences de ces gloires éphémères.
Dans cette logique-là, le jeu de tous ceux qui ont des espoirs est de tuer au plus vite celui qui est encore en train d’émerger, qui est en train de faire sa place et qui, du coup, est encore fragile. Les alliances, parfois contre nature, se font alors, alliance d’intérêts, puisque l’intérêt est alors de s’allier entre prétendants concurrents pour tuer au plus vite cet homme dangereux qui, émergeant, est en train de faire sa place, et qui dans trop peu de temps ne sera plus aussi facilement tuable. Et, une fois tué, les jeux peuvent reprendre entre ces alliés ponctuels.
Ce n’est pas anodin si cela rappelle les pires moments des cours impériales ou royales ! En effet, dans tous ces systèmes féodaux (et c’est le cas, éminemment, de la politique française, et plus particulièrement au PS), se placer, faire tomber, intriguer, c’est se donner les moyens d’aboutir !
Le problème est qu’avec ce système là, aucun arbre ne peut émerger qui dépasse les autres et, à la longue, c’est une forêt d’arbres rabougris que l’on obtient… L’Histoire le montre amplement. C’est le climat actuel du Parti socialiste. C’était le climat, il y a une quinzaine d’années, à l’UMP. Et l’on a vu ce que cela donne.
En effet, dans un climat comme celui-là, les seuls qui peuvent espérer émerger durablement sont ceux qui adoptent une ligne de conduite du type mafieuse : si celui qui émerge à su s’entourer de suffisamment d’amis dévoués (pour des raisons très simples d’intérêt très pragmatique, voire de secrets partagés pouvant faire « plonger » les autres), il devient très difficilement atteignable, voire quasi impossible à tuer. Dès lors, ceux qui, en temps normal, auraient essayé de lui faire la peau, voient assez rapidement leur intérêt pour plutôt aller proposer leurs services à celui qui sait comment tirer les ficelles et qui sait récompenser ceux qui le soutiennent.
C’est ce qui a fait le succès de Nicolas Sarkozy, dont on connaît pertinemment l’entourage, dans lequel nombre d’élus se tiennent parce qu’ils connaissent les secrets des uns et des autres et se tiennent ainsi de manière définitive, et savent très bien se soutenir en s’attribuant les postes qui leur conviennent. Les dernières nominations en sont l’exemple.