Rendez-vous à RFO, la radio publique d’outre-mer, pour l’enregistrement d’une interview diffusée dans l’émission Paris-sur-Plage. Le directeur de la rédaction qui mène lui-même l’entretien, n’est pas très à l’aise.
Le programme est écouté à Papeete et nous devons aborder la piste tahitienne dans l’affaire japonaise. Il craint des représailles du pouvoir de « papa » Flosse. Le journaliste ultra-marin en fait donc des tonnes sur la fameuse « absence de preuves formelles » de l’existence du petit pactole nippon de l’ex-Chef de l’État. Effectivement, nous ne reproduisons pas de relevé bancaire de Jacques Chirac dans notre livre. Les journalistes n’ont pas le pouvoir de lancer des réquisitions judiciaires auprès des banques. Tant mieux d’ailleurs. Nous avons donc dû nous contenter d’une série de rapports des services secrets sur le fameux compte. Excusez du peu…
Je comprends fort bien l’embarras du patron de la rédaction de RFO. Et quelque part, salue même son abnégation : il aurait fort bien pu snober totalement le livre. Personne ne lui en aurait tenu rigueur et il dormirait mieux aujourd’hui. Nous accorder un temps d’antenne est donc déjà faire preuve de courage, au pays des lagons bleus, des palmiers… et des détournements de fonds publics. D’autant qu’en Polynésie, la machine à broyer du pouvoir Flosse tourne déjà à plein contre nous. L’aboyeuse en chef du régime, Christine Bourne, animatrice du site de quasi-propagande Tahiti-Info a d’ailleurs dégainé la première, traînant publiquement notre livre dans la boue, en déformant l’entretien que j’avais accordé aux Nouvelles de Tahiti.
Dans ces cas-là, comme on dit dans Les Tontons Flingueurs, soit on méprise, soit on se déplace. Nous mépriserons…
O.T.