Alors elle est où cette « preuve formelle » du compte japonais de Jacques Chirac ? Combien de fois, les lecteurs chevronnés de notre enquête, nos collègues journalistes parisiens, nous l’on posée cette question, soit directement, soit à travers leurs recensions de L’Incroyable histoire… ? Dix, vingt, cinquante fois ? En tous les cas, à l’autre bout de la planète, dans l’archipel de rêve que l’on appelle Polynésie Française, certains commencent à s’inquiéter de ce que la justice la trouve cette « preuve formelle », ce relevé de compte bancaire que seule une commission rogatoire internationale en bonne et due forme est à même de dévoiler. A Tahiti donc, certains acteurs de la saga chiraquienne ont des sueurs froides depuis qu’un juge d’instruction a décidé de prendre notre enquête au sérieux au point de l’intégrer officiellement dans sa procédure.
Chargé d’élucider la disparition du journaliste JPK, il y a plus de dix ans, le juge Redonnet du tribunal de Papeete vient en effet de réquisitionner notre livre, pour étudier les pistes financières menant au Japon, celles que nous avons révélées au grand public. Et le sang de Robert Wan, dit « le roi de la perle », prospère homme d’affaire tahitien, intime de Papa Flosse et de son grand ami Chirac, n’a fait qu’un tour. Dans la presse locale, M. Wan nous traite de « journalistes-auteurs en veine de notoriété », ce qui n’est pas très amène. Et nous accuse d’être à l’origine d’un « livre à sensation bourré d’allégations mensongères, sans aucune preuve et destinées à créer un pseudo faisceau de présomptions », ce qui l’est encore moins.
Au lieu de ces vaines invectives, nous aurions aimé trouver dans ce texte publié dans les Nouvelles de Tahiti, une phrase comme : « Je n’ai jamais versé un centime aux Chiraquiens et surtout pas au Japon ». Mais sur ce thème… rien, nada ! Dommage…
O.T.