« Le PS toujours en thérapie de groupe », titrait Libération le 10 juin dernier. Comment ne pas lui donner raison ?
En effet, le Parti socialiste donne actuellement tous les signes d’une schizophrénie avancée : la main droite critique la main gauche, la tête et les membres ne se comprennent plus…
Et, pour changer de métaphore, c’est divorce à l’italienne en continu : dès qu’il y a la moindre mésentente, on le hurle sur la place publique, avec forces simagrées et hurlements, prenant la foule à parti, dans le plus pur esprit des comédies italiennes, si on veut être gentil, ou dans celui des bagarres de caniveau, si on veut être plus dur.
Comment pourrait-il en être autrement, avec des orientations antinomiques pour le Parti socialiste qui sont inconciliables et qu’on cherche à concilier ? En effet, que ce soit la tentation du centre, ou la tentation de la gauche, on peut avoir sa préférence pour l’une ou l’autre de ces options, mais force est de constater que les deux sont inconciliables, et que le Parti socialiste donne le sentiment de devenir fou à force de chercher à les concilier.
Une autre métaphore : quand l’odeur de la gangrène devient forte, il est impossible de continuer à faire comme si de rien n’était, sauf à risquer la mort… Et 16 % aux européennes, cela ressemble bien à une forte odeur de gangrène !
Beaucoup parlent de rénovation, continuellement. Et, le plus souvent, les plus mal placés pour en parler. Par exemple, ces derniers jours, on a vu Gérard Collomb et Vincent Peillon, tous les deux, se plaindre des résultats de la région Sud-Est et demander des comptes ! Voilà qui est quand même assez drôle de la part de deux élus qui ont, chacun à leur façon, sérieusement compromis les résultats dès le début de la campagne par leurs déclarations négatives ou maladroites, et de la tête de liste du Sud-Est… qui pourrait, déjà, se demander s’il a fait une bonne campagne ! Le Sud-Est a quand même réalisé le deuxième plus mauvais score et les résultats sur Lyon et le Rhône ont été mauvais, avec pourtant deux élus locaux (Décines) en position éligible !
Ce qui d’ailleurs a valu à Gérard Collomb de faire se déclarer deux opposants supplémentaires, ce qui prouve la déliquescence, lente, mais constante, de son pouvoir sur Lyon. En effet, Farida Boudaoud, non élue, et surtout Pierre-Alain Muet, l’ont repris sur ses déclarations. Avec une très belle intervention de Pierre-Alain Muet qui, reconnu pour son travail à l’Assemblée, a fait remarquer très justement à Gérard Collomb qu’il serait le bienvenu de commencer par davantage faire son travail de sénateur. Rappelons, en effet, que Caroline Collomb a déclaré, il y a quelques années à La Rochelle, qu’elle ne craignait pas d’infidélités de son mari à Paris parce qu’il n’y était tout simplement pas assez souvent !
Une suggestion : si le Parti socialiste commençait par faire respecter par ses élus une certaine discrétion sur leurs déclarations (au moins ne pas tirer sur son camp en public…), est-ce qu’il n’éviterait pas d’avoir Jack Lang, toujours pas viré du Parti socialiste, mais pourtant élu, qui continue à dire qu’il n’a voté socialiste que par devoir (bonjour l’ambiance), Gérard Collomb qui critique le manque de programme du Parti socialiste chez Ruquier, et j’en passe et des meilleures ? Après tout, ne serait-ce pas respecter leurs mandats, puisqu’ils sont censés représenter le PS et ses militants ? Mais, n’est-ce pas, justement, le respect qui est le problème ?
Ce n’est qu’une suggestion, mais elle éviterait déjà que, sans arrêt, dans la presse, les dissensions entre socialistes soient le principal message transmis !
C’est comme tout, le théâtre de boulevard, au début ça fait rire, mais pas quand c’est trop et trop long !