A la Une de Bakchich.info
Bakchich : informations, enquêtes et mauvais esprit
Bakchich : informations, enquêtes et mauvais esprit

Gaullistes de la dernière heure ?

7 juillet 2006 à 18h19
La France est en finale. Et pourtant, il n’y a pas raison de s’autoflageller pour avoir douté des Bleus au début du tournoi.

On est en finale. La France est en bleu. Les banlieues fraternisent avec les beaux quartiers. Et pourtant… A quelques heures de la finale de Berlin, une petite voix typiquement française commence à se faire entendre : celle de l’autodénigrement.

Cette vague de critique n’est pas dirigée cette fois contre la bande à Zizou, parée au contraire de toute les vertus, même celle de l’éternelle jeunesse ! Non, le défaitisme n’a décidément pas sa place dans le concert des cocoricos qui déferle sur l’Hexagone.

Mais si l’équipe de France n’est pas visée, la France, elle l’est collectivement. Voilà tout le pays accusé - au moins dans certains salons où l’on cause - d’avoir manqué de patriotisme au début de la compétition. Quand les Bleus bégayaient leur football contre le Mexique ou la Corée du Sud. Cloués au pilori, ces mauvais Français, qui, selon les sondages, voyaient leur vieille équipe incapable de surclasser le Togo par deux buts d’écarts ou écrasée par les bondissants Espagnols. Ces supporters aigris, pétainistes de tempérament mais convertis comme un seul homme au gaullisme le lendemain du débarquement victorieux contre l’Espagne. La honte. Vraiment ?

C’est ce que voudrait nous faire croire quelques donneurs de leçons restés silencieux quand le ballon tournait dans le mauvais sens et qui se dévoilent aujourd’hui en fans ardents. Ils oublient simplement que face au Mexique, au Danemark ou à la Chine, avant le tournoi, l’équipe de France jouait à deux à l’heure, comme claudiquant sur des cannes de vieillards. Que face à la Suisse, la bande a Zizou a reculé comme si le match nul ressemblait à une grande victoire. Que non seulement tous les supporters l’ont vu, mais que les joueurs en était conscients aussi. « Est-ce que l’on est poisseux ou bidon ? », s’interrogeait Patrick Viera après le match contre la Corée. «  Oui, je me suis posé des questions, parce que c’est vrai que pendant les matchs de qualifications, ça n’a pas toujours été ça »,avoue aujourd’hui Thierry Henry. N’en déplaisent aux commentateurs de salon, en football, la vérité sort du terrain. Pas des tribunes. Et l’aveuglement béat est au patriotisme ce que le hooligan est au supporter.

Sur ce, vivement dimanche… qu’on la brandisse cette coupe !

L’anniversaire du malaise La rumeur de Lomé
Mots clés : Football France