Faut-il regarder les matchs de la Coupe du Monde sur M6 ? Je sais bien qu’il s’agit du seul moyen de regarder les Tunisie-Arabie Saoudite ou les Togo-Corée du Sud quand on est pas abonné à Canal Plus. Et qu’en faisant contre mauvaise fortune bon cœur, il est même possible d’endurer les blagues à un euro cinquante du désolant duo Thierry Roland/Franck Leboeuf sans devenir fou. Mais le vrai problème est ailleurs : N’est-il pas du devoir de l’honnête citoyen attaché au fair-play footballistique de boycotter l’ex-militante RPR reconverti dans le commentaire sportif, Estelle Denis, la grande prêtresse du ballon rond sur la chaîne ?
Non, que ses présentations de matchs secondaires soient particulièrement indigentes, notamment à ceux qui ne restent pas insensible face à un joli décolleté. Par contre la présence à l’antenne de la compagne de Raymond Domenech lors de l’émission de débat « 100 % Coupe du Monde », frise l’indécence dans le mélange des genres. Bien sûr, les esprits charitables me feront remarquer que les Bleus se font parfois écharper dans l’émission. Que les choix de son sélectionneur de compagnon sont parfois discutés, avec le manque de finesse et de classe qui caractérise le chroniqueur Pierre Ménès. Mais n’est-ce pas finalement la part du feu qu’Estelle consent à sacrifier pour mieux pouvoir se livrer à son sport favori, le mélange des genres ? Premier exemple sur le plan médiatique : après le triste match nul contre la Suisse, Domenech livre son analyse à la presse : « On a privé des adversaires direct de deux points ». Pierre Ménès, le lendemain sur M6, s’énerve devant cette langue de bois débitée par stères entiers : « C’est une déclaration à hurler ! » Et Estelle de voler derechef au secours de son coach : « Ce n’est pourtant pas faux… sur le plan comptable ». Sans commentaire. Second exemple, financier celui-là : l’animatrice de M6 ne rechigne pas à arrondir ses fins de mois en interviewant en exclusivité son compagnon de sélectionneur pour le compte du réseau de téléphonie mobile SFR. On parle de 10 000 euros.
Quand les intérêts du coeur rejoignent ceux du portefeuille…