Admettez, ne serait-ce qu’un instant, le principe de l’immigration choisie cher à Sarko. Et appliquez-le aux 23 joueurs de l’équipe de France qui s’apprêtent à s’envoler pour l’Allemagne avec des rêves de victoire plein la tête.
Question finkielkrautienne en diable : qui, parmi nos fils d’immigrés au maillot bleu, doit-on choisir pour défendre les couleurs tricolores au Mondial ? Raymond Domenech en a sélectionné huit. Cinq sont nés en France : à Marseille pour Zinédine Zidane d’origine algérienne, à Arles pour l’attaquant d’origine malienne Djibril Cissé, à Villepinte pour le milieu de terrain Alou Diarra, également d’origine malienne, à Harfleur pour Vikash Dhorasoo d’origine mauricienne et à Rouen pour David Trezeguet d’origine argentine. Trois autres sont nés en Afrique : Claude Makélélé à Kinshasa (RDC), Patrick Vieira à Dakar (Sénégal) et Jean-Alain Boumsong, à Douala (Cameroun).
Remarquons à ce stade que Raymond-la-science a déjà fait des choix en décidant de se passer notamment du défenseur Patrice Evra né à Dakar et de l’attaquant Sidney Govou, dont le père a porté le maillot national du Bénin. Voilà donc des immigrés officiellement indésirables dans la maison bleue.
Restent les autres, les fils d’immigrés choisis. Remarquez, pas choisis par tout le monde vu par exemple comment Dhorasoo s’est fait accueillir avec une bordée de sifflets, l’autre soir au Stade de France… Et surtout pas choisis ad vitam aeternam vu comment Boumsong a perdu sa place de titulaire ou comment Trezeguet est lui aussi en train sortir de l’équipe-type. C’est ça que n’a pas compris notre ministre de l’Intérieur : on peut être désiré à un moment donné et indésirable le moment d’après.
Voilà une petite leçon de football appliquée à la vraie vie.