Dans "le Parisien" de mercredi dernier, on pouvait lire : "Deux "samourais" de la politique française, Jacques Chirac et Jack Lang, se trouvent actuellement au Japon. Amoureux de longue date du pays du Soleil Levant (et aimerait-on ajouter, des sumos, des belles japonaises, des banquiers verreux, type Osada), l’ancien président est arrivé lundi pour présenter sa Fondation pour le développement durable et le dialogue des cultures". On comprend bien pourquoi Jacques Chirac est parti au Japon demander quelques conseils en matière de Fondation. Ce sont ses amis japonais qui ont créé à Tokyo la Fondation Sasakawa, devenue la Nippon Fondation, une sorte de pieuvre, qui sert les intérêts de la diplomatie nippone en "ciblant" des personnalités étrangères susceptibles de favoriser les intérêts du Japon. Chirac et son ami banquier Osada ont toujours eu d’excellentes relations avec les dirigeants de cette Fondation, créée par Ryoichi Sasakawa, un ancien criminel de guerre, décédé en 1995. Avec l’aide de Jacques Chirac, la Fondation a créé une sorte d’annexe à Paris, toute entière consacrée à l’art et à la culture. C’est elle qui, par exemple, finança, il y a quelques années, la réfection du château de Chantilly. Sasakawa avait besoin de se refaire une virginité. Le relookage de l’ancien criminel de guerre n’eut pas de prix. Sa fondation aura investi à l’étranger des sommes considérables pour donner de son fondateur et président une image de parfait humaniste. Et cela, Chirac l’a cautionné. Tout comme il a tout fait, pour que ses amis Sasakawa et Osada obtiennent la légion d’honneur. Voici, dans sa vie japonaise, la véritable faute commise Jacques Chirac : ne pas surveiller ses relations, instrumentaliser l’Etat au profit d’hommes d’affaires douteux, abaisser le rang de la France.
Le vice président de la fondation en France est encore aujourd’hui Yobei Sasakawa, le fils de Ryoichi. Pour le reste, la composition du conseil d’administration en fait une place forte de la chiraquie : Line Renaud, le maire UMP de Ménerbes, Yves Rousset-Rouard, le conservateur en chef du musée Guimet, Jarrige et d’autres encore Par décence, les Japonais on changé le nom de la Fondation, à la mort de son fondateur. La Sasakawa Fondation est devenue la Nippon Fondation. Mais à Paris, la Fondation française porte toujours le nom de Sasakawa ! C’est beau la fidélité aux amis, fussent-ils d’anciens criminels de guerre reconvertis dans la mafia des jeux et des hors bords
"Le Parisien" de mercredi poursuit dans le petit article consacré à la ballade japonaise de Chirac et lang :"Et le député du Pas de Calais, lui, en compagnie de son épouse enchaîne expositions et conférences. Lang devait assister à une cérémonie en l’honneur de Chirac". On le savait mitterandien, voire socialiste, opportuniste, voire sarkoziste, on l’a découvert récemment aux cotés de Martine Aubry. Le voici, aujourd’hui, en compagnie de Chirac. Mais les heureux lecteurs de notre livre ne seront pas étonnés de cette proximité. Qui s’est démené, en 1991, pour aider à la création de l’antenne française de la Fondation Sasakawa ? Qui a forcé la main du Premier ministre d’alors, Michel Roccard ? Qui encore a tout fait pour que ne soient pas pris en compte les avis négatifs du Quai d’Orsay et du ministère de l’Intérieur sur l’attribution de la reconnaissance d’utilité publique à la Fondation de monsieur Sasakawa ? Et bien, en l’absence de Chirac, battu en 1988, ce fut un certain Jack Lang, à la manoeuvre pour aider ses amis japonais à obtenir toutes les autorisations nécessaires. En échange, Sasakawa et ses amis ont arrosé la ville de Blois, dont Jack était l’heureux maire, pour la réfection des vitraux de la cathédrale. Et aujourd’hui, ils l’invitent au Japon aux cotés de Jacques Chirac.
Jacques et Jack, toute honte bue, ensemble chez leurs amis japonais, voici bien le symbole de toutes les compromissions politiques autour du fameux compte japonais de Chirac. La vérité n’est toujours pas connue et la classe politique ne veut pas qu’elle le soit pour une simple raison : la gauche et la droite ont partie liée dans cette sombre affaire. N’oublions pas que madame Mitterrand fut souvent reçue par le banquier Osada, le pote de Chirac. Notons enfin que le ministre Alain Richard, ministre de la Défense en 2001, lorsque le scandale du compte japonais est est menacé d’éclater, avait comme conseiller l’ancien ambassadeur au Japon, Jean Bernard Ouvrieu. Or ce dernier est très marqué à droite et fort proche de Chirac. En poste au pays du Soleil Levant, le diplomate passait tous ses week- ends dans le superbe palace d’Awashima, face au mont Fuji, là où Chirac avait ses habitudes. Cet établissement de luxe était la propriété dde Shoichi Osada, l’ami banquier de Chichi. Un yacht venait chercher Chirac, Ouvrieu et d’autres invités VIP au port de Numazu. Les soixante chambres de l’hôtel les accueillaient dans un luxe sarrdanapalesque. Les murs étaient revètus de marbre, tout exprès venu de Grèce. Un pied à terre délicieux où les amis d’Osada étaient reçus à l’oeil. On comprend mieux, dans ces conditions, les déclarations à répétition d’ Alain Richard, conseillé par Ouvrieu, niant l’existence de la moindre affaire japonaise. Aussi bien en 2001 et 2002 lorsqu’il était encore ministre qu’en 2007 quand la déposition de Rondot devant les juges de Clearstream remet l’affaire en lumière. C’est beau la cohabitation dans notre chère République. Au Japon, Chirac aura appris sans doute les dernières nouvelles venues de France : Villepin renvoyé devant les tribunaux dans l’affaire Clearstream, Yves Bertrand, l’ancien patron des RG et chiraquien pur jus, attaqué en justice par Sarkozy, et enfin sa fidèle MAM, qui tente d’agréger ce qui reste de ses réseaux et de ceux de son fidèle Philippe Massoni, plus proche de la porte que de la promotion. Et le dernir scud est parti, samedi 18 octobre, au JO : les documents saisis par le juge de Tahiti à la Dgse et classés secret défense concernant le compte Chirac vont être déclassifiés. Autant de bien mauvaises nouvelles pour l’ancien Président. Et oui, le vent commence à tourner. Et Nicolas Sarkozy, que Chirac, Villepin, Bertrand et consors ont voulu éxécuter avant 2007, ne veut pas que du bien à ses anciens amis politiques !