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Bakchich : informations, enquêtes et mauvais esprit
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FOG, « Je n'y peux rien, je suis une pute »

22 octobre 2008 à 13h05

"Interception", le magazine de grand reportage de la rédaction de France Inter vient de se voir attribué le prix de l’enquête que décerne , chaque année, le CFJ, l’école de journalisme de Paris. L’émission récompensée, « Des requins en eaux troubles, contre-enquête sur l’Affaire JPK », diffusée le 16 décembre 2007, était signé par Benoit Collombat. Le jury, auquel a participé l’auteur de ces lignes, était présidé par le flamboyant Franz Olivier Giesbert, l’incontournable patron du Point. Lequel, un jour, à un de ses collègues et amis qui s’étonnait de son énième retournement de veste, avait répondu : "Mais, je n’y peux rien, c’est plus fort que moi, je suis une pute".

Et FOG, en récompensant cette émission, montre une nouvelle fois sa versatilité. Sur quoi porte l’émission de Benoit Collombat ? Et bien, ce journaliste fut un des rares à avoir eu la curiosité d’enquèter sur la disparition d’un confrère de Tahiti, Jean Philippe Couraud.

Journaliste d’investigation en Polynésie française, Jean-Pascal Couraud - JPK - a disparu dans la nuit du 15 au 16 décembre 1997 dans des conditions mystérieuses. Il enquètait, entre autres, sur les petites économies de Flosse et Chirac au Japon. Son corps n’a jamais été retrouvé. Sa famille a déposé plainte en 2004 pour assassinat. Enquête, lenteurs, la vérité judiciaire semble avoir bien du mal à émerger… Benoît Collombat a enquêté et apporté de nouvelles pièces à « l’Affaire JPK ».

Ce sujet, en dehors de Olivier Toscer et moi, n’avait guère intéressé grand monde. Et surtout pas FOG, qui, lors de la publication de notre livre, était monté au créneau pour affirmer haut et fort que ce compte japonais n’avait jamais existé. Ce qui a peut etre existé, avait-il expliqué à l’époque, c’est un vague compte, où Chirac aurait déposé le pécule que lui attribuait la Fondation du prix Praemium Imperiale pour sa participation au jury entre 1989 et 1995 Or cette thèse est celle qu’ont toujours distillée habilement les proches de Chirac aux journalistes amis pour prévenir toute enquète sur le sujet. " C’est vrai, ont toujours allégué ces belles âmes, il y a une rumeur sur un compte Chirac au Japon, parceque Chirac recevait 100000 dollars, chaque années, de la Fondation du prix et le déposait dans un établissement". Et FOG n’a pas hésité à reprendre cette fable. Ou à laisser Hervé Gattegno, ce "grand de la profession", comme le décrit Yves Bertrand dans son dernier livre, qui n’a pas hésité, ces deux dernières années, à défendre la réputation de Chirac dans le Point, notamment au moment de la publication de notre livre.

Le vent de l’histoire change. Voici FOG qui récompense les enquètes d’un excellent journaliste sur les affaires tahitiennes et japonaises de Chirac qui éclairent la disparition, un jour de 1997, d’un journaliste courageux.

Le prix international de l’enquête, créé en 2006 par le Centre de formation des journalistes (CFJ) et le groupe Caisse d’Epargne, a pour vocation de faire découvrir, d’encourager de jeunes talents journalistiques et de les promouvoir sur le plans national et international. Trois prix sont décernés chaque année récompensant le meilleur travail d’enquête portant à la connaissance du public un travail original dans les catégories presse écrite, radio et télévision.

L’émission sera rediffusée le dimanche 2 novembre à 9 heures sur France Inter.

Plus de voiture et chauffeur pour le préfet Massoni Quand Jacques et Jack se balladent au Japon !

8 Messages de forum

  • Jean-Pascal ou Jean Philippe Couraud ?
  • Mais ? Votre post est truffé de fautes, vous parlez de deux sujets en même temps, et que le journaliste disparu s’appelle Jean Philippe ou Jean Pascal, Couraud ne commence de toute façon pas par un K ?. Et vous faites partie du jury du prix ’international’ du CFJ ? C’est brillant !
  • FOG, « Je n’y peux rien, je suis une pute »

    22 octobre 2008 17:09, par Tana
    et le secret défense sur le compte japonais serait levé dixit france inter 17H ce jour …
  • FOG, « Je n’y peux rien, je suis une pute »

    22 octobre 2008 17:11, par Thomas

    Bravo à B. Collombat qui est un des très bon journalistes enquêteurs de France Inter ( Affaires JPK, Boulin, et plus récemment Mecili)

    Ce prix mérite qu’on rappelle au moins deux faits à propos de ladite émission, qui ont d’ailleurs été évoqués et même, à ma connaissance, dévoilés par bakchich.info

    Je ne les ai jamais vus confirmés ailleurs, mais je n’ai jamais lu de démenti non plus.

    1. Cette émission, lors de sa diffusion initiale avait fait l’objet d’une "censure technique" : quel hasard malheureux, elle fut inaudible en Polynésie au bout de vingt minutes de diffusion.

    http://www.bakchich.info/article2209.html

    2. Elle semble avoir entraîné ultérieurement une perquisition de la PJ à la station. Ce fait, grave au regard du droit la protection des sources journalistiques, n’a jamais été mentionné à l’antenne

    http://www.bakchich.info/article2685.html

    Concernant le premier point, il sera intéressant de voir si un problème technique surviendra à nouveau lors de la rediffusion…

    A titre de témoignage, je peux dire que j’avais saisi le médiateur de Radio France (en charge de veiller au respect de la promesse éditoriale sur les antennes) sur ces deux informations, et sur le silence assourdissant à leur propos. Il ne m’a jamais apporté de réponses.

  • FOG, « Je n’y peux rien, je suis une pute »

    21 décembre 2008 21:16, par cassandre

    26 documents secrets pourraient être déclassifiés

    NOUVELOBS.COM | 19.12.2008 | 17:44

    Un avis a été rendu dans ce sens. Les documents concernent la disparition d’un journaliste travaillant sur un présumé compte de l’ex-chef d’Etat au Japon.

    Jacques Chirac (Sipa) La Commission consultative du secret de la défense nationale (CCSDN) a émis un avis favorable à la déclassification partielle de 26 documents de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) à propos de la disparition d’un journaliste travaillant sur un présumé compte de Jacques Chirac au Japon, apprend-on ce vendredi 19 décembre.. Le Journal officiel publie vendredi cet avis daté du 4 décembre. La CCSDN avait émis, le 2 octobre, un premier avis favorable à la déclassification de 16 documents sur les 17 saisis le 4 juin au siège de la DGSE par le juge de Papeete Jean-François Redonnet qui enquête sur la disparition d’un journaliste indépendant, Jean-Pascal Couraud. Le ministre de la Défense Hervé Morin avait suivi cet avis.

    Avis favorable à la déclassification

    Le second avis concerne 26 autres nouveaux documents de la DGSE. La CCSDN émet un avis favorable à la déclassification de 11 documents et à la déclassification partielle de deux documents mais donne un avis défavorable à la déclassification des 13 autres documents. La commission ne révèle jamais le contenu des documents. Les 132 avis déjà rendus par la CCSDN ont été suivis dans leur quasi-totalité par les ministres concernés. Jean-Pascal Couraud travaillait sur d’éventuels transferts de fonds entre une grosse entreprise de Polynésie française et un compte qu’aurait détenu Jacques Chirac. Le journaliste a disparu dans des conditions mystérieuses le 15 décembre 1997.

    Plainte contre X pour assassinat et complicité

    Après la disparition du journaliste, le tribunal de Papeete avait d’abord conclu au suicide et prononcé un non-lieu en octobre 2002. Mais l’enquête avait été rouverte en 2004 après le témoignage d’un ancien membre du Groupe d’intervention de la Polynésie (GIP, service d’ordre personnel de l’ancien président de la Polynésie française Gaston Flosse), affirmant avoir assisté à l’assassinat de Jean-Pascal Couraud par des membres du GIP, avant de se rétracter. En décembre 2004, la famille du journaliste a déposé plainte contre X avec constitution de partie civile pour assassinat et complicité. En mai 2006, Jacques Chirac avait démenti "catégoriquement" avoir jamais possédé un compte au Japon, estimant que ces "allégations" étaient "à rattacher à une campagne de calomnies" lancée avant la présidentielle de 2002