L’humeur de Probst
Souvenirs qui restent. À peine élu à la fonction suprême – qu’il s’est employé à rabaisser avec un zèle certain –, le Kaiser Sarkoko paradait, de plateau télé en allocution, en martelant qu’avec lui la France serait soulagée du poids des grèves. Et que les usagers ne les sentiraient même plus passer. Après les talonnettes, le squatteur de l’Élysée a dû se mettre aux épaulettes ! Comment, sinon, arriver à ignorer le poids des manifestations contre les retraites, la pression du ras-le-bol qui monte à chaque journée d’action, l’insurrection qui vient ? À moins d’osciller dangereusement entre le jeu du trompe et du promène-couillon !
Toute mascarade a sa fin. Même dans le camp sarkozyste, la salsa des séides du pouvoir ne passe plus. Et les élus de la Chambre haute en ont marre de bosser sous la cravache de Gérard Longuet. Voter l’article 6 d’un projet de loi avant l’article 3, discuter un texte en triple vitesse avant de ralentir le rythme… Plus vraiment de leur âge, cette agitation ! Gare à la colère du Sénat, De Gaulle même n’y résista pas.
Le pouvoir a le pied sur l’accélérateur et le frein. Le dérapage n’est plus très loin. Tout le monde se voit nommé Premier ministre. Jusqu’à Luc Chatel, un ministre de l’Enseignement si efficace que les livres de seconde ne sont pas encore tous livrés. Pas étonnant que les lycéens descendent battre le pavé. François Fillon continue à jouer le zélé collaborateur de son non-mentor. Et Borloo cuve son échec face à l’Allemagne, dans la livraison de trains à Eurostar.
Au rythme de l’âne qui trotte, Sarkoko continue, lui, d’avancer. Tout oui-oui aux conseils ânonnés par les deux trublions les plus inefficaces des trente dernières années, Alain Minc et Jacques Attali. Hi et han. Mais après l’heure des ânes bâtés, point de retour de bâton.
Quand les jeunes commencent à faire du chahut dans la rue, quand les transports bloquent, que les raffineries organisent la pénurie de carburant, un seul vainqueur : les extrêmes ! Jusqu’au débord.