Règlement de comptes à Vaulx-en-Velin.
Maurice Charrier, communiste, était maire de Vaulx-en-Velin depuis 1985. Et lors des dernières municipales, il a réussi le coup de force de mener sa liste à la victoire dès le premier tour, malgré la présence d’une liste socialiste autonome qui espérait bien changer la donne (de manière très belliqueuse). Cette liste était menée par Hélène Geoffroy, élue conseillère générale aux dernières cantonales, qui espérait bien ainsi prendre une ville traditionnellement aux communistes, qui avaient gagné, jusqu’alors, dans une alliance de gauche avec le parti socialiste. Il va sans dire que cette heureuse initiative n’avait pas particulièrement renforcé les liens entre le parti communiste et le parti socialiste à Vaulx-en-Velin… Et comme les communistes avaient fait la preuve qu’il pouvait aisément remporter la ville sans le concours des socialistes, les socialistes n’avaient eu aucune place d’adjoint.
Mais Bernard Janin, l’ancien premier adjoint communiste de Maurice Charrier, et qui est depuis le 24 avril le nouveau maire de Vaulx-en-Velin, a voulu faire un geste envers les socialistes. Il leur a proposé deux places d’adjoints. Geste de réconciliation très sympathique, a priori… Mal lui en a pris. A moins qu’il n’ait fait un joli calcul, cela dépend de ce qu’il savait la situation au parti socialiste de Vaulx-en-Velin. En effet, jusqu’à ce qu’Hélène Geoffroy devienne conseillère générale, le parti socialiste de Vaulx-en-Velin avait pour « tête de file » Philippe Zittoun. Et depuis lors, Philippe Zittoun et Hélène Geoffroy sont en continuel désaccord, en lutte continue pour la place de leader de cette section. À tel point que si l’un des deux se trouve sur une motion, l’autre en choisit automatiquement une autre. Sur quelque point de vue que ce soit, ils se retrouvent systématiquement sur deux options différentes, et, le plus souvent possible, contraires. Aux dernières municipales, c’était Hélène Geoffroy qui était en tête, auréolé de sa victoire aux cantonales, et de son positionnement très marqué pro Royal. Mais son échec retentissant lui a fait perdre beaucoup de son lustre.
Pour autant, elle reste effectivement la tête de liste aux dernières municipales dont le parti socialiste de Vaulx-en-Velin. En conséquence, c’est elle qui a répondu à Bernard Janin. Elle a accepté de places d’adjoint, l’une pour une socialiste, et l’autre pour… un « société civile » ! Les communistes n’ont pas accepté, parce qu’ils voulaient faire un cadeau à deux socialistes, des gens de gauche, et non des « sociétés civiles ». Hélène Geoffroy pris la mouche, et a donc refusé.
Mais Philippe Zittoun, qui fut premier signataire de la contribution Delanoë sur le Rhône, et avait milité alors en vain pour garder une liste commune avec les communistes, n’a pas du tout apprécié qu’Hélène Geoffroy refuse catégoriquement de le proposer pour le deuxième poste d’adjoint. Cette mesquinerie lui a tellement déplu que, quand Hélène Geoffroy a fini par refuser, Philippe Zittoun a eu l’idée de créer un groupe autonome, avec un autre socialiste, pour accepter l’offre de Bernard Janin. Et le groupe socialiste d’origine, d’Hélène Geoffroy, se retrouve donc avec trois membres. On croirait du Shakespeare ! Ou plutôt, du vaudeville…
Là où cela devient encore plus drôle, c’est que Jacky Darne, premier fédéral du Rhône, a défendu Hélène Geoffroy, qui est de sa motion. Il a donc fait paraitre dans les journaux un communiqué de presse signalant que quiconque accepterait l’offre des communistes se verrait exclu du parti socialiste. Mal lui en a pris : les trois autres motions se sont réunies, et ont rappelé dans un communiqué de presse, elles aussi, à Jacky Darne, que ce genre de décision n’était pas en son pouvoir, mais dépendait des instances nationales (c’est compliqué, le PS…). Il a donc fini par faire machine arrière, et ne parle plus d’exclusion. Il semble bien qu’il est très difficile à la motion « Royal-Colomb » dans le Rhône de réaliser qu’elle n’est pas majoritaire… ce qui annonce de grands moments pour les régionales chez les socialistes ! Vivement demain, vu ce que les européennes ont déjà donné ! Heureusement pour eux, la droite semble toujours aussi mal en point sur le Rhône, peinant à se trouver, enfin, un leader, et une stratégie gagnante. Et pourtant beaucoup de petits points montrent qu’il y a une nette tendance à l’affaiblissement chez les socialistes !
Thierry Philip veut chasser les noctambules trop bruyants des quais du Rhône au jet d’eau.
En effet, de plus en plus apparaissent des « couacs » dans les stratégies socialistes lyonnaises. Par exemple, dans sa stratégie continuelle consistant à faire parler de lui pour montrer qu’il existe, Thierry Philip vient de faire une erreur. À un journaliste du progrès, et pour calmer les voix de plus en plus forte des très nombreux voisins des quais du Rhône qui se plaignent des nuisances très fortes dues aux « berges » (musique nocturne, tam-tams, noctambules en état d’ébriété qui beuglent, vomissent, et urinent, dans les rues avoisinantes), il a déclaré vouloir installer des jets d’eau pour chasser les noctambules des quais ! Déjà qu’il se vante d’une présence forte de la police municipale sur les berges jusqu’à minuit, puis de la location des services d’une entreprise de gardiennage après minuit, cela n’a pas fait bon effet. Beaucoup commencent à réaliser que son discours n’est pas franchement de gauche (on peut le constater sur les réactions aux articles, notamment sur Lyon Capitale) ! Pour être honnête, et même s’il n’est pas facile de le savoir avec exactitude, il semble que, loin du kärcher, il s’agissait de mettre en place un nettoyage automatique des berges après minuit… La méthode reste douteuse, mais ce qui est plus important, c’est de voir les limites de la méthode de communication de Thierry Philip
Bien plus encore, cela montre qu’au-delà du succès des berges du Rhône, la mairie n’a pas su anticiper le devenir de son projet. Et qu’elle peine maintenant à gérer des nuisances qu’elle n’avait pas prévues, victime de son succès.
Le Sytral.
Du même niveau, Collomb doit gérer l’ire des personnels du Sytral. Le syndicat des transports lyonnais a délégué la gestion de ses transports à Keolis, une entreprise privée. Au passage, Keolis a eu le bon goût de prendre Marc Berthod, l’ancien bras droit de Rivalta au Sytral, comme directeur des relations extérieures… Quand on peut servir les amis… Toujours est-il que dans cette délégation du Sytral à Keolis, les personnels ont découvert que leur contrat de travail allait être renégocié, à la baisse d’après eux ! Des méthodes plus souvent vues à Droite, mais que Collomb et Rivalta semblent apprécier aussi… Du coup, les personnels multiplient les actions, dépassant parfois leurs syndicats : manifestations (notamment lors de l’inauguration du Tramway T4, avec jet d’oeufs sur les élus), grèves, etc… Et Collomb a du mal à se faire entendre quand il leur explique qu’il doivent faire des efforts, après avoir augmenté ses élus au matin de son deuxième mandat !