Vient 2005, et le congrès du Mans : Christiane Demontès parvient à garder son siège de première secrétaire fédérale (qui commençait à faire des envieux), grâce au soutien de Collomb et Queyranne. Il faut lui reconnaître cette intelligence d’avoir toujours su se placer en soutien des puissants, et de ne les avoir jamais trahis… Elle deviendra même secrétaire nationale aux relations Nord/Sud au PS, où elle ne laissera pas grand souvenir…
Elle se cherche alors une implantation locale. Très amie avec Yves Blein, maire de Feyzin, et toujours Gérard Collomb, elle décide de chercher à prendre la mairie de Saint-Fons, qui est à l’époque très sensible. En effet, le maire de droite, qui vient de reprendre la ville après des années à gauche, a décidé de réveiller de vieilles affaires. En gros, pour résumer, il accuse alors le centre Léo Lagrange et l’ancienne mairie de Saint Fons d’avoir surfacturé des activités pour enfants à la mairie de Saint-Fons, pour alimenter le parti socialiste Lyonnais une quinzaine d’années avant. C’est une grande partie du gratin politique du parti socialiste Lyonnais qui risque d’être mis en cause. Cette affaire finira d’ailleurs progressivement aux oubliettes, après avoir fait un certain bruit. Un des principaux protagonistes de la mairie de Saint-Fons au moment des faits s’étant suicidé quelques années avant, tout lui a été mis sur le dos, ce qui a lavé beaucoup de gens de tout soupçon.
Toujours est-il que Saint-Fons devient une ville à prendre. Et Christiane Demontès se cherche un fief sur le long terme. Elle décide donc de s’implanter sur Saint-Fons. Elle va, en 2007, avant de lancer sa campagne sur les municipales, démissionner de son mandat de vice-présidente de région, ce que beaucoup d’autres n’auraient pas fait, et d’ailleurs n’ont pas fait… Lors des dernières élections municipales, quand arrive le deuxième tour, elle n’est pas très bien placée (Elle est même donnée perdante par beaucoup). Gérard Collomb doit venir la soutenir lors d’un débat. Mais il ne viendra pas. Certains vont supposer que c’est dû au fait que Gérard Collomb avait besoin du groupe politique de droite Synergie, dont faisait partie l’ancien maire de Saint-Fons, Michel Denis, pour garder le Grand Lyon… Vrai ou faux, nul ne le saura. Toujours est-il que Gérard Collomb ne vient pas ce soir-là.
Et, contre toute attente, Christiane Demontès prend la mairie de Saint-Fons… avec 97 voix d’avance… Mais très rapidement, l’ancien maire, Michel Denis, dépose un recours, soutenant que Christiane Demontès a dépassée le plafond de ses comptes de campagne. Elle a été invalidée, mais a fait appel, appel dont le résultat sera connu avant la fin du printemps de cette année. Quelques questions se posent tout de même. Comment Michel Denis a-t-il eu les renseignements qui lui ont permis de bien positionner son appel ? Ces renseignements étaient, a priori, assez peu visibles. De même, la ressemblance de cette affaire avec celle d’Heidi Giovacchini dans le sixième arrondissement est assez troublante. D’autant plus que le résultat de cette invalidation sera là aussi que la liste reste en place, mais que Christiane Demontès ne sera pas la maire élue… Doit-on se poser la question de savoir si le coup vient de l’extérieur ou du dedans ? La carrière féerique de Christiane Demontès a-t-elle fait des envieux ?
Toujours est-il que, quelle que soit l’opinion que l’on a de Christiane Demontès, son parcours aura été remarquable, grâce à une intelligence fine, une capacité certaine à profiter des dissensions, et un art certain de savoir se placer au moment où on ne l’attendait pas, là où on ne l’attendait pas.
Remarquons aussi qu’une spécificité lyonnaise est d’avoir surtout des femmes qui osent s’opposer à Collomb… Parce qu’elles sont les seules à « en avoir » (sic !) ? Ou parce que Collomb a surtout « tué » (politiquement parlant) les hommes qui pouvaient s’opposer à lui, mais, galant, n’ose pas faire de même avec les femmes ?