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Prévention du sida : l'heure de la révolution a sonné !

19 mai 2009 à 12h12

Les traitements contre le virus du sida permettent non seulement de sauver des vies mais également d’empêcher la transmission du virus.

C’est la nouvelle la plus importante depuis l’arrivée, au milieu des années quatre-vingt-dix, des antirétroviraux, ces médicaments qui, en association, permettent de vivre avec le VIH aussi longtemps qu’une personne séronégative. Sans pour autant guérir de l’infection…

Et, justement, l’importance de cette nouvelle est accrue par le fait qu’il n’y a pas de vaccin à l’horizon, comme nous l’a confirmé Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine 2008 et co-découvreuse du sida, à l’antenne de l’émission de radio Survivreausida.net que j’anime depuis 1995.

Cette nouvelle, longtemps restée confidentielle, a été portée sur la place publique par des médecins de la Commission fédérale suisse sur le sida en janvier 2008, qui ont titré leur avis, paru dans le Bulletin des médecins suisses, « Les personnes séropositives ne souffrant d’aucune autre MST et suivant un traitement antirétroviral efficace ne transmettent pas le VIH par voie sexuelle ». Sans pour autant prétendre que le risque zéro existe, ne serait-ce que parce qu’il est impossible à démontrer, mais en rappelant que ce risque zéro n’existe pas non plus pour l’utilisation du préservatif !

Quinze mois plus tard, le Conseil national du sida vient enfin de présenter son propre avis sur l’intérêt préventif du traitement devant les médias et les associations, à l’occasion d’une conférence de presse tenue à l’Assemblée nationale le 30 avril 2009.

Pourtant, cette nouvelle, comme l’avis suisse de janvier 2008, demeure confidentiels. Certes, qu’il s’agisse de Paul Benkimoun du Monde, d’Alexandra Echkenazi du Parisien, d’Eric Favereau de Libération ou de l’AFP, des articles abordant ce sujet ont bien été publiés, mais au compte-gouttes et sans réellement rendre compte des conséquences pour l’avenir de l’épidémie.

Inutile, pour autant, de se perdre en conjonctures sur une éventuelle conspiration du silence. Ainsi, une journaliste santé de TF1 m’avait déclaré, à l’approche de la Journée mondiale du sida en 2008, qu’en aucun cas elle ne relaierait une telle nouvelle, par crainte des conséquences néfastes de sa diffusion pour la prévention… Effectivement, parmi les spécialistes qui vivent de la prévention « comportementaliste » (où l’objectif est d’inciter les gens à changer de comportements et de pratiques sexuelles), cette nouvelle fait peur, et à la peur ils répondent depuis bientôt deux ans en agitant l’épouvantail de séropositifs irresponsables et de séronégatifs portés à l’abandon s’ils savaient que le traitement protège, sans doute au moins aussi bien que le préservatif lorsque l’un et l’autre sont bien utilisés, d’une contamination…

Qu’en est-il vraiment ? Deux jeunes journalistes du réseau survivreausida.net, Marjorie Bidault et Camille Dubruehl, ont posé la question dans les rues de Paris. Les résultats (à écouter en cliquant sur le lien ci-dessous) sont éloquents…

Reda

En savoir plus sur l’intérêt préventif du traitement

- Traitement et prévention du VIH : l’heure de la révolution a sonné !

- Communiqué de presse du Comité des familles : Libre arbitre et droit à l’information des couples confrontés au VIH

- Conseil national du sida : Avis suivi de recommandations sur l’intérêt du traitement comme outil novateur de la lutte contre l’épidémie d’infections à VIH

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Mots clés : Santé sida