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Pourquoi Gérard Collomb met les pieds dans l'affaire Frêche.

12 mars 2010 à 10h44
Collomb qui prend la défense de Georges Frêche, cela prêterait à rire, si, comme d’habitude, il s’agissait d’autre chose que d’un bas calcul politicien !

Gérard Collomb lors d’un récent article sur Marianne2.fr prenait la défense de Georges Frêche. Il allait jusqu’à qualifier les dérapages de Georges Frêche de simples spécificités de style, et, bien entendu, disait qu’en fait c’était un calcul politicien, encore une fois une dispute entre Paris et la province. Il expliquait notamment qu’il pensait que c’était un calcul pour se débarrasser de la fédération du Languedoc-Roussillon, qui était massivement StraussKahnienne. Ce qui est assez drôle, quand on se rappelle que la fameuse fédération, et Georges Frêche plus particulièrement, étaient plutôt derrière Ségolène Royale lors des dernières échéances.

Alors, pourquoi Gérard Collomb a-t-il décidé d’avoir cette attitude ?

C’est finalement assez simple. En effet, ce qui est en train de se passer, c’est que Martine Aubry est en train de faire un travail énorme au sein du parti socialiste, après avoir fait un travail silencieux et qui ne se voyait pas pour assurer son assise, en réaffirmant progressivement que le parti socialiste n’est pas une fédération de baronnies, mais bel et bien un parti unique, dirigé depuis le siège, et ses instances qui décident de ce qui doit être… Alors, forcément, Gérard Collomb, comme beaucoup d’autres barons, qui ont l’habitude de faire absolument tout ce qu’ils veulent dans leur fief, bafouant allègrement les règles du parti pour mieux asseoir leur pouvoir personnel, n’a aucune envie de voir le siège central du parti socialiste se mettre à lui rappeler les règles qui ont été décidées par les organes centraux (élu démocratiquement, puisqu’il s’agit non seulement de la première secrétaire, mais du conseil national et du bureau national) et veiller à ce que les décisions prises collectivement soient appliquées ! Imaginez un peu, Gérard Collomb risquerait de se voir obligé progressivement de proposer de vraies élections dans la fédération du Rhône ! Il se verrait obligé d’accepter qu’il y ait, ce qui n’a pas été le cas depuis au moins une dizaine d’années, des élections avec plusieurs candidats en interne, sans que cela se règle par des menaces et des saloperies en douce ! Pire encore, Gérard Collomb chez qui le fond politique, les valeurs, se résument (cela se voyait formidablement dans sa contribution au dernier congrès) à gérer une ville, sans bord préférentiel, risquerait de se voir obligé de, justement, préciser ses valeurs. Et comme elles sont de Centre Droit, ses valeurs, si l’on en juge tant par ses réalisations que par le soutien prononcé que les ex UDF lui donne (de Begag à Mercier), soutien d’ailleurs réciproque, cela risque de faire tousser !

Sauvons les baronnies !

Il est vrai que le système de fédération de baronnies avait pris son régime de croisière sous François Hollande. François Hollande était un fervent adepte du statu quo, du laisser-faire, du moment qu’il gardait la mainmise sur le parti. Imaginez un peu, Gérard Collomb qui a l’habitude de placer ses petits copains en position éligible sur les listes, de donner, contre des élus du parti socialiste eux-mêmes, des cantons à des amis d’autres partis, qui se présentent même contre les gens désignés par le parti socialiste, ce Gérard Collomb là serait obligée brusquement d’accepter, par exemple, que le parti socialiste refuse qu’il mette de ses amis du modem, ou de la société civile, à certains postes, parce que le parti socialiste aurait décidé que ce ne serait pas le cas ? Mon Dieu, mais c’est mal connaître Collomb, que de penser une seule seconde qu’il va accepter cela sans se battre très violemment.

Et on peut lui faire confiance, c’est un homme d’expérience, qui sait très pertinemment ce que coup pourri veut dire, ce que manœuvre manipulatoire veut dire, ce que détruire une réputation, briser quelqu’un, et acheter quelqu’un, veut dire !

Quand même, quand on pense qu’il a été jusqu’à dire que les saillies de Georges Frêche n’étaient que des questions de style ! Sacré Gégé, au point où il en est, on irait presque jusqu’à le croire capable d’aller jusqu’à défendre les révisionnistes…

Sarko et Fillon contre la réalité Thierry Philip en lice pour reprendre Lyon…

5 Messages de forum

  • "Et on peut lui faire confiance, c’est un homme d’expérience, qui sait très pertinemment ce que coup pourri veut dire, ce que manœuvre manipulatoire veut dire, ce que détruire une réputation, briser quelqu’un, et acheter quelqu’un, veut dire !"

    çà ,c’est tout le portrait de G.FRECHE ! qui se ressemble ,s’assemble.

  • Vpir Aubry, comme la fédératrice des diverses tendances et ambitions socialistes prête à rire ou a pleurer,en vrai apparatchik ,elle ne pense ( comme les autres !! ) qu’a ELLE !! It’s the " Iron Queen " !!
  • Etrange, vous faites comme si Martine Aubry avait une réelle légitimité…..vous oubliez sans doute comment elle a été élue, avec 50% des voix mais des trucages de part et d’autre (côté Royal il y en avait visiblement aussi) et une alliance mois fondée sur une vision commune de la France et des idées que sur le fait d’empêcher une certaine Ségolène S de diriger le parti. Une élue de la fraude disposerait selon vous d’une légitimité totale pour désigner les candidats ? Vous oubliez comment Madame Aubry a été élue. Par ailleurs n’oubliez pas que les militants locaux ne goûtent que très marginalement le "socialisme alimentaire" de certains comme Monsieur Peillon qui n’hésitent pas à se présenter dans la france entière, pourvu que l’élection soit assurée….je croyais que le PS était différent de l’UMP en ce sens qu’il laissait vivre une forme de démocratie locale (désignation locale des candidats par les militants, etc…). Vous qualifiez Monsieur Collomb de centre droit ? Peut être le qualifiez vous ainsi parce qu’on ne sait pas bien ce qu’est être socialiste aujourd’hui….et que selon vos critères Monsieur Collomb se trouve catalogué centre droit… Quant à l’insulte suprême de la fin quand vous évoquez le révisionnisme, cela est puant d’accuser l’autre de sympathies pour l’extrême droite sans le dire… Je ne suis fan ni de Monsieur Frèche, à mon avis il ferait mieux de partir en retraite que d’occuper sans cesse des postes et son populisme me déplait vraiment, ni de Monsieur Collomb et pourtant votre article me rend d’un coup Monsieur Collomb sympathque. Et si certains se disaient que Martine Aubry a volé son élection et que dès lors ses décisions sont illégitimes ?
  • encore des erreurs factuelles : à plusieurs reprises ces dernières années il y a eu plusieurs candidats en interne pour la présidence de la fédération socialiste du Rhône. La derniére fois par exemple il y a eu Jules Joassard et Jacky Darne…Vérifiez vos infos, bossez un peu au lieu de répéter en boucle "Collomb-méchant, Collomb méchant…."
    • Pas d’erreur factuelle. Il y a eu des soubresauts, ça et là, mais sans aucune chance d’aboutir. Vous faites d’ailleurs bien de citer le cas de l’élection pour le 1er fédéral, les magouilles ont été nombreuses, et le résultat connu d’avance. Avec même des traitrises de dernière minute… Il y a eu aussi la fois où Zancchi s’était présenté face à Demontès… Il y a perdu pas mal de dents, et le droit de pouvoir tenter de garder le mandat de député qu’il avait récupéré en tant que suppléant à la mort de la titulaire. Les destins de ceux qui osent défier la toute puissance collombesque est très instructif !