Ce qui explique un peu mieux ses dernières prises de position et de distance par rapport à Ségolène Royale. Comme je l’ai indiqué dans un des précédents articles, effectivement, au parti socialiste, une bonne place a toujours un prix, et l’appel de la soupe est toujours fort. C’est vrai que c’est aussi ce que l’on appelle un parachutage, de la même manière que Michel Rocard avait été parachuté tête de liste lors des dernières élections européennes. En effet Vincent Peillon a fait sa carrière, jusqu’à présent, dans le nord !
Mais, le reste de la liste est encore plus intéressant. En deux, on trouve Sylvie Guillaume, adjointe de Gérard Collomb, travailleuse, ancienne première secrétaire fédérale du Rhône, et qui avait vu récompenser son travail constant par une rétrogradation lors des dernières élections municipales. Mais surtout, lors du dernier congrès, elle avait choisi le camp de Delanoë, au grand dam de Gérard Collomb. En quatre, on trouve Farida Boudaoud, qui elle avait choisi le camp d’Aubry. On pourrait se dire que Lyon a été plutôt bien servi, avec probablement deux élus sur quatre sur tout le sud-est. De plus, Vincent Peillon, de la motion E, c’est-à-dire celle de Gérard Collomb, est en tête de liste. Gérard Collomb devrait être heureux. Mais il n’en est rien. En effet, grand drame, scandale, à Paris, on a osé lui résister, et Thierry Philipp n’était pas placé en position éligible ! Et Gérard Collomb, tranquillement, hurle au scandale, au « centralisme démocratique » (c’est-à-dire aux décisions prises démocratiquement par le noyau dur, à la Staline), alors que lui-même était en train d’imposer son poulain sans avoir aucunement consulté les militants, comme d’habitude, en prenant ses petites décisions dans son bureau de l’hôtel de ville. Rappelons tout de même que lors des élections européennes précédentes, c’était grâce aux petites magouilles de Gérard Collomb que Michel Rocard s’était retrouvé tête de liste du sud-est, sans même l’avoir demandé, mais placé là pour éviter que la tête de liste soit Martine Roure, que Gérard Collomb ne voulait pas voir placée aussi haut ! Rappelons aussi que Gérard Collomb avait tranquillement fait « geler » (réserver) la circonscription de Najat Belkacem par le National pour être sûr qu’elle puisse tenter sa chance aux législatives, malgré un vote des militants qui lui aurait été défavorable (sinon, quel besoin aurait il eu de faire geler cette circonscription ?). Bref Gérard Collomb dans cette situation, se retrouve un peu dans la position de l’arroseur arrosé !
Mais, bien plus grave encore, il se retrouve surtout dans la position d’un minoritaire. Et c’est un peu le château de carte qui s’écroule. En effet, il avait réussi à imposer ses volontés jusqu’à présent en ayant convaincu tout le monde qui n’y avait de possibilités d’essor qu’en se soumettant à lui. Or les derniers événements prouvent l’inverse. Et c’est le début de la spirale descendante. En effet, maintenant, tout le monde commence à savoir que Gérard Collomb ne peut plus imposer ses volontés, et qu’un front de résistance lui est opposé. Et qu’au contraire, lui résister est actuellement plutôt gage d’essor. Farida Boudaoud, Nathalie Perrin-Gilbert, Sylvie Guillaume, en sont les preuves !
Alors, quand on connaît le caractère de Gérard Collomb, qui est réputé à l’hôtel de ville pour menacer de démissionner deux à trois fois par jour, dès lors que quiconque ne lui obéit pas à la seconde, ou, hérésie ( !), commet le crime de lèse majesté de n’être pas d’accord avec lui, comment s’étonner de ses déclarations fracassantes, dans lesquelles il déclare abandonner la motion E, et laisse sous-entendre qu’il pourrait même aller plus loin ! Irait-il jusqu’au centre ? Son amitié profonde pour Michel Mercier avec qui il travaille la main dans la main jusqu’à défendre au sénat avec lui le projet de Grand Stade d’Aulas, très controversé, notamment par la droite ?
Ou bien, petit message à Sarkozy, Gérard Collomb ne serait-il pas disponible pour devenir un des prochains ministres d’ouverture d’un prochain gouvernement Sarkozy ?
En tout état de cause un changement d’ère se profile.
Revenons sur quelques commentaires que j’ai lus sur mes articles. Tout d’abord sur des fautes de français… Effectivement, dans un article, un chapitre entier était frappé d’incohérence… Pourtant, Le Canut, comme tous ceux de sa profession, aime le français (voir à ce sujet l’Echo de la Fabrique ), mais il aime aussi le beaujolais avec son ami Gnafron… Ce qui lui a fait publier, hélas, la version avant correction à la place de celle corrigée ! Bien entendu, le Canut sera plus vigilant dorénavant. Ensuite, il m’a été reproché de « taper sur Collomb » surtout… Ce qui est assez révélateur de l’esprit de la mairie de Lyon (puisqu’à l’évidence ce commentaire a été laissé par un des amis de notre Gégé de Lyon) : on ne doit pas critiquer celui qui est tout de même sénateur, maire, président du Grand Lyon, premier signataire de l’une des plus grosses motions du dernier congrès… Comment l’éviter sur Lyon ? Encore plus quand ses agissements prêtent le flanc à critique ?
Mes articles ne sauraient être exhaustifs, et, parfois, des choses m’échappent. Ce n’est pas faute d’enquêter, mais la politique lyonnaise, je l’ai déjà dit, est souvent faite de secrets d’alcôve… Il n’est pas toujours aisé de les bien découvrir… Sans compter que la simple publication de certaines choses (comme un projet de changement de président pour le Sytral) qui n’ont pas encore été officiellement dévoilées peut les compromettre, parfois au moins partiellement…
Enfin, un appel : je demande instamment à la droite lyonnaise de faire parler d’elle, pour que je puisse enfin… parler d’elle !